mardi 5 mars 2013

Maux et mots-2…En 209ème de l’indépendance, tu diras…

Tu diras au vent du Nord que les enfants de notre partie de l`île ne se baignent plus sur les plages de la mère-patrie car le soleil est privati$é, nos plages sont U$ées

Il ne nous reste plus que la chaleur du béton brûlé encore et encore lors des «déchoukaj» successifs qui ont mené à notre ruine.

Nos cerveaux fuient, poussés aux quatre vents par les kidnappeurs professionnels, protégés par l’establishment.

Innombrables et de tous âge sont ceux partis vers une destination inconnue, compétences méconnues

Personnalités avilies.

Tu diras à Christophe Colomb

de revenir ramasser ses colons-nègres et blancs d’Haïti autrefois si fière…

Abandonnés sur ce coin de paradis.

De «Perle des Antilles», ils en ont fait une terre chimère,

Ma terre n’est plus qu’un amas de honte, de débris non déblayés depuis lors, terre pillée, torpillée par ses fils apatrides, fratricides

Haïti est devenue amère comme du fiel

Haïti pleure

pour nos cerveaux qui fuient aux quatre vents

devenus laveurs de planchers et de chaudrons sur les rives étrangères.

Tu diras à Dessalines

Qu’à son retour du Sud, aucun citoyen ne s`est révolté

Personne n`a plus la force de se tronquer les cornes

contre l`ignorance, la méchanceté et l`absurdité de nos frères d’infortune, dénaturés, vendus aux poches coloniales.

Nos cerveaux fuient aux quatre vents

en direction de rives étrangères

où ils broutent des feuilles de canne jour et nuit, nuit et jour.

Tu diras à Boukman

Que le dieu devenu nôtre a les yeux clairs et les cheveux blonds,

que les jeunes de nos universités sont violés par des bras armés par l’ombre des milices abyssales,

caméléons qui changent de couleurs au gré du temps.

Tu diras à Boisrond Tonnerre que nos jeunes affamés,

sont maintenus à dessein dans l’ignorance

pour que flotte sur nos rives la bannière de suceurs de sang.

Notre pays est devenu un repère d’enfants – soldats

Affamés à dessein,

manipulés sodomisés

Paquiot est cloué sou la sèl de do

Depi lè zòt te fin di : « gade an wo, li an lè, l ap vini.»

Tu diras aux Pères de la patrie

à Toussaint, à Boisrond et à Boukman

EDH ap malmennen, blakawout la toulimen

Machann bouji,

Lougarou, zokiki ak ratpakaka ap byen mennen

marengwen ap penpenenn tèt kale tou ròz

Nou tout nan petren, kidnaping ap farinen

Alors que nos cerveaux fuient aux quatre vents

en direction des ghettos de Harlem et de Saint-Michel

Tu diras aux va- nus – pieds de 1804

Manman pitit se mare ren

Nou pa gen Bush pou n pale

Les tenors payent la paille qui endort les tripes avides

de notre jeunesse embrigadée, violée

impunément par les occupants devenus maîtres

Les « vantkòdé » se sont se mués en bras armés

Gaz ak alimèt, kawotchou tiblès…okipe béton an

lejou kou lanwuit

Tu diras à Charlemagne Péralte

Que Conzé a pris des gallons, il est passé Général

La trahison entre nous, frères d’autrefois

est devenue mot de passe

dans l`armée des têtes sans corps

déambulant ça et là sur les trottoirs

nos provinces dépérissent…

elles sont devenues le repaire de bandits

Lamé bras koupé, lamé ti-manchèt ap paweze

Frère de lutte anonyme,

tu diras à Rivière Hérard

Que le plus grand bien va aux plus rusés

dans l’indifférence totale

de nos leaders démagogues aux grandes gueules,

grands diseurs, petits faiseurs

Tu diras aux va-nus-pieds de Vertières que paviyon nou bat ba

Devan fòs desstabilizasyon ki dekrete pèmanans na ensekirite fabrike

sou tout letendi di teritwa..

je jure!

Mais non! Ne dis rien!!!

A quoi ça servira, c’est le règne des vautours…

Jusqu’à l’opération vire lavè tout kalòt tèt kale…




Crédit : Lumane Casimir©CANAL+HAÏTICopyright All Rights Reserved,Tous droits réservés Janvier 2013

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