«Pour la vérité et pour l'Histoire, on veut faire savoir que
l'enquête (sur Jovenel Moïse) a été ouverte en 2013 et que le rapport a été
expédié au parquet en 2016: personne n'a instrumentalisé l'Ucref depuis que je
suis directeur général», a assuré aux médias mercredi Sonel Jean-François, le
directeur général de l'Unité centrale de renseignements financiers.
Cette administration, qui a produit le rapport, a
exceptionnellement tenu une conférence de presse mercredi après que quatre
sénateurs eurent, dans une lettre publiée lundi, exigé la résolution du dossier
«avant que soit enclenché tout processus visant à la prestation de serment d'un
quelconque président élu», précise le courrier.
Jovenel Moïse a toujours démenti les accusations de crimes
financiers, qu'il a qualifiées d'attaques politiques.
«Jovenel Moïse n'a rien à voir avec des histoires de
blanchiment, car je suis un travailleur qui a honnêtement passé toute sa vie à
travailler pour être là où je suis. Je sais pertinemment que c'est un dossier
politique» affirmait-il à l'AFP en septembre 2016.
Ses avocats ont dénoncé mercredi matin, sur une radio
privée, les inexactitudes supposées du rapport: dans son analyse sur les
comptes bancaires de Jovenel Moïse, l'Ucref aurait fait une erreur de devise,
entre la monnaie nationale, la gourde, et le dollar américain.
«Il n'y a pas d'erreur dans le rapport de l'Ucref», a
répondu le directeur général de l'institution, montrant aux journalistes une
copie de l'ouverture du compte incriminé sur lequel la devise dollars
américains est précisée. «Il y a d'autres éléments que les banques ont envoyé
qu'on ne peut étaler ici dans le cadre de cette conférence de presse. Beaucoup
se focalisent sur cette histoire de gourdes et dollars, mais il y a une
quantité d'éléments qui ont permis d'arriver à la conclusion de l'enquête», a
assuré Sonel Jean-François.
La véracité du rapport de l'Ucref doit être établie par le
juge, mais depuis août 2016, aucune démarche n'a été officiellement entreprise
par l'instruction.
À moins de trois semaines de la prise de fonction de Jovenel
Moïse, cette polémique vient envenimer la vie politique haïtienne toujours
divisée quant à la justesse des résultats de l'élection présidentielle.
Déboutés par la justice, les trois principaux candidats de
Jovenel Moïse refusent toujours de reconnaître sa victoire et plusieurs
parlementaires de l'opposition menacent de boycotter la prestation de serment.
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