Il ne nous reste plus que la chaleur du béton brûlé encore et encore lors des «déchoukaj» successifs qui ont mené à notre ruine.
Nos cerveaux fuient, poussés aux quatre vents par les kidnappeurs professionnels, protégés par l’establishment.
Innombrables et de tous âge sont ceux partis vers une destination inconnue, compétences méconnues
Personnalités avilies.
Tu diras à Christophe Colomb
de revenir ramasser ses colons-nègres et blancs d’Haïti autrefois si fière…
Abandonnés sur ce coin de paradis.
De «Perle des Antilles», ils en ont fait une terre chimère,
Ma terre n’est plus qu’un amas de honte, de débris non déblayés depuis lors, terre pillée, torpillée par ses fils apatrides, fratricides
Haïti est devenue amère comme du fiel
Haïti pleure
pour nos cerveaux qui fuient aux quatre vents
devenus laveurs de planchers et de chaudrons sur les rives étrangères.
Tu diras à Dessalines
Qu’à son retour du Sud, aucun citoyen ne s`est révolté
Personne n`a plus la force de se tronquer les cornes
contre l`ignorance, la méchanceté et l`absurdité de nos frères d’infortune, dénaturés, vendus aux poches coloniales.
Nos cerveaux fuient aux quatre vents
en direction de rives étrangères
où ils broutent des feuilles de canne jour et nuit, nuit et jour.
Tu diras à Boukman
Que le dieu devenu nôtre a les yeux clairs et les cheveux blonds,
que les jeunes de nos universités sont violés par des bras armés par l’ombre des milices abyssales,
caméléons qui changent de couleurs au gré du temps.
Tu diras à Boisrond Tonnerre que nos jeunes affamés,
sont maintenus à dessein dans l’ignorance
pour que flotte sur nos rives la bannière de suceurs de sang.
Notre pays est devenu un repère d’enfants – soldats
Affamés à dessein,
manipulés sodomisés
Paquiot est cloué sou la sèl de do
Depi lè zòt te fin di : « gade an wo, li an lè, l ap vini.»
Tu diras aux Pères de la patrie
à Toussaint, à Boisrond et à Boukman
EDH ap malmennen, blakawout la toulimen
Machann bouji,
Lougarou, zokiki ak ratpakaka ap byen mennen
marengwen ap penpenenn tèt kale tou ròz
Nou tout nan petren, kidnaping ap farinen
Alors que nos cerveaux fuient aux quatre vents
en direction des ghettos de Harlem et de Saint-Michel
Tu diras aux va- nus – pieds de 1804
Manman pitit se mare ren
Nou pa gen Bush pou n pale
Les tenors payent la paille qui endort les tripes avides
de notre jeunesse embrigadée, violée
impunément par les occupants devenus maîtres
Les « vantkòdé » se sont se mués en bras armés
Gaz ak alimèt, kawotchou tiblès…okipe béton an
lejou kou lanwuit
Tu diras à Charlemagne Péralte
Que Conzé a pris des gallons, il est passé Général
La trahison entre nous, frères d’autrefois
est devenue mot de passe
dans l`armée des têtes sans corps
déambulant ça et là sur les trottoirs
nos provinces dépérissent…
elles sont devenues le repaire de bandits
Lamé bras koupé, lamé ti-manchèt ap paweze
Frère de lutte anonyme,
tu diras à Rivière Hérard
Que le plus grand bien va aux plus rusés
dans l’indifférence totale
de nos leaders démagogues aux grandes gueules,
grands diseurs, petits faiseurs
Tu diras aux va-nus-pieds de Vertières que paviyon nou bat ba
Devan fòs desstabilizasyon ki dekrete pèmanans na ensekirite fabrike
sou tout letendi di teritwa..
je jure!
Mais non! Ne dis rien!!!
A quoi ça servira, c’est le règne des vautours…
Jusqu’à l’opération vire lavè tout kalòt tèt kale…
Crédit : Lumane Casimir©CANAL+HAÏTICopyright All Rights Reserved,Tous droits réservés Janvier 2013
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