Le « village Martelly », du nom de l’ex-chef de l’Etat
haïtien, a été créé au nord de Port-au-Prince pour loger les plus nécessiteux.
Le site, mal équipé et excentré, n’a pas tenu ses promesses.
Les Haïtiens ont enfin voté dimanche 20 novembre pour élire
un nouveau président. Les résultats devraient être annoncés fin novembre.
Entaché de fraude et d’irrégularités, le scrutin présidentiel de 2015 avait été
annulé, un président intérimaire désigné et l’élection renvoyée au 9 octobre
2016. Mais, cinq jours avant, l’ouragan Matthew a dévasté l’île, faisant
plusieurs centaines de morts. Les élections ont donc été à nouveau reportées.
Permettront-elles enfin de doter Haïti d’autorités légitimes ? La présidentielle de 2010, dix mois après le séisme qui avait tué plus de 200 000 personnes, avait débouché sur l’élection très contestée du chanteur Michel Martelly, enfonçant le pays dans la crise.
A l’image de cette gestion décriée, le « village Martelly ». C’est ainsi que fut d’abord nommé le projet immobilier de Morne-à-Cabri que suit depuis plusieurs années le photographe Corentin Fohlen. Trois mille appartements devaient voir le jour à une vingtaine de kilomètres de Port-au-Prince pour répondre à la pénurie de logements. Six ans après le lancement du projet, seule la moitié a été livrée et Morne-à-Cabri symbolise l’échec du régime Martelly.
Financé par le fonds vénézuélien Petrocaribe, exécuté par un affairiste dominicain, ce projet a été implanté dans une zone aride, sans eau ni électricité, et sans emploi à proximité. Les loyers s’avèrent trop élevés pour les classes populaires auxquelles les logements étaient au départ destinés. Même si la vie y prend peu à peu forme, la nouvelle cité est le miroir de la politique haïtienne menée depuis des décennies : corruption, manque de planification et gaspillage de l’aide internationale...
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