LE PLAN DE CONSOLIDATION DE LA MINUSTAH POUR 2013-2016
 Le plan de consolidation de la MINUSTAH
 pour la période 2013-2016 a été discuté et approuvé par le Gouvernement
 d’Haïti, a indiqué M. Fisher.  Ce plan fixe les objectifs à atteindre 
au cours des trois prochaines années dans quatre domaines d’action 
principaux de la Mission.  Ces domaines d’action prioritaires sont: le 
développement accéléré de la Police nationale haïtienne; le renforcement
 de la Commission électorale permanente; le renforcement de l’état de 
droit et du respect des droits de l’homme, ainsi que l’appui à la 
réforme de la gouvernance aux niveaux national et local.
 Le représentant de la Fédération de 
Russie a relevé le caractère très ambitieux de certains objectifs fixés 
par le plan, qui, a-t-il insisté, devront être examinés attentivement 
par les membres du Conseil de sécurité.  Son homologue du Guatemala a 
prié le Conseil de sécurité de tenir compte des conditions objectives 
qui permettront, le moment venu, à l’ONU de quitter Haïti de façon 
responsable.  Le représentant du Brésil a, quant à lui, insisté que la 
réduction de la présence des Nations Unies en Haïti ne soit pas fondée 
sur des considérations financières.  Avertissant lui aussi des risques 
qui peuvent être causés par des coupes budgétaires, le représentant du 
Chili a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre des projets à impact
 rapide et des programmes de réduction de la violence communautaire dont
 l’utilité est avérée.
 Les objectifs fixés par le plan de 
consolidation peuvent être atteints en 2016, a assuré M. Fisher, mais 
cela exige qu’un transfert progressif des responsabilités en matière de 
sécurité nationale aux autorités haïtiennes ait lieu.  Pour l’instant, 
la Police nationale Haïtienne n’est pas en mesure d’assurer seule la 
liberté et la stabilité, a estimé à ce propos le représentant de la 
France, en constatant que « les 10 années de calme relatif qu’a connu 
Haïti, dû à la présence dissuasive de la Force de la MINUSTAH, ne 
traduisent pas de réels progrès sur le fond qui permettraient à la 
Police nationale haïtienne d’assurer seule la sécurité et la stabilité 
».
 La MINUSTAH devra donc redoubler 
d’efforts, en coopération avec les autorités haïtiennes, pour permettre 
aux Forces nationales haïtiennes d’assurer elles-mêmes la sécurité du 
pays.  Le renforcement et la professionnalisation de la Police nationale
 sont donc cruciaux, ont estimé toutes les délégations.  C’est une « 
priorité absolue », a jugé la délégation du Royaume-Uni, qui s’est 
interrogée sur les raisons de la lenteur du recrutement de policiers.
 Outre un renforcement et une 
augmentation du nombre d’agents, qui doivent passer de 10 000 à 15 000, 
la Police nationale haïtienne doit se professionnaliser, ont souligné 
les délégations.  Certains intervenants ont appelé la Police nationale à
 mieux respecter les droits de l’homme, le représentant de la République
 de Corée mettant l’accent sur le renforcement des activités de 
formation menées au sein de la Police nationale en vue de prévenir les 
abus contre les femmes et les protéger de la violence sexuelle.
 Autre grande priorité, les élections 
locales et législatives partielles haïtiennes, trop longtemps reportées,
 doivent absolument se tenir cette année, ont insisté les intervenants 
en exigeant que ces scrutins soient libres, crédibles et ouverts à 
tous.  Pour ce faire, il faut que les parties concernées nomment sans 
attendre les membres du Collège transitoire du Conseil électoral 
permanent, a préconisé le représentant de la France qui s’est avoué « 
troublé par les informations du rapport du Secrétaire général qui notent
 une multiplication des nominations contestées, des déclarations visant 
la liberté et des déficiences systémiques en matière de droits de 
l’homme » en Haïti.
 Concernant l’épidémie de choléra, le 
représentant d’Haïti a indiqué que sa létalité a diminué en passant de 
5,3% au début de 2012 à 1,2% à la fin de la même année.  Le représentant
 du Maroc a mis en garde contre le risque de recrudescence de l’épidémie
 du fait du manque de moyens financiers.  Pour éviter ce genre de 
situation, notre pays a octroyé 500 000 dollars à la Communauté des 
Caraïbes (CARICOM) pour la fourniture d’eau potable, de produits 
d’assainissement et de stations de lavage des mains aux Haïtiens, a dit 
le représentant de l’Australie.
 Au nom du Groupe des Amis d’Haïti 
(Argentine, Brésil, Canada, Chili, Colombie, France, Guatemala, Pérou, 
États-Unis et Uruguay), le représentant de l’Uruguay a déclaré qu’il y a
 une interconnexion entre la sécurité, le développement et la 
stabilité.  Il est urgent que l’on s’attaque au chômage et qu’on 
accélère la mise en place des services sociaux de base en Haïti, a-t-il 
souligné.
 * S/2013/139
 LA QUESTION CONCERNANT HAÏTI
 Rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (S/2013/139)
 Dans ce rapport, le Secrétaire général 
fait le point de la situation politique et l’état de la sécurité en 
Haïti depuis le 31 août 2012, date du dernier rapport du Secrétaire 
général sur la MINUSTAH, ainsi que le point de la situation humanitaire,
 économique et du processus de relèvement.  Le rapport détaille les 
activités menées par la MINUSTAH et notamment l’appui fourni au 
Gouvernement d’Haïti et à la population locale, en particulier pendant 
et après le passage de l’ouragan Sandy.
 Le Secrétaire général explique que le 
conflit qui a eu lieu entre les dirigeants politiques des trois branches
 de l’État haïtien a entraîné des retards qui ont perturbé le 
fonctionnement du système de gouvernance et entraîné le pays dans une 
impasse politique extrêmement préjudiciable.
 La tenue des élections ayant été 
différée, le Secrétaire général prie instamment les autorités haïtiennes
 d’instaurer un climat favorable à la tenue en 2013 d’élections libres, 
régulières, crédibles et ouvertes à tous.  Il demande que les trois 
pouvoirs de l’État mènent à bien la nomination de leurs membres au 
Collège transitoire du Conseil électoral.  L’ONU est prête à fournir un 
appui pour les élections à venir et à collaborer avec les autorités 
haïtiennes pendant les trois prochaines années en vue de leur permettre 
d’assumer l’entière responsabilité de la gestion du processus électoral 
d’ici à 2016.
 Afin de mettre un terme à 
l’augmentation du nombre de crimes graves commis en Haïti, le Secrétaire
 général demande instamment au Gouvernement de continuer de renforcer 
les institutions garantes de l’état de droit, de prévenir les actes de 
violence et de poursuivre les auteurs de tels actes.  Pour être solides,
 les institutions garantes de l’état de droit, notamment les services de
 police et le système judiciaire, doivent pouvoir fonctionner de manière
 indépendante, souligne Ban Ki-moon.  Il invite le Gouvernement et ses 
partenaires internationaux à continuer de renforcer les capacités de ces
 institutions et à en finir avec une culture de l’impunité qui entrave 
encore les progrès d’Haïti.
 M. Ban souligne que les remaniements 
ministériels intervenus au cours de l’année écoulée pèsent sur les 
efforts de renforcement des capacités déployés par la MINUSTAH et les 
donateurs internationaux.  En ce qui concerne la situation des droits de
 l’homme, Ban Ki-moon demeure préoccupé par les expulsions forcées 
menées contre certaines personnes dans les camps de déplacés et par le 
recours excessif à la force dont se rend coupable la Police nationale 
haïtienne.  En outre, il constate la faiblesse de l’action menée par la 
police et l’appareil judiciaire pour réprimer les actes de violence 
sexuelle et sexiste.
 Relevant que le renforcement de la 
Police nationale demeure une condition essentielle pour que la MINUSTAH 
puisse quitter le pays le moment venu, le Secrétaire général se dit 
encouragé par les mesures que le Gouvernement haïtien a récemment prises
 pour recruter au moins 1 000 élèves policiers par promotion.  Il prie 
instamment le Gouvernement d’Haïti et les États Membres de s’engager à 
mettre à disposition les fonds nécessaires pour appuyer la mise en place
 d’une police professionnelle, fiable et responsable.
 Le Secrétaire général se dit aussi 
particulièrement préoccupé par le fait que les capacités de l’appareil 
judiciaire d’Haïti n’ont pas été renforcées, ce qui a des répercussions 
sur le système de justice pénale tout entier.  Il plaide en faveur de 
l’élaboration d’un plan national de développement du système judiciaire,
 comme cela a déjà été fait pour le plan de développement de la Police 
nationale.  Il est également crucial, ajoute-t-il, que le Gouvernement 
concrétise sa volonté d’accroître la transparence et la 
responsabilisation en rendant mieux compte de la manière dont les fonds 
publics sont utilisés.
 Le rapport comporte en annexe le Plan 
de consolidation 2013-2016 de la MINUSTAH selon lequel la MINUSTAH doit 
se concentrer, au cours des trois ou quatre prochaines années, sur les 
tâches essentielles de son mandat (renforcement des capacités 
électorales, de l’état de droit et des droits de l’homme, et questions 
essentielles liées à la gouvernance), ce qui lui permettra de réduire 
progressivement ses effectifs civils et en tenue.  Sous réserve que les 
conditions de sécurité restent stables, que la formation et le 
déploiement régional des effectifs de la Police nationale soient 
conformes aux dispositions du Plan de développement pour la période 
2012-2016 et que les autorités haïtiennes soient capables d’assurer la 
logistique et la sécurité nécessaires à la tenue des élections, la 
MINUSTAH devrait réduire ses effectifs en tenue d’environ 30% d’ici à 
l’élection présidentielle prévue en 2015.
 En raison de ces réductions 
d’effectifs, les activités de sécurité de la MINUSTAH seront plus 
ciblées et sélectives et viendront appuyer les interventions de la 
Police nationale haïtienne dans des zones géographiques spécifiques et 
pour des tâches particulièrement importantes.  Ce recentrage 
géographique exigera des moyens de transport efficaces, peu coûteux et 
modulables.
Déclarations
 M. NIGEL FISHER, Représentant spécial 
par intérim du Secrétaire général pour Haïti et Chef par intérim de la 
Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), a 
indiqué que la période à l’examen a été difficile pour Haïti, pays qui a
 connu un taux de croissance nettement inférieur aux prévisions.  Le 
taux de chômage a été aggravé par les tempêtes tropicales et la 
sécheresse, a-t-il ajouté, mentionnant aussi que la production agricole a
 été durement touchée.  Le Gouvernement a réagi par un plan d’urgence 
pour accélérer la distribution de fonds tandis que la communauté 
internationale a répondu à un appel de fonds d’urgence lancé par les 
Nations Unies.
 Le Représentant spécial a aussi indiqué
 que le nombre de personnes déplacées continue de baisser.  Quant à 
l’épidémie de choléra, elle se poursuit même si le taux d’infection 
diminue.  Il a aussi parlé de la situation sécuritaire qui reste 
relativement stable.  Mais les mauvaises conditions économiques 
contribuent à susciter des manifestations de protestation, a-t-il 
indiqué, tout en prévenant que le taux d’homicides a augmenté dans 
certaines régions.
 La tenue des élections est une question
 cruciale en Haïti, a poursuivi M. Fisher, rappelant qu’elles auraient 
dû avoir lieu en novembre 2011.  Les élections de 2013 permettront de 
renforcer l’état de droit et de répondre à des questions urgentes comme 
l’emploi et la protection sociale.  Hier, a-t-il indiqué, le Président 
d’Haïti s’est engagé à créer, avant Pâques, le Conseil électoral de 
transition de la Commission électorale provisoire.  Mais ce ne sera 
qu’une première étape avant la tenue d’élections crédibles et ouvertes à
 tous.
 La MINUSTAH exhorte les acteurs 
politiques à coopérer davantage afin de permettre l’organisation 
d’élections avant la fin de l’année, a plaidé le Chef de la Mission.  
Cela suppose que soient mieux précisés les mandats des donateurs et 
d’approuver une loi sur les activités des donateurs et sur le 
financement des partis politiques, ainsi qu’un accord sur les modalités 
applicables au Conseil électoral.
 Haïti se heurte à d’autres difficultés,
 a relevé M. Fisher.  Après ce constat, le Représentant spécial a 
présenté le plan de consolidation 2013-2016 de la MINUSTAH, approuvé par
 le Gouvernement d’Haïti, qui fixe les objectifs à atteindre au cours 
des trois prochaines années.  Ce plan reprend quatre tâches principales 
de la Mission, à savoir le développement accéléré de la Police nationale
 haïtienne, le renforcement de la commission électorale permanente qui 
sera créée, le renforcement de l’état de droit et des droits de l’homme,
 ainsi que l’appui à la réforme de gouvernance aux niveaux national et 
local et l’aide aux acteurs nationaux pour dégager un consensus sur un 
processus politique inclusif.  Plusieurs objectifs peuvent être atteints
 en 2016, a assuré M. Fisher, mais ceci exige un transfert progressif 
des responsabilités en matière de sécurité nationale aux autorités 
haïtiennes.
 Pour ce qui est de la bonne 
gouvernance, M. Fisher s’est félicité des mesures prises pour lutter 
contre la corruption.  Le plan de consolidation prévoit aussi la 
réduction du personnel de la Mission, a-t-il indiqué.  En ce qui 
concerne le plan d’élimination du choléra, il a rappelé que la famille 
des Nations Unies s’est engagée à le soutenir, notamment en contribuant à
 l’amélioration de la qualité de l’eau et en renforçant les soins de 
santé.  La politique de tolérance zéro en matière d’exploitation et 
d’abus sexuels doit aussi être respectée, a-t-il souligné, exigeant que 
les normes les plus strictes soient appliquées au comportement du 
personnel.  En conclusion, le Représentant spécial s’est dit convaincu 
qu’Haïti ferait des progrès si les acteurs locaux parviennent à 
surmonter les divisions politiques, et si les réformes nécessaires sont 
menées dans le domaine institutionnel et de l’état de droit.  Il est 
également indispensable de répondre aux besoins sociaux et économiques 
qui se posent de manière urgente aux citoyens d’Haïti.
 Mme SUSAN RICE (États-Unis) a souligné 
que les constatations du Représentant spécial par intérim pour Haïti 
rappelaient l’ampleur de la tâche à accomplir.  La tenue d’élections 
justes et crédibles est absolument essentielle, a-t-elle souligné.  La 
représentante s’est dite également préoccupée par le problème de la 
sécurité.  Elle a ainsi mis l’accent sur la nécessité de renforcer les 
capacités de la Police nationale haïtienne, en rappelant qu’un tel 
renforcement devrait être la priorité de la MINUSTAH.  Les États-Unis, 
a-t-elle assuré, appuient tous les efforts en faveur d’un tel 
partenariat entre la Police nationale haïtienne et la MINUSTAH.
 La déléguée des États-Unis a dit 
espérer que des solutions durables soient trouvées pour garantir un abri
 sûr aux personnes dans les camps.  Mme Rice a salué le plan de 
consolidation assorti de conditions du Secrétaire général.  La MINUSTAH 
assume de lourdes responsabilités, a-t-elle constaté, en saluant la 
Mission pour ses efforts inlassables.  Par ailleurs, la représentante a 
considéré que tout cas d’abus sexuel par le personnel des Nations Unies 
était inacceptable.  Elle a espéré que l’ONU prendra des mesures pour 
faire en sorte que de tels cas ne puissent se reproduire.  Les 
États-Unis, a conclu Mme Rice, restent fortement engagés à soutenir les 
efforts d’Haïti visant à garantir un avenir meilleur au pays.
 M. MASOOD KHAN (Pakistan) a dit appuyer
 les efforts visant à consolider la paix en Haïti.  Le terrible séisme 
de 2010 avait anéanti les progrès enregistrés auparavant, a-t-il 
déploré.  Tout en notant qu’il reste de nombreux défis, il s’est 
cependant réjoui de la volonté de la population haïtienne de 
reconstruire son pays.  Pour le représentant, les futures élections en 
Haïti contribueront à réaliser d’autres progrès sur le plan politique.  
La communauté internationale, a-t-il souligné, doit appuyer ce processus
 électoral.  Le Pakistan a participé à la MINUSTAH depuis 1993, a-t-il 
rappelé, en précisant qu’une unité de 139 hommes était actuellement 
présente sur le terrain.  Le représentant s’est inquiété des troubles 
que connaissent certaines zones du pays.  La MINUSTAH a besoin d’une 
certaine marge de manœuvre pour qu’elle soit en mesure d’y répondre, 
a-t-il fait remarquer.  En ce qui concerne le plan de consolidation de 
la MINUSTAH, le représentant a assuré que sa délégation était prête à 
travailler sur certains critères comme le développement de la Police 
nationale haïtienne.  Avant de conclure, le représentant a mis l’accent 
sur le grand défi humanitaire auquel le pays est confronté, en faisant 
observer que l’épidémie de choléra et l’insécurité alimentaire ne 
faisaient qu’aggraver la situation dans le pays.
 Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine)
 a en particulier rappelé les liens de coopération dans les domaines 
techniques et économiques qui existent entre les pays du sud de 
l’hémisphère des Amériques, en particulier l’Argentine, avec Haïti.  
L’Argentine estime que la MINUSTAH est un facteur essentiel pour aider à
 renforcer la sécurité d’Haïti et, par voie de conséquence, contribuer à
 garantir son développent.  L’Argentine, a-t-elle dit, appuie le 
renouvellement de la MINUSTAH tant que cette présence est souhaitée par 
le Gouvernement haïtien.
 Mme Perceval a souligné que trois ans 
après le séisme qui a ravagé le pays, et en dépit des difficultés, Haïti
 continuait d’avancer, citant notamment les progrès enregistrés dans les
 secteurs de la construction ou de l’environnement.
 En revanche, la démocratie ou la bonne 
gouvernance laissent à désirer, a-t-elle déploré.  Mme Perceval a ainsi 
mis l’accent sur la nécessité de renforcer la stabilité politique, de 
consolider les institutions de l’État, et de favoriser les 
investissements.  La tenue d’élections justes et crédibles en 2013 est 
indispensable pour renforcer les capacités de l’État, a-t-elle insisté.
 La représentante argentine a, de même, 
attiré l’attention sur la détérioration de la sécurité alimentaire, ce 
qui touche 2,1 millions de personnes.  Le moment est venu de consolider 
les progrès réalisés en termes de réinstallation des personnes qui se 
trouvent dans les camps, a-t-elle préconisé.
 Mme Perceval a également exprimé 
l’inquiétude de sa délégation concernant le financement du développement
 de la Police nationale haïtienne, qui reste à ce jour très 
insuffisant.  Il est par ailleurs important, a-t-elle estimé, de 
renforcer les institutions haïtiennes.
 M. AGSHIN MEHDIYEV (Azerbaïdjan) a noté
 avec satisfaction que la situation sécuritaire en Haïti était demeurée 
relativement stable pendant la période à l’examen et que la Police 
nationale haïtienne avait continué à se développer.  La période examinée
 a mis en évidence de nombreux défis qui exigent une contribution 
importante de la part de la communauté internationale pour contribuer à 
les relever.  Le représentant a relevé que les tensions entre les 
pouvoirs exécutif et législatif constituaient une entrave aux progrès 
réalisés en Haïti.  Il a encouragé à engager un dialogue constructif 
afin de parvenir à un compromis.  Des élections transparentes et 
ouvertes doivent être organisées le plus rapidement possible, a-t-il 
rappelé.
 Le représentant a demandé aux Nations 
Unies d’appuyer les élections à venir et de renforcer les capacités des 
autorités haïtiennes pour qu’elles s’approprient ce processus et 
l’organisent au mieux.  Il a aussi plaidé en faveur d’une plus grande 
aide humanitaire en Haïti, même si le nombre de personnes déplacées a 
diminué.  Le représentant a souligné, à cet égard, l’importance du plan 
d’action humanitaire pour 2013 qui, a-t-il précisé, se concentre sur 
l’épidémie de choléra et la sécurité alimentaire.  La Police nationale 
haïtienne doit, quant à elle, être dotée des moyens lui permettant de 
mieux répondre aux besoins de sécurité.
 M. OLIVIER NDUHUNGIREHE(Rwanda) s’est 
dit convaincu que les Haïtiens pourront surmonter les obstacles actuels 
grâce à l’aide de la communauté internationale.  Les succès réalisés 
jusqu’ici risquent, a-t-il prévenu, d’être érodés par le manque de 
progrès en vue de rétablir des institutions clefs crédibles.  L’appui de
 la communauté internationale, des Nations Unies, des institutions 
financières internationales est indispensable pour permettre au pays de 
répondre aux besoins de sa population, a-t-il souligné.
 Le représentant du Rwanda s’est ensuite
 dit préoccupé par l’augmentation des crimes et des troubles, en 
particulier au cours de manifestations antigouvernementales.  M. 
Nduhungirehe a mis l’accent sur la nécessité de professionnaliser la 
Police nationale haïtienne afin de relever ces défis liés à la 
sécurité.  Il a rappelé que la sécurité facilite le développement social
 et économique du pays.  Enfin, le représentant s’est félicité du plan 
établi par Haïti pour faire face à la prévalence du choléra.
 M. KIM SOOK (République de Corée) a 
noté une augmentation de la criminalité en Haïti pendant la période 
considérée par le dernier rapport du Secrétaire général.  Sur le front 
politique, il est crucial que les élections soient organisées le plus 
rapidement possible, a-t-il demandé.  Tout en soulignant que la mise en 
place du Conseil de transition électoral est importante, le représentant
 a souligné que tous les acteurs politiques devraient joindre leurs 
efforts pour parvenir à mener à bien le processus électoral.  En ce qui 
concerne l’état de droit et les droits de l’homme, il s’est dit 
particulièrement préoccupé par la violence sexuelle dont sont victimes 
les femmes.  Les souffrances des victimes ne sont pas recensées et les 
auteurs de ces crimes ne sont pas poursuivis, a-t-il déploré.  C’est 
pourquoi, il a appelé la MINUSTAH à poursuivre la formation qu’elle 
dispense à la Police nationale haïtienne en matière de violence 
sexuelle.  Il a recommandé d’organiser davantage de campagnes de 
sensibilisation sur cette question.
 Le représentant a par ailleurs insisté 
sur le renforcement des capacités de la Police nationale haïtienne.  Le 
plan de consolidation de la MINUSTAH proposé par le Représentant spécial
 du Secrétaire général identifie cette question comme une grande 
priorité, a-t-il remarqué.  Le renforcement des capacités de la Police 
nationale haïtienne est une condition essentielle du retrait de la 
Mission, a-t-il rappelé.  La République de Corée appuie pleinement la 
reconfiguration de la MINUSTAH, a-t-il assuré, avant de demander à la 
communauté internationale de continuer à assister Haïti pour qu’il 
parvienne à la stabilisation dans un avenir proche.
 M. LUIS FERNANDO CARRERA-CASTRO, 
Ministre des affaires étrangères du Guatemala, a estimé que la première 
des priorités à court terme était la tenue d’élections locales, 
municipales et législatives.  Le report de ces élections risque de 
menacer l’instauration de l’état de droit en Haïti, a-t-il estimé.  Le 
Ministre a lancé de nouveau un appel pour que des élections crédibles et
 ouvertes à tous soient organisées, conformément à la Constitution de 
Haïti.
 M. Carrera-Castro s’est déclaré 
favorable à l’élaboration d’un accord politique.  Il s’est, à cet égard,
 dit préoccupé par le fait que la prise de décisions dans ce domaine 
soit marquée par l’absence de consensus au niveau national.  De même, il
 est important, a-t-il ajouté, que le Gouvernement haïtien continue de 
renforcer les institutions de l’état de droit, notamment la Police 
nationale et le pouvoir judiciaire.
 Le Ministre des affaires étrangères 
s’est également dit préoccupé par la situation de quelque 300 000 
déplacés internes qui vivent dans des camps.  Il a encouragé le 
Gouvernement haïtien, avec le soutien de la communauté internationale, à
 améliorer les conditions des personnes déplacées dans les camps et à 
poursuivre les efforts de reconstruction.
 Par ailleurs, M. Carrera-Castro a 
souligné, parmi les critères d’une stratégie de sortie de la MINUSTAH, 
qu’il convenait de tenir compte des conditions objectives qui 
permettraient à l’ONU de quitter le pays de façon responsable.
 Il a exprimé des doutes quant à 
l’utilité d’avancer des chiffres et de définir des implications 
budgétaires sur la participation de personnels en tenue sur la base de 
scénarios hypothétiques.  Il a ainsi mis l’accent sur l’importance de 
doter la Mission des ressources nécessaires à l’exécution de son mandat.
 Il faut, a estimé le Ministre, 
rectifier le calendrier, en rappelant que le budget de la MINUSTAH est 
approuvé en mai, tandis que le renouvellement de son mandat est prévu 
pour octobre.  Il est logique que le mandat détermine le budget, et non 
l’inverse, a-t-il fait remarquer.  Le Ministre a dit espérer que l’on 
n’imposera pas des réductions supplémentaires au personnel en tenue de 
la MINUSTAH.
 Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a déclaré
 que des progrès avaient été réalisés.  Le nombre de personnes déplacées
 vivant dans les camps a baissé de 77%.  La situation sécuritaire s’est 
stabilisée grâce à l’action combinée de la MINUSTAH et de la Police 
nationale haïtienne.  Mais le processus de stabilisation s’est heurté à 
de nombreuses difficultés, a-t-elle fait remarquer.  Le pays a subi de 
graves dégâts après le passage du cyclone Sandy.  La situation 
économique et sociale est toujours marquée par une pauvreté touchant les
 trois quarts de la population.  La situation des droits de l’homme 
laisse beaucoup à désirer.  Malgré l’action louable du groupe de 
protection de l’enfance de la MINUSTAH, nombre de violences, y compris 
sexuelles, ont été commises contre des enfants.  En outre, l’édification
 de l’état de droit n’avance que difficilement, en particulier dans le 
secteur de la justice.  À cet égard, la comparution de l’ancien 
Président Jean-Claude Duvalier devant la Cour d’appel le 28 février 
dernier représente un test important, a estimé la représentante.
 Comme l’avait souligné la 
Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a-t-elle 
rappelé, l’État haïtien a pour obligation de garantir qu’il n’y ait pas 
d’impunité pour les violations graves de droits de l’homme commises dans
 le passé.  Mme Lucas a aussi dénoncé les désaccords persistants entre 
le pouvoir exécutif et des parlementaires de l’opposition qui continuent
 de paralyser le pays.  Ce blocage structurel des institutions constitue
 assurément l’une des causes profondes des problèmes qu’Haïti doit 
affronter aujourd’hui, a souligné la représentante.  Les élections de 
cette année sont indispensables pour faire avancer les réformes 
nécessaires, a-t-elle dit.  Suite à l’accord du 24 décembre 2012, il est
 impératif de parachever la formation du Conseil électoral provisoire 
pour lancer un processus électoral qui n’a que trop tardé, a-t-elle 
souligné.  Avant de conclure, Mme Lucas a assuré que le Luxembourg 
restait engagé pour aider Haïti.  Le Luxembourg, a-t-elle précisé, 
soutient le plan de consolidation pour la stabilisation d’Haïti qui 
prévoit de concentrer les efforts de la MINUSTAH dans la formation de la
 police, le renforcement des capacités électorales, l’état de droit et 
les droits de l’homme ainsi que la gouvernance.
 M. LOTFI BOUCHAARA (Maroc) a déclaré 
qu’outre les vulnérabilités d’Haïti, en particulier aux changements 
climatiques, le pays bénéficiait d’un appui international moins 
soutenu.  Haïti, a-t-il dit, a besoin de préserver les acquis de ces 
dernières années.  Le représentant a émis l’espoir que les élections 
pourront être organisées rapidement.  Il a par ailleurs demandé de 
mettre l’accent sur le renforcement des services de police, en se 
félicitant de la professionnalisation de la Police nationale haïtienne 
(PNH).  Concernant la situation humanitaire, même si le nombre de 
personnes vivant dans les camps continue de baisser, le représentant a 
noté, comme le souligne le rapport du Secrétaire général, une 
dégradation de la situation humanitaire dans le pays.  La prestation de 
services de base dans les camps de personnes déplacées a fortement 
diminué, a regretté le représentant, qui a aussi souligné la nécessité 
de prévenir l’insécurité alimentaire.
 Concernant la lutte contre le choléra, 
le représentant a prévenu contre le risque de recrudescence de 
l’épidémie à cause du manque de moyens financiers.  Afin d’optimiser la 
présence de la MINUSTAH sur le terrain, qui se trouve maintenant dans 
une phase transitoire, il a soutenu le plan de consolidation prévu pour 
son retrait.  Le calendrier de retrait de la Mission dépend de la 
consolidation de la Police nationale haïtienne, a-t-il estimé, avant 
d’appeler la Mission à continuer d’appuyer le Gouvernement haïtien pour 
qu’il puisse atteindre les objectifs de développement et de sécurité et 
améliorer les systèmes judiciaire et pénitentiaire.
 M. WANG MIN (Chine) a déclaré qu’Haïti 
avait besoin du soutien et de l’assistance continus de la communauté 
internationale.  Il a en outre mis l’accent sur la nécessité d’y assurer
 l’organisation d’élections justes, équitables et crédibles en 2013.  Le
 représentant de la Chine a appelé la communauté internationale à prêter
 une haute attention aux efforts de relèvement et de reconstruction en 
Haïti.  Il a également pris note du plan de consolidation de la MINUSTAH
 soumis par le Secrétaire général, indiquant que sa délégation espérait 
que la Mission pourra continuer d’exécuter son mandat en aidant 
notamment à assurer la sécurité du pays et à y renforcer l’état de 
droit.
 M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a 
constaté que des mesures importantes ont été prises en Haïti au cours de
 la période considérée dans le rapport du Secrétaire général, comme 
notamment la réduction de la composante militaire de la MINUSTAH, sans 
que cela ait un impact négatif sur le pays.  Le but du plan de 
consolidation de la Mission est qu’Haïti dispose de capacités nationales
 suffisantes pour relever les différents défis qui se posent.   Nous 
espérons que le pays sera capable d’atteindre cet objectif, a-t-il dit. 
 Abordant les problèmes urgents, il a noté l’instabilité politique qui 
perdure en Haïti et a prôné à cet égard la désignation d’un conseil 
électoral permanent.  Des élections locales et sénatoriales doivent être
 organisées rapidement, a-t-il ajouté.
 En ce qui concerne les capacités de la 
Police nationale haïtienne (PNH), son renforcement doit être la priorité
 absolue de la MINUSTAH, a estimé le représentant du Royaume-Uni.  Il 
s’est étonné qu’à l’heure actuelle, le recrutement de policiers ait été 
inférieur à l’objectif fixé pour 2015. « Est-ce par manque de 
volontaires ou par manque de formation?  Ou est-ce parce que la MINUSTAH
 n’accorde pas suffisamment la priorité à cette tâche? », a-t-il 
demandé.  Il a exhorté la Mission à appuyer le plan de développement que
 la PNH récemment adopté.  La police doit aussi respecter les droits de 
l’homme pour gagner la confiance de la population, a-t-il souligné.  Il a
 par ailleurs demandé aux instances publiques d’améliorer leur 
fonctionnement.
 M. GÉRARD ARAUD (France) a jugé 
essentiel que les élections locales et législatives partielles, trop 
longtemps reportées, puissent se tenir cette année et qu’elles soient 
libres, inclusives et crédibles et que les parties concernées nomment 
sans attendre les membres du Collège transitoire du Conseil électoral 
permanent.  Il s’est dit troublé par la multiplication des nominations 
contestées, déclarations récentes visant la liberté de la presse et, 
plus généralement, les déficiences systémiques en matière de droits de 
l’homme.  Nous notons aussi les prévisions économiques et fiscales 
relativement décevantes qui, couplées aux difficultés liées aux aléas 
climatiques, expliquent peut-être aussi la multiplication des 
manifestations à caractère économique et social, a dit M. Araud.  Il a 
estimé que les 10 années de calme relatif qu’a connu Haïti, dû à la 
présence dissuasive de la force de la MINUSTAH, ne traduisent pas de 
réels progrès sur le fond qui permettraient à la Police nationale 
Haïtienne d’assurer seule la liberté et la stabilité.  M. Araud a 
indiqué que la France soutenait les orientations présentées par les 
autorités haïtiennes pour la période 2012-2016, dont l’objectif de 
passer de 10 000 à 15 000 policiers.
 Le Représentant permanent de la France a
 indiqué qu’il appuyait pleinement l’engagement de l’ONU à aider Haïti à
 éradiquer le choléra, en estimant que cet objectif pouvait être atteint
 à court terme par le biais de mesures ciblées.  M. Araud a estimé qu’il
 faut écarter l’idée d’un départ précipité de la MINUSTAH, tout en 
reconnaissant que le maintien indéfini d’une opération de maintien de la
 paix (OMP) de cette envergure n’était pas non plus une option.  Il a 
ajouté que le départ de la MINUSTAH ne devait pas être un tabou, mais un
 catalyseur.  Le moment venu, a insisté le représentant de la France, 
nous devrons réfléchir à une date de retrait, une « end date », au 
résultat final recherché et à la présence post-MINUSTAH « end state ».  
M. Araud a salué le plan de consolidation contenu dans le rapport du 
Secrétaire général, en estimant que ce plan redonnait à la Mission un 
horizon temporel crédible de nature à apporter de la clarté aux 
Haïtiens, « dans ce que nous pouvons réaliser dans des délais 
raisonnables ».  Enfin, il a souscrit pleinement aux quatre objectifs 
prioritaires identifiés et à une approche basée sur des critères de 
mesure permettant de calibrer l’évolution de la Mission.
 Mme PHILIPPA JANE KING (Australie) a 
déclaré que pour faire face aux défis qui persistent en Haïti, il est 
important que le Gouvernement haïtien établisse un système de 
gouvernance qui soit efficace et qui puisse renforcer les capacités 
nationales.  La représentante a ainsi fait siennes les préoccupations du
 Secrétaire général concernant l’impasse politique en Haïti, y compris 
la mise en place du Conseil électoral provisoire.  Pourtant, des 
élections crédibles, libres et transparentes en 2013 sont vitales pour 
la reconstruction et le développement du pays.  « Nous saluons les 
progrès réalisés dans la nomination des membres du Conseil électoral 
provisoire pour que les élections législatives partielles puissent être 
organisées », a indiqué Mme King.  L’appui de la MINUSTAH doit continuer
 mais la responsabilité de surmonter l’impasse politique incombe en 
premier lieu aux dirigeants politiques haïtiens.  Au plan de la 
sécurité, la forte augmentation des crimes en particulier les violences 
sexuelles contre les femmes et les enfants et les groupes vulnérables 
dans la seconde moitié de 2012 est aussi une source de préoccupation.  À
 cet effet, il est important d’améliorer les capacités de la police et 
de la justice pour mener des enquêtes et pour poursuivre les auteurs.
 Dans la lutte contre le choléra, 
l’Australie a octroyé 500 000 dollars à la Communauté des Caraïbes 
(CARICOM) pour la fourniture d’eau potable, de produits d’assainissement
 et des stations de lavage des mains pour les Haïtiens.  Rappelant que 
les domaines de la police, de l’état de droit et des droits de l’homme, 
la stabilité électorale et la bonne gouvernance sont au centre des 
priorités de la MINUSTAH, la représentante de l’Australie a souligné 
qu’un processus de changement durable, comme celui en Haïti, prend du 
temps, voire une génération pour renforcer les institutions nationales 
et assurer la bonne gouvernance.  Le vrai défi pour la communauté 
internationale est de maintenir une collaboration durable avec Haïti.  
La finalisation récente du Cadre stratégique intégré pour 2013-2016 
entre les Nations Unies et le Gouvernement haïtien en est une étape 
importante, a-t-elle dit avant de conclure.
 M. KODJO MENAN (Togo) s’est félicité de
 la stabilité de la situation sécuritaire en Haïti, exhortant les 
autorités du pays à poursuivre le processus de renforcement de la 
capacité opérationnelle et de modernisation de la Police nationale et à 
lutter efficacement contre les bandes armées.  Il s’est dit également 
préoccupé par les violences sexuelles et sexistes, en particulier à 
l’encontre des enfants, relevées dans le rapport du Secrétaire général. 
 Il a, à cet égard, salué les actions entreprises par la MINUSTAH et la 
Police nationale haïtienne visant à sensibiliser les victimes 
potentielles sur les recours dont elles disposent.
 Par ailleurs, le Togo, a-t-il dit, 
invite les autorités haïtiennes à poursuivre les nécessaires réformes 
devant conduire à restaurer le cadre juridique de l’État, à créer et à 
consolider les institutions publiques et à améliorer le sort de la 
population.  M. Menan a aussi invité la communauté internationale à 
aider davantage les autorités haïtiennes à investir dans la fourniture 
de l’eau potable et dans les infrastructures d’assainissement afin 
d’empêcher tout retour de l’épidémie de choléra.
 M. VITALY CHURKIN (Fédération de 
Russie), notant l’instabilité du processus politique en Haïti, a plaidé 
en faveur de l’organisation d’élections législatives et municipales 
cette année.  Il a exhorté toutes les forces politiques du pays à faire 
preuve de calme en réglant leurs divergences par le biais des mécanismes
 existants.  La stabilité ne peut être instaurée que lorsqu’il sera mis 
fin à la violence et à la criminalité organisée, a-t-il rappelé.  M. 
Churkin a demandé à la MINUSTAH de redoubler d’efforts, en coopération 
avec les autorités haïtiennes, pour permettre aux Forces nationales 
haïtiennes d’assurer elles-mêmes la sécurité du pays.
 M. Churkin a invité les fonds, 
programmes et institutions spécialisées des Nations Unies à participer 
activement à la reconstruction du pays et à améliorer la coordination 
des donateurs.  Il s’est inquiété du nombre encore élevé de cas de 
choléra, tout en se félicitant des mesures fortes prises par le 
Secrétaire général pour y remédier.  En ce qui concerne les tâches de la
 MINUSTAH, il a appuyé la proposition du Secrétaire général de se 
concentrer sur une série de domaines où des résultats pourraient être 
atteints dans les quatre années à venir.  Il a toutefois relevé le 
caractère très ambitieux de certains objectifs qui, a-t-il insisté, 
devront être examinés très attentivement par les membres du Conseil.  La
 communauté internationale, en particulier les Nations Unies, a un rôle 
très important à jouer pour renforcer la paix dans le pays et contribuer
 à régler les problèmes humanitaires, a-t-il dit en conclusion.
 M. FRITZNER GASPARD (Haïti) a rappelé 
les grands axes stratégiques et les objectifs de l’action 
gouvernementale haïtienne.  Sur le plan humanitaire, a-t-il dit, il 
s’agit de faire face aux problèmes d’urgence, dont notamment la 
situation dans laquelle sont les sans-abris depuis le tremblement de 
terre.  Un nombre de 1 178 000 déplacés ont été relogés, ce qui 
représente 77% des sans-abris par rapport aux chiffres initiaux.  Dans 
la lutte contre le choléra, la létalité de l’épidémie a diminué, passant
 de 5,3% en 2012 à 1,2% à la fin de l’année 2012.  Il est important 
aussi de lancer les grands chantiers de la reconstruction fondés sur les
 six grands domaines prioritaires, qui sont ceux de l’éducation, de 
l’emploi, de l’état de droit, ainsi que l’environnement, l’énergie et la
 situation de l’enfance.  En matière d’éducation, un million d’enfants 
ont été inscrits dans les écoles.  Au plan économique, les mesures 
prises ont permis de stabiliser la situation macroéconomique, d’attirer 
les investisseurs étrangers et de lutter contre le chômage.  Ainsi, le 
Parc industriel de Caracol, situé dans le nord du pays, qui est l’un des
 plus grands parcs industriels des Caraïbes, a été inauguré.  Il pourra 
générer dans un premier temps 20 000 emplois directs et jusqu’à 60 000 
emplois indirects, a indiqué M. Gaspar.
 Dans le domaine de l’état de droit, le 
Gouvernement Martelly/Lamothe a mis sur pied le Conseil supérieur du 
pouvoir judiciaire et pourvu les postes qui étaient vacants à la Cour de
 Cassation.  D’autres mesures comme la formation du personnel 
judiciaire, l’augmentation des centres pénitentiaires, la lutte contre 
la détention préventive prolongée, ou l’augmentation du nombre de 
tribunaux de paix ont été prises.  En ce qui concerne la réforme de 
l’État, le Gouvernement a entrepris de réformer l’administration 
publique à travers le Programme-cadre de réforme de l’État lancé en 
octobre 2012, et qui s’étendra sur cinq ans.  En matière de lutte contre
 la corruption, près de 200 fonctionnaires impliqués dans des 
détournements de fonds destinés au programme de scolarisation universel 
ont été arrêtés et traduits devant la justice.  Sur le plan politique, 
M. Gaspar a déclaré que sa délégation prend acte des préoccupations 
exprimées à propos du retard enregistré dans l’exécution du calendrier 
électoral lié à l’organisation des élections législatives partielles, 
municipales et locales.  La délégation réaffirme, dans le même temps, la
 volonté du Gouvernement d’œuvrer à la tenue de ces scrutins, dans les 
meilleurs délais et dans les meilleures conditions d’honnêteté et de 
transparence, et dans le strict respect des normes démocratiques.
 Au plan sécuritaire, globalement la 
situation s’est considérablement améliorée grâce aux efforts de la 
Police nationale haïtienne, appuyée par la MINUSTAH, s’est réjoui le 
représentant.  Haïti a enregistré en 2012, 8 homicides pour 100 000 
habitants, un taux qui est nettement inférieur, par rapport à celui 
prévalant dans d’autres pays de la région, qui est de 25 pour 100 000 
habitants, a indiqué M. Gaspar.  Il en a voulu pour preuve le succès 
éclatant du vingt et unième Sommet des chefs d’État et de gouvernement 
de la CARICOM, tenu en février dernier à Port-au-Prince.  Ainsi, le plan
 de développement de la Police nationale pour la période 2012-2016 
prévoit une augmentation progressive de 10 000 à 15 000 policiers en 
2016.  Sur le plan social, de nombreux défis restent à relever.  Le 
premier concerne la question du financement des programmes et des 
projets de reconstruction et de développement.  Le deuxième défi 
concerne quant à lui la vulnérabilité d’Haïti aux catastrophes 
naturelles.  Sans une meilleure prise en compte de cette problématique, 
les tâches de reconstruction ne pourront pas être adéquatement 
adressées, a averti M. Gaspar.  Avant de conclure, il a lancé un appel 
aux donateurs, leur demandant de maintenir intacte leur générosité et 
leur compréhension à l’endroit d’Haïti afin de contribuer dans la durée à
 l’œuvre de reconstruction de la nation.
 Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil)
 a affirmé que son pays soutenait le plan de consolidation de la 
MINUSTAH, en estimant que les tâches réalisées aujourd’hui par la 
MINUSTAH devraient être graduellement transférées aux autorités 
haïtiennes, tant que le permet le développement des capacités 
nationales.  De même, le Brésil appuie la notion selon laquelle le 
niveau des troupes devrait être ajusté au fur et à mesure que la 
MINUSTAH se prépare à se désengager progressivement.
Pour Mme Ribeiro Viotti, la force 
motrice derrière la réduction de la présence des Nations Unies en Haïti 
ne doit pas être fondée sur des considérations financières, la situation
 sur le terrain et l’évaluation de la capacité du Gouvernement haïtien à
 assumer ses responsabilités devant constituer les éléments décisifs 
pour déterminer le niveau et la nature de la présence future des Nations
 Unies en Haïti.
 La déléguée brésilienne a ajouté que 
les Haïtiens devraient s’approprier le plan de consolidation en tant que
 plateforme pour le développement des capacités essentielles, celui-ci 
devant constituer un véritable partenariat autour d’objectifs clefs.  
Mme Ribeiro Viotti a en outre considéré que l’engagement de la 
communauté internationale demeurait essentiel au développement, de 
manière intégrée, des capacités critiques dans les secteurs essentiels. 
 La croissance économique assortie de la création d’emplois et de 
l’inclusion sociale est une dimension absolument vitale de la stabilité 
d’Haïti, la première des priorités, qui doit continuer à guider 
l’approche internationale de la situation dans le pays, a-t-elle 
déclaré.
 Au nom du Groupe des Amis d’Haïti 
(Argentine, Brésil, Canada, Chili, Colombie, France, Guatemala, Pérou, 
États-Unis et Uruguay), M. JOSÉ LUIS CANCELA (Uruguay) a exhorté tous 
les acteurs politiques haïtiens à approfondir le dialogue et la 
coopération pour la consolidation démocratique du pays.  Il a souligné 
l’importance qu’il y a de garantir, avec l’assistance de la MINUSTAH, la
 tenue d’élections législatives partielles, municipales et locales 
justes et transparentes.  Il a ajouté que ces élections constitueront un
 pas essentiel pour la stabilité durable, le relèvement et le 
développement d’Haïti.  M. Cancela a noté que conformément à la 
résolution 2070 (2012) du Conseil de sécurité, les composantes militaire
 et de police de la MINUSTAH ont réduit leurs effectifs au cours de la 
période considérée dans le rapport du Secrétaire général, tout en se 
félicitant que cette réduction n’ait pas entamé la sécurité et la 
stabilité d’Haïti.  M. Cancela a salué la soumission au Conseil d’une 
version concise du plan de consolidation 2013-2016 de la Mission des 
Nations Unies pour la stabilisation en Haïti, et l’objectif de voir les 
autorités haïtiennes assumer graduellement leurs responsabilités 
fondamentales.  Il a indiqué qu’il est important que le Gouvernement 
haïtien s’engage à promouvoir un état de droit et fasse des progrès dans
 le domaine de la réforme du secteur de la sécurité.  Il a réaffirmé 
l’engagement du Groupe des Amis d’Haïti à faire respecter la politique 
de tolérance zéro, s’agissant des abus sexuels.  Le représentant a mis 
l’accent sur l’interconnexion entre la sécurité, le développement et la 
stabilité et a souligné l’urgence de s’attaquer au chômage et à la mise 
en place des services sociaux de base.
 M. OCTAVIO ERRÁZURUZ (Chili) a souligné
 les différents progrès accomplis par Haïti, comme la ratification de la
 composition du nouveau Gouvernement et la création du Conseil supérieur
 de la justice, ainsi que l’adoption du plan de développement 
stratégique d’Haïti et de celui relatif au renforcement de la Police 
nationale haïtienne.  Il faut cependant parvenir à engager un dialogue 
politique entre les différentes branches de pouvoir de l’État, a-t-il 
observé.  Il a exhorté les autorités haïtiennes à adopter des mesures 
propices à l’obtention de ce consensus, notamment en organisant des 
élections libres et justes.  Il a appelé à cet égard à la création du 
Conseil électoral.  M. Errázuriz a ensuite salué le plan de 
consolidation de la MINUSTAH, et s’est dit favorable à la définition 
d’objectifs concrets dans les domaines identifiés comme les plus 
essentiels.  Il a aussi appuyé l’examen stratégique qui découlera de ce 
plan.
 Le représentant a averti que toute 
coupe dans le budget de la MINUSTAH doit se baser sur des constatations 
faites sur le terrain.  À cet égard, il a souligné l’importance des 
projets à effet rapide et des projets de proximité en ce qui concerne la
 réduction de la violence.  Il a par ailleurs apprécié les efforts menés
 par l’ONU pour lutter contre le choléra.  En ce qui concerne la Police 
nationale haïtienne, il a espéré qu’elle allait être consolidée, grâce 
au recrutement et à la formation de nouveaux agents sur une base 
annuelle.  Cela suppose des efforts non seulement de la part du 
Gouvernement mais aussi de la communauté internationale, a-t-il 
indiqué.  Enfin, il a appelé les autorités d’Haïti à jeter les bases du 
développement en attirant les investissements.  Le Chili poursuivra sa 
coopération avec Haïti selon le principe de l’appropriation nationale, 
a-t-il ajouté.
 M. JUAN MANUEL GONZÁLEZ DE LINARES 
PALOU (Espagne) a estimé que la faiblesse institutionnelle d’Haïti 
n’avait pas permis à ce jour au pays d’atteindre les niveaux 
souhaitables de mise en œuvre des programmes de reconstruction.  Le 
représentant a lancé un appel à tous les acteurs politiques haïtiens 
pour qu’ils assument leurs responsabilités et œuvrent en vue de parvenir
 à un fonctionnement harmonieux et prévisible des institutions.
 M. González de Linares Palou a mis 
l’accent sur la nécessaire tenue d’élections en 2013.  Pour le 
représentant espagnol, des institutions politiques fortes permettraient 
de progresser sur la voie de la reconstruction de façon plus efficace 
qu’auparavant et rendraient Haïti capable de poursuivre sa 
transformation en vue de devenir un pays sûr, stable, et où règne la 
justice sociale.
 M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la 
délégation de l’Union européenne auprès des Nations Unies, a regretté 
qu’un climat politique tendu, le manque de coopération et une tendance 
vers une confrontation politique continuent de faire obstacle aux 
réformes.  Il est particulièrement préoccupant que les différentes 
parties impliquées n’aient pas encore réussi à trouver un accord sur la 
mise en place du Conseil électoral, ce qui a empêché de fixer la date 
des prochaines élections, a-t-il ajouté.  M. Mayr-Harting a fait siennes
 les réserves faites dans le rapport du Secrétaire général sur le peu de
 progrès réalisés dans de nombreux domaines.  Il a regretté le recul 
dans le secteur de la justice, les nominations arbitraires dans 
plusieurs secteurs clefs de l’Administration de l’État, les évictions 
forcées des personnes déplacées vivant encore dans des camps ou la 
persistance d’un climat d’impunité.  Dans l’ensemble, ces constatations 
se traduisent par un bilan assez mitigé sur l’amélioration de la 
gouvernance, alors que le Président Martelly a fait de l’avancement de 
l’état de droit une des priorités de sa présidence, a insisté M. 
Mayr-Harting.
 L’Union européenne, a-t-il assuré, 
continuera, dans le cadre de son dialogue politique avec Haïti, de 
rappeler à tous les acteurs concernés l’urgence d’adopter une approche 
plus inclusive dans les relations institutionnelles et d’œuvrer pour 
arriver à un consensus national sur un nombre limité mais réaliste de 
réformes politiques, économiques et sociales sur lesquelles avancer en 
coopération avec les partenaires internationaux.  En outre, elle 
apportera sa contribution pour prendre la relève dans le soutien des 
tâches qui ne feraient plus partie du mandat de la MINUSTAH, ainsi que 
pour accompagner le transfert progressif des compétences mandatées par 
la MINUSTAH aux autorités haïtiennes.  Avant de conclure, il a rappelé 
le soutien de l’Union européenne au programme de réformes de 
l’Administration de l’État qui devrait faciliter ce transfert.
 Mme YANERIT MORGAN (Mexique) a déclaré 
que sa délégation, tout en appuyant les domaines prioritaires proposés 
pour le plan de consolidation de la MINUSTAH, est préoccupée par le fait
 qu’on laisse de côté des activités fructueuses, comme les projets à 
effet rapide.  Ces projets, a-t-elle rappelé, ont permis de répondre à 
des besoins dans le domaine humanitaire.  La MINUSTAH ne peut se 
détourner de domaines clefs comme l’éducation, l’alimentation et 
l’agriculture, a estimé la représentante.  C’est pourquoi, elle a lancé 
un appel aux différents acteurs de l’ONU afin qu’ils poursuivent leur 
coopération avec Haïti.  La représentante s’est par ailleurs félicitée 
de la désignation du Conseil électoral transitoire.
 Il est important également de renforcer
 les capacités de la Police nationale haïtienne pour qu’elle puisse 
couvrir tout le territoire et lutter efficacement contre la criminalité,
 a souligné la représentante.  Le Conseil des droits de l’homme a fait 
le bilan de la situation dans le pays, a-t-elle dit, en notant que le 
Gouvernement s’était engagé à améliorer les conditions de vie des 
citoyens.  Le Mexique, a-t-elle assuré, appuie les efforts de la 
MINUSTAH visant à renforcer les institutions nationales.  La 
reconfiguration éventuelle du mandat de la MINUSTAH doit tenir compte 
des positions exprimées par les pays fournisseurs de contingents et de 
police, ainsi que des membres de la communauté internationale engagés en
 faveur de la stabilité et du développement d’Haïti.
 M. GUILLERMO E. RISHCHYNSKI (Canada) a 
dénoncé l’impasse persistante dans laquelle se trouve l’organisation des
 élections sénatoriales et municipales en Haïti, ce qui soulève de 
sérieuses questions sur les institutions démocratiques haïtiennes.  En 
encourageant la création d’un conseil électoral légitime et crédible qui
 pourrait organiser ces élections, les dirigeants haïtiens ont 
l’occasion de réaffirmer leur engagement et de démontrer le respect dû 
aux principes de la démocratie, a-t-il poursuivi.  Si des élections 
n’ont pas lieu en 2013, il sera de plus en plus difficile pour la 
communauté internationale d’accepter les excuses avancées par les 
autorités d’Haïti et les retards.  Ces élections doivent avoir lieu en 
2013, le plus tôt possible, a insisté le représentant.
 Depuis 2006, le Canada a fournit à 
Haïti une aide financière de plus d’un milliard de dollars et a 
contribué à la mise en œuvre des priorités haïtiennes, dont la 
stimulation de la croissance économique ainsi que la promotion de la 
sécurité alimentaire et de la santé maternelle et infantile.  Depuis 
février 2012, le Canada a aidé plus de 5 500 familles haïtiennes sans 
abri à quitter le camp du Champ-de-Mars et à emménager dans des 
logements sécurisés.  Le Gouvernement du Canada a récemment effectué 
plusieurs visites de haut niveau en Haïti.  Pendant leur visite, les 
ministres canadiens ont réaffirmé la détermination du Canada à appuyer 
le Gouvernement d’Haïti dans sa volonté de coordonner les efforts 
déployés par les organisations non gouvernementales, les donateurs et 
les partenaires présents à l’heure actuelle dans le pays.  Le Canada 
effectue actuellement une réévaluation de son engagement à long terme en
 Haïti, a indiqué M. Rishchynski.  Il a aussi indiqué que si le 
Gouvernement d’Haïti se montre au commerce, le Canada saluera cette 
ouverture, et il a souligné que l’optimisation de cette option et la 
réalisation de résultats concrets nécessiteront une série de mesures, 
notamment la mise en place d’un état de droit qui favorisera non 
seulement la confiance des investisseurs mais aussi le renforcement des 
capacités des petites et moyennes entreprises haïtiennes.
 M. JUN YAMAZAKI (Japon) a noté qu’Haïti
 continuait à faire face à de sérieux défis en ce qui concerne 
l’amélioration de ses infrastructures de base comme les routes, 
l’électricité, l’accès à l’eau potable, sans oublier les services 
sociaux, dont l’éducation et la santé.  Il a salué la réaction de la 
communauté internationale aux conséquences de l’ouragan Sandy en 
précisant que le Japon a offert à Haïti un soutien de 1,2 million de 
dollars à cet effet.  Il a rappelé que 10 millions de mètres cubes de 
débris ont été retirés depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010
 et que le nombre de personnes déplacées avait été réduit de 75%.  Il a 
estimé qu’Haïti avait fait de remarquables efforts de reconstruction, et
 a indiqué que le Japon y avait contribué à hauteur de 100 millions de 
dollars, ce qui dépasse le montant de son engagement initial.  Il a 
précisé que le Japon a retiré d’Haïti ses compagnies de génie d’ici en 
décembre 2012, tout en précisant que plus de 2 200 Japonais ont servi à 
Haïti depuis 2010.  Il a précisé que la Mission permanente du Japon 
auprès de l’ONU, en collaboration avec celle du Brésil, partagera 
l’expérience acquise au sein de la MINUSTAH au cours du séminaire prévu à
 la Maison de la Société japonaise, à New York, aujourd’hui à 14 H 30.  
M. Yamazaki a précisé que ce séminaire mettra l’accent sur le rôle 
critique et croissant des compagnies de génie faisant partie des 
contingents de Casques bleus.  Il a assuré que le Japon continuera à 
soutenir Haïti après le retrait de ses unités de génie, en appuyant 
notamment la restauration des infrastructures et des services sociaux de
 base, dont ceux de la santé, de l’hygiène et de l’éducation.  Le 
représentant a ajouté que le Japon venait de décider de consacrer 5,7 
millions de dollars à l’aide alimentaire et 1,6 million au renforcement 
des institutions gouvernementales en Haïti.
 M. AUGUSTO THORNBERRY (Pérou) a dit que
 le Pérou reste convaincu qu’il ne peut y avoir de développement 
socioéconomique durable en l’absence d’institutions solides pouvant 
soutenir ce développement.  Les travaux que mène la MINUSTAH en Haïti 
restent essentiels, car ils donnent aux autorités le soutien et la 
sécurité dont elles ont besoin, conformément aux priorités nationales 
qui ont été fixées.
 Les activités de la MINUSTAH ont été 
essentielles pour l’accomplissement de progrès dans le domaine du 
renforcement des institutions et de l’état de droit en Haïti, a-t-il 
dit.  M. Thornberry a également mis l’accent sur la nécessaire tenue 
d’élections qui aient lieu en toute transparence et de façon 
démocratique et crédible.  Il a en outre insisté sur l’importance de 
renforcer la coordination entre la MINUSTAH et les différentes agences 
et fonds des Nations Unies sur le terrain.
 Répondant aux interventions des 
délégations, le Représentant spécial par intérim du Secrétaire général 
pour la MINUSTAH a reconnu la nécessité de prévoir la mise en place des 
conditions nécessaires à la bonne organisation des futures élections 
législatives et locales.  Il a noté que les délégations ont insisté sur 
la fragilité politique d’Haïti et sur la nécessité d’y parvenir à un 
dialogue politique inclusif.  Les délégations ont aussi mis l’accent sur
 l’importance du renforcement des capacités de la Police nationale 
haïtienne et sur la réponse à apporter à la situation humanitaire.  Le 
Représentant spécial a également noté que la question de la violence 
sexuelle avait plusieurs fois été évoquée et restait un défi à relever 
en Haïti.  En ce qui concerne le professionnalisme de la Police 
nationale, il a reconnu que le recrutement avait été très lent en 2012. 
 Il a cependant indiqué qu’une formation serait dispensée à 150 cadets 
de la police au mois d’avril.  Nous examinons aussi nos structures pour 
garantir le recrutement d’une palette de personnes compétentes qui 
pourra dispenser la formation nécessaire aux recrues haïtiennes et 
assurer un suivi de leur formation lorsqu’elles seront déployées sur le 
terrain.  Réagissant aux commentaires qui ont été faits concernant la 
consolidation des progrès accomplis, il a noté qu’une délégation a 
estimé que ce n’est pas le budget qui doit déterminer l’ampleur du 
mandat de la MINUSTAH.  Nous allons étudier ces questions en détail, 
a-t-il dit.  Certains intervenants ont estimé que le plan prévu en Haïti
 est ambitieux, a dit le Représentant spécial.  Il a rappelé que ce plan
 a été conçu en concertation avec le Gouvernement d’Haïti et ne sera 
révisé qu’en accord avec lui.
Crédit : Conseil Sécurité-ONU
email(courriel)CANAL+HAÏTI/DIASPORAMA-HAÏTI: canalplushaiti@yahoo.fr/diasporamayiti@gmail.com
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