J’ai
 emprunté à la Grande Bibliothèque de Montréal un gros bouquin: « Les 
1001 Tableaux qu’il faut avoir vu dans sa vie » (en anglais: 1001 
Paintings you must see before you die). Auteur: Stephen Farthing – 
Préface de Pierre Assouline.
J’ai consulté l’index des noms et, à ma grande stupéfaction, je 
n’ai pas trouvé celui du peintre québécois Borduas. Ni celui de 
Riopelle. J’ai même utilisé une loupe pour m’en assurer. Non ils n’y 
étaient pas. Mais Daniel Buren, si. Ce farceur célèbre par ces rayures! 
Ses tissus rayés accrochés à des mâts flottent au vent au voisinage du 
parc Lafontaine et de l’ancienne Bibliothèque centrale de Montréal. Je 
ne me rappelle pas qui nous a doté de cette « œuvre » du fameux artiste.
 Elle a coûté très cher, semble t-il. Les drapeaux de bien des pays ont 
plus d’inventivité et sont plus artistiques. L’œuvre choisie par Stephen
 Farthing (tableau qu’il faut voir avant de mourir) est intitulée 
« Peinture aux formes indéfinies », peinture sur toile de coton tissée, 
213 x 179 cm. Naturellement, il s’agit de rayures, des rayures rouges 
verticales sur fond blanc. « Né en 1938, l’artiste français Daniel Buren
 est célèbre pour ses bandes rayées. Celles-ci caractérisent toutes ses 
créations depuis le début des années 1960″ (…) Ses bandes constituent sa
 marque de fabrique et bien qu’elles semblent anonymes en raison de leur
 étonnante simplicité, elles reflètent une position esthétique 
audacieuse en accord avec sa personnalité ». Pendant que j’écris cette 
lettre, à Radio Canada, on nous parle des procès, en bonne et due forme,
 qu’on faisait autrefois aux animaux qui avaient commis un délit léger 
ou grave. Ils avaient droit à un avocat. L’absurdité est encore bien 
vivante. Il y a des petits malins qui savent convaincre un groupe de 
personnes influentes qu’ils sont géniaux, malgré les apparences, et 
celles-ci se chargent de les lancer. Une fois qu’ils sont en orbite, ils
 sont indélogeables.
Je pense à un autre malin. Le photographe Spencer Tunick. Il 
photographiait (il le fait peut-être encore) des foules nues qui 
volontiers « posaient » pour lui. Ainsi, il y a quelques années, à 
l’occasion de l’exposition « Métamorphoses et Clonage » au Musée d’Art 
Contemporain de Montréal, où était exposée une de ses photos de foule 
nue, il avait obtenu que des Montréalais viennent en grand nombre (2300 
personnes, paraît-il) se faire photographier devant le musée. Nus, dans 
le froid du petit matin. Sous l’œil bienveillant des policiers qui 
encadraient le happening. J’imagine que la récupération des vêtements et
 des souliers a dû être aussi un happening!
La version française de l’ouvrage est publiée par les éditions 
Flammarion. Celle du Canada est du Trécarré, une compagnie de Québécor. 
Celle-ci ne s’est certainement pas souciée du sort des peintres 
canadiens et québécois.  C’est bien désolant.
Montréal, 3 juillet 2012
Credits : Nadine Magloire/CANAL+HAITI (CANALPLUSHAITI.NET)
Courriel: nadine_magloire@yahoo.ca
Tous droits réservés@juillet 2012

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