La Noël, cette année, prend l’allure de jours ordinaires. Il
n’est plus question de cette époque d’antan marquée par des nettoyages et des
décorations dans presque tous les quartiers. Même les guirlandes se font de
plus en plus rares dans la capitale haïtienne.
À Port-au-Prince, comme partout dans toute l’aire
métropolitaine, visiblement, la Noël n’est que timide cette année. Si
autrefois, à pareille époque, les habitants de certains quartiers ont été très
motivés pour donner une autre tête à leur zone, ce n’est pas le cas, cette
année. La majeure partie des quartiers de Port-au-Prince et de ses
agglomérations gardent leurs couleurs habituelles d’insalubrité.
Même les grands espaces publics ne font pas sentir
l’ambiance habituelle qui accompagne cette période de l’année. On est pourtant
déjà en plein cœur de la Noël. Au Champ-de- Mars, le lundi 19 décembre, c’est
le même train-train quotidien. Pas de fanaux. Ni de sapins de Noël. Pas même
des guirlandes. Ici, apparemment, « on s’en fout pas mal de tonton Noël», comme
laisse entendre plus d’un.
La place Pétion qui a
été clôturée depuis la Carifesta s’offre l’exclusivité de présenter une couleur
nouvelle au Champ-de-Mars. Mais une couleur pitoyable. Une image qui met à nu
l’irresponsabilité des autorités. En
effet, les tôles qui ont caché depuis plus d’un an les grosses herbes et les
shelters bourrés d’ordures qui font de la place un espace presque immonde ont
été emportées progressivement. La laideur de la place est désormais exposée au
grand public.
Les quelques rares marques de la Noël présentes à travers la
zone métropolitaine ne se rencontrent que sur les édifices logeant certaines
entreprises de la place. Les banques en particulier. Les maisons privées
décorées de guirlandes sont rares. Ce qui renforce l’idée que la Noël ne
produit plus le même engouement chez les gens.
Sinon, la situation socio-économique ne leur laisse pas le
choix. Le dollar américain s’achète à plus de 67 gourdes le lundi 19 décembre.
Dans une situation pareille, commerçants et consommateurs sont aux abois. Les
prix ont connu depuis, quelque temps, une hausse spectaculaire sur le marché
national. Même les produits de première nécessité sont très chers. Pas de temps
pour acheter des chapeaux, guirlandes et arbres de Noël. Le goût de la fête se
dissipe de plus en plus ou devient âcre.
Néanmoins, quelques efforts ont été consentis par les
autorités municipales de la zone métropolitaine. À Carrefour, le « week-end du
citoyen » initié le week-end dernier par la mairie de cette commune a porté ses
fruits. Beaucoup de rues ont été nettoyées durant tout le week-end. Même
réalité à Port-au-Prince. Le boulevard Harry Truman, zone marché de la
Croix-des-Bossales est, le lundi 19 décembre, moins sale que d’habitude. Il en
est de même pour beaucoup d’autres recoins de la capitale nettoyés par la
mairie.
D’un autre côté, le
président provisoire de la République a mis le sourire sur les lèvres d’un
millier d’enfants de condition modeste le samedi 17 décembre dernier. Au fait,
Jocelerme Privert, accompagné de sa femme, Ginette Michaud Privert, a reçu tous
ces enfants au Palais national en vue de leur offrir des cadeaux à l’occasion
de la Noël.
Si l’ambiance habituelle de la Noël se dissipe quasiment
dans l’aire métropolitaine, certaines zones veulent encore « sauver ce que les
gens appellent « l’esprit de Noël ». La commune de Cité-Soleil s’est en effet
retirée de la mêlée. La cité renoue en bien avec les traditions. C’est la zone
de l’aire métropolitaine à rappeler le plus qu’on est en période de Noël. La
commune est illuminée. Comme d’ailleurs dans les années antérieures quand
presque tout le pays était illuminé la nuit, à pareille époque. Ce qui rime
bien avec son slogan « la différence Cité-Soleil ».
Crédit: Ritzamarum Zétrenne/LeNational
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire