vendredi 18 novembre 2016

Haïti/Rétrospectives : Un parallèle stupéfiant

Claude Dambreville
Actuellement, à Port-au-Prince, il y a un nombre surprenant de motos en circulation. La plupart de ces véhicules sont de petite cylindrée. Ils sont utilisés pour :

Les déplacements personnels ou professionnels.

Le transport public (taxis)


L'acheminement des messages et colis.

L'ELOIGNEMENT RAPIDE DES BANDITS QUI VIENNENT DE VOLER OU TUER.

Bien différent était le paysage urbain d'autrefois. Les quelques motards qu'on apercevait dans les rues, étaient de paisibles citoyens vaquant à leurs affaires. A cette époque, les attaques à main armée étaient inexistantes, et les larcins qui se commettaient à la capitale, ne tiraient vraiment pas à conséquence.

C'était le temps où les victimes de petits vols à l'esbroufe ( arrachages de sacs à main ou de bijoux, après bousculades et empoignades ) , ne s'en tiraient pas avec des dommages trop graves. Rien qu'une légère égratignure ou une foulure bénigne de temps en temps. Qui plus est, les malfaiteurs tremblaient de frousse beaucoup plus que ceux qu'ils dévalisaient. Au simple cri de "Bare volè", la peur donnait des ailes à de solides gaillards qui, terrifiés, se mettaient à courir comme des dératés, pour ne pas se faire épingler.

Par ailleurs, d'importants commerçants, sans être vraiment naïfs, se comportaient avec une apparente et imprudente candeur, dictée par la bienveillance et l'honnêteté qui fleurissaient sur tous les visages environnants. Ainsi, pour effectuer à la Banque un dépôt de cent cinquante mille dollars, il n'était pas question de recourir à un fourgon blindé. Réparti en paquets bien comptés et bien ficelés, l'argent était enfermé dans une simple boîte en carton soigneusement conditionnée, et acheminé à la Banque, avec aisance et innocence, par un modeste employé de confiance.


Ce messager n'avait besoin d'aucun accompagnateur armé, pour le protéger. Avec une admirable bonhomie, il posait le précieux fardeau sur sa tête, ( tout comme l'aurait fait une sereine paysanne transportant des légumes ) , et il prenait résolument le chemin de la Banque. Croyez-le ou non, tout se passait merveilleusement bien.

Une tristesse infinie m'envahit aujourd'hui, quand je pense à mon amie Y... qui, il y a de cela quelques années, a été exécutée en pleine rue , et en plein jour, pour avoir refusé de remettre à un tueur à moto la modique somme qu'elle venait de retirer de sa Banque , et qui, selon certains, ne dépassait pas 200 US dollars.



Crédit : Claude Dambreville

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