Le rapport officiel en date du 2 décembre 2016 de la
Coalition d'Observation Electorale (COE) conduite par le RNDDH de Pierre
Espérance, incluant la CONHANE le CNO, le CARDH
et le POHDH concluait : « Les
Elections du 20 novembre 2016 réflètent un scrutin acceptable avec des
préoccupations et des corrections à apporter ». La presse nationale et
internationale, les ambassades et autres instances internationales
d’observation se sont exprimés dans leur grande majorité dans les mêmes termes.
Toutefois, après environ 20 mois de campagne électorale, 155
millions de dollars de budget, la classe politique se retrouve plus divisée que
jamais sur les résultats des élections présidentielles du 20 novembre 2016.
Certains observateurs avertis soulignent déjà ce paradoxe des élections
législatives tenu le même jour, pourtant sans grand remous. Même les 3 partis politiques (Lapeh, Pitit
Desalin, Fanmi Lavalas) qui contestent aujourd’hui les résultats présidentiels,
semblent globalement être satisfaits des résultats de ces législatives. Jovenel Moïse, candidat donné gagnant au
premier avec 55% des votes exprimés, déclarait récemment que “Les élections
sont terminées”.
Les partis contestataires, qui ont obtenu du BCEN que 12%
des procès-verbaux, triés de manière aléatoire, soient réexaminés, avancent
très lentement avec les juges électoraux, au gré de règles floues et d’une
méthodologie questionnée par certains experts. On semble procéder davantage par
« ajustement mutuel » ou « consensus »
en l’absence de provisions claires de la loi électorale. Les 27 premiers
procès-verbaux apportés par Pitit Desalin ainsi que les 70 premiers de Lapeh ne
semblent pas avoir révélé des fraudes massives susceptibles d’invalider les
résultats préliminaires. D’où, l’insistance des plaignants de recourir aux bases de données de l’ONI et de
la DCPJ pour les empreintes, afin de tenter une énième et ultime vérification.
Or, ces premiers procès-verbaux examinés devraient
normalement constituer à 100% « l’arme
du crime » capable de faire basculer ces résultats. On se demande donc, si ces procès-verbaux
apportés par les plaignants eux-mêmes n’ont pas fait éclater de manière
spectaculaire « la fraude massive »
après 3 jours, comment est-ce possible que 12% choisis de
manière aléatoire le démontrent.
Mathias Pierre, ancien candidat malheureux aux élections
présidentielles et aujourd’hui supporteur de Moïse Jean-Charles, résume assez
bien la situation presque désespérée des contestataires : « En fait, s'il y a
eu crime et qu'on recherche les coupables, je doute fort que 12% des PVs au CTV
permettront d'y arriver. Il y aurait dû y avoir beaucoup plus d'intelligence &
une stratégie plus fine chez les contestataires pour éviter le déja vu. Faire
une bonne vérification au CTV demande la reprise de ce qu'a fait la CIEVE, mais
pr un rapport qualitative & quantitative »
Face à ce constat,
certains observateurs pensent que les contestataires n’ont qu’un seul
objectif, tout faire pour que la date du 29 décembre ne soit pas respectée et
faire reporter le 7 février, une façon de faire dérailler le processus
électoral.
Parallèlement, tous les indicateurs socio-économiques sont
au rouge. La classe politique capte
toute l’attention et consomme toutes les énergies du pays. Même le cyclone Matthew et ses milliers de
victimes ont été jeté aux oubliettes. Il serait donc temps, que les acteurs
pensent déjà à l’après-contestation. A défaut de nouvelles preuves irréfutables
de fraude massive et en l’absence d’une méthodologie claire prévue par la loi
électorale, on peut être certain que la montagne du BCEN ne peut accoucher que
d’une souris.
En se rappelant de la conclusion du rapport de la Coalition
des Observateurs Electoraux, qui avait
déjà mis le doigt sur des irrégularités n’affectant pas la crédibilité du
scrutin, il est donc venu le temps de penser à Haïti et de prendre des
décisions d’adultes responsables.
Crédit: AJ
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