samedi 12 novembre 2016

Haiti/Mœurs: Fais-moi jouir !

Je déteste mentir. Pfff ! Et moi qui pensais que ça allait être un très bon plan… j’avais une telle attirance pour le mec. Mesdames, il était super bien bâti, pas moins bien fourni. Je vous jure que les atouts physiques, les paroles, le parfum tout était au rendez vous. On a passé plusieurs jours à s’entretenir, des baisers, des câlins et une supervision du matériel a été faite. Tout paraissait correct. Deux adultes consentants partis pour une belle partie de jambes en l’air. Hélas, tout ça, c’était selon moi, j’avais mis la charrue avant les boeufs.

Finalement, le jour “J” arrive. Les premières fois sont généralement l’occasion de tester le terrain. Nous les femmes, nous devons savoir dans quoi  nous nous investissons avant de totalement se dévoiler. Je frémis quand il m’approcha, enfin  nous allons  pouvoir mettre nos devoirs au propre. Toutes ces conversations vont enfin aboutir…


De la bonne musique, nous nous rapprochons, nous nous embrassons. Il m’enlève mon corsage, me serre contre lui, je me laisse faire. Je suis excitée, sensuelle à souhait.  J’ai hâte de vivre la suite. Il retire mon pantalon ensuite ma jolie petite culotte (très important mesdames la lingerie fine, ils sont voyeurs). Je le déshabille, nous nous allongeons. Il me caresse la chatte, à mesure que ça continue, il insiste un peu plus sur le bouton, encore rien à signaler. De là, je commence à me tortiller doucement, à sentir que ça chauffe. C’était bon, je mentirais si je disais le contraire. Puis d’un coup, je ne sais pas pourquoi il se met à me demander de jouir, non à m’exiger de jouir, « Vas-y jouis, jouis, jouis… » Je ne sais pas à quoi il pensait, peut-être que c’etait un fantasme de soldat refoulé? Aucune idée jusqu’à ce jour de ce qui n’allait pas chez lui. Nous avions  du temps devant nous, c’etait quoi l’urgence? Il continuait à m’intimer l’ordre de jouir et ça risquait de durer encore longtemps si je ne mettais pas un terme à cette connerie. J’étais complètement déconcentrée, et par-dessus tout déçue. Quoi? Le fait de me demander de jouir allait m’aider à atteindre l’orgasme? N’importe quoi !

J’ai feint de jouir comme beaucoup d’entre vous pour ne pas blesser son ego et pour clore ce lassant chapitre. Je l’ai laissé me pénétrer, j’ai gémi, j’en ai demandé encore…Je ne me connaissais même pas des talents d’actrice. Il m’a raccompagné chez moi. Il m’a dit que c’était bien, je lui ai répondu idem, « Menteuse », me suis-je traitée intérieurement. C’était un supplice. J’avais tout imaginé, tout planifié, ce n’est pas juste d’avoir un si beau package et de ne pas pouvoir l’utiliser à bon escient. Il a cru que toutes les femmes jouissaient de la même façon, que les mêmes choses nous plaisaient du genre « One size fits all » ? Je n’ai pas remis le couvert pour en savoir plus sur ses intentions, ses lacunes… Toutefois, j’ai du mal à croire qu’en plein XXIème siècle qu’il soit si ignorant, même quand les librairies ne sont pas légion chez nous mais l’internet a plus d’une vingtaine d’années dans nos vies. On a tous un Smartphone, il y a Google, alors pourquoi certains ne se renseignent pas sur le corps d’une femme, sa complexité, son unicité…? Grrr… La connaissance de beaucoup d’hommes sur le sexe féminin se limite à savoir si elle est manuelle, automatique ou séquentielle, ils oublient qu’il peut être plus complexe avec traction avant ou traction arrière, quatre roues motrices, etc….

Je m’en veux de la fois oú j’ai ri de mon amie qui s’inspirant d’une séance masochiste s’est fait nouée par son rencart pour continuer la soirée qui s’annonçait chaude… Quand elle découvre le champignon qui lui est présenté en lieu et place du concombre qu’elle voulait, elle souhaitait être à mille lieux de la scène. De plus ce cultivateur qui pensait rabrouer son champ tellement bien, lui demandait de crier son nom. Pardon, mille fois pardon à ma copine qui a râlé des semaines dans mes oreilles, des secondes de pénétration que son partenaire lui offrait. Il délivrait la marchandise plus vite qu’un papapdap.

J’ai vécu vos frustrations, je vous comprends et je suis solidaire à notre cause.

La vérité dans tout ça c’est  que l’on peut être bien muni mais inefficace, mal fourni et mal imbu de ses capacités ou pire trop rapide dans l’exercice de ses fonctions pour ne citer que ça comme souci. Il y a des grincements de dents messieurs et beaucoup d’entre nous se plaignent. Certains parmi vous préférez traiter une femme de tous les noms quand vous échouez à la satisfaire plutôt que d’essayer de la comprendre, de la combler. Apprenez que la taille (anolis…anaconda), le temps (plus de soixante secondes), les techniques utilisées (pas la pression) sont important,  mais avant tout soyez à l’écoute de son corps, ne sous-estimez pas les préliminaires. Un petit secret, nous ne nous attendons pas à un orgasme à chaque rapport, nous pouvons être satisfaites différemment, nous voulons aussi que vous ayez du plaisir.

En tout cas j’espère que vous prenez note et que vous n’ignorez pas qu’il n’y a rien de mieux que la communication, la pratique et encore la pratique… Faites-nous jouir comme vous le désirez, laissez-nous vous guider, caresser nos cheveux, donnez-nous de petites fessées, dites-nous des choses cochonnes, innovez… mais de grâce ne nous exigez pas de jouir, ça a très rarement porté fruit.



CréditFodlyne "Lou" André Rejouis

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