Jusques à quand les Haïtiens rendront les Blancs responsables de leur débâcle? Ce sont les Blancs qui leur ont appris à voler et à trahir? Depuis l’indépendance quand y a-t-il eu à la tête du pays un Gouvernement qui se souciait d’autre chose que de profiter de sa position pour s’enrichir et jouer au potentat avec sa famille, ses amis et ses favoris? Les Haïtiens attendent-ils que les Blancs fassent pleuvoir les dollars comme la manne sur le pays? Attendent-ils qu’ils fassent tomber la pluie sur les terres arides, qu’ils fassent pousser les cultures et les arbres qu’ils n’arrêtent pas de couper? Qu’ils leur construisent des barrages? Qu’ils fassent jaillir l’électricité, qu’ils fassent couler l’eau des rivières, qu’ils leur donnent l’eau courante, qu’ils leur fournissent des routes, des rues dans les villes qu’ils les nettoient? Qu’ils construisent des urinoirs et des latrines? C’est la faute des Blancs si les élections sont une foutaise? Si les Haïtiens n’ont pas la moindre notion de ce qu’est la démocratie? Si n’importe qui a la prétention d’être Président? Les Blancs sont responsables de tous les malheurs d’Haïti? Pouvez-vous me dire de quoi donc sont responsables les Haïtiens?
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Que veut donc l’auteur de cet article? C’est quoi » les antivaleurs qui ont des impacts négatifs sur l’avenir d’une jeunesse livrée désespérément à elle-même »? Quelles sont les valeurs qui selon lui empêcheraient »la décote de la gourde et le déclin de la classe moyenne et la nouvelle géographie de la faim à travers toute l’étendu du territoire national ». Les ‘intellectuels’ sont très forts pour les phrases creuses. Les valeurs haïtienne: le vaudou, le créole, le tambour, le compas, le clairin…? Ils vont chercher des diplômes dans les universités des Blancs pour écrire de telles niaiseries? On pourrait en rire si ce n’était tellement tragique l’état lamentable du pays et du pauvre peuple que j’ai toujours connu misérable, vivant dans des conditions insupportables. Et ces grandes gueules d’intellectuels qui refusent au peuple ce qu’ils ont voulu pour eux et veulent pour leurs enfants?
Crédit: Nadine Magloire
QUAND L’HISTOIRE SE RÉPÈTE
Par Mérès Weche
Depuis une centaine d’années, il y a toujours débâcle, quand les Blancs débarquent. L’éminent historien Roger Gaillard avait fait de cette macabre réalité le leitmotiv de ses nombreuses publications sur cette période sombre de notre histoire nationale. Par débâcle, j’entends la déroute en matière sociopolitique, c’est-à-dire une situation catastrophique, en termes de gouvernance et de politique publique, d’une part, et d’autre part, en raison de l’inconséquence des différents acteurs en lice. Pour s’en convaincre, il suffit de se reporter à la situation du pays en 1914-1915 où des tensions sociales exacerbées nous valurent dix-neuf ans d’occupation; tout cela parce que d’anciens alliés politiques, tels que Oreste Zamor et Davilmar Théodore, s’étaient désolidarisés dans la lutte populaire commune, pour défendre des intérêts personnels, plutôt mesquins, comme par exemple l’accession au pouvoir à titre de président fantoche sous protectorat américain.
En effet, après la démission du président Michel Oreste, le 27 janvier 1914, l’ancien chef des paysans révoltes (Cacos), Oreste Zamor, accéda au pouvoir douze jours plus tard, soit le 08 février suivant. Si les élections du 27 décembre 2015 avaient eu lieu, en vue d’installer un président au Palais National le 07 février 2016, on aurait là, cent ans après, et toutes proportions gardées, une curieuse analogie.
Le révolutionnaire Rosalvo Bobo s’opposa farouchement au gouvernement d’Oreste Zamor, qui renonça à toutes les revendications populaires antérieures, pour se courber au bon vouloir du Blanc, par ambassadeurs interposés. Cependant, la révolte en marche eut raison de lui. Capturé par les insurgés et incarcéré au Pénitencier National, il fut assassiné neuf mois plus tard.
Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets
Parlant d’analogie, on compare fort souvent la plupart de nos politiciens à des comédiens, faisant du pays la risée du monde. Le fauteuil présidentiel haïtien, vraie chaise musicale, a fait danser plus d’une cinquantaine de prétendants, au cours des dernières joutes électorales, pour la simple et bonne raison que la fonction de Président n’est plus l’apanage des plus capables, comme l’entendaient les tenants du parti libéral dont Antênor Firmin, Boyer Bazelais, Boisrond Canal, Edmond Paul, etc. Même s’il y avait quelques têtes bien faites dans cette brochette de candidats, beaucoup d’entre eux ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez, et on se demande même, dans notre savoureuse langue créole, « si yo te menm gen nen lan figi yo».
Le distingué Professeur Lesly François Manigat, de regrettée mémoire, avait utilisé cette imagerie rocambolesque de la «chaise musicale» pour parler de cette ruée vers la présidence haïtienne. Frédéric Marcelin et Fernand Hibbert, doués d’un génie peu commun, savaient peindre avec un réalisme cru de tels individus. Thémistocle-Épaminondas Labasterre, le personnage le plus haut en couleurs de Marcelin, avait pourtant beaucoup plus de scrupules que ces acheteurs et vendeurs de suffrages. Que diraient aujourd’hui ces fins analystes de la société haïtienne du XIXe siècle de cette boite de Pandore, ou mieux de ce miroir aux alouettes, qui fait que chez nous le mot «tabulation» rime avec malversation, tribulation, manipulation, machination, au lieu d’«Élection»?
En dépit du fait que des fraudes aussi flagrantes n’étaient jamais enregistrées dans les annales électorales haïtiennes, les situations politiques présentaient à peu près les mêmes symptômes, du XIXe siècle à nos jours. C’était l’impossibilité pour les partis libéral et national d’arriver à des accords de principe – compte tenu de la similitude de leurs objectifs – qui empoisonna l’atmosphère politique d’alors. Le parti libéral, dont la devise fut « Le pouvoir aux plus capables», disait œuvrer pour le progrès et le développement du pays, en le dotant de chantiers industriels, pour une production locale à grande échelle.
Pour le parti national, ayant pour slogan « Le plus grand bien au plus grand nombre», il s’agissait de passer par l’agriculture pour conduire le pays vers le développement. Cependant, des guerres fratricides ont eu raison de cette chance unique de dépassement de soi et d’entente historique pour changer le destin du pays.
Pour reprendre une expression très courante dans le jargon politique haïtien:« Plus ça change, plus c’est la même chose». Et le pire c’est que, de jour en jour, c’est la sous-culture importée, charriant des anti-valeurs, qui rime la vie nationale, et cela a des impacts négatifs sur l’avenir d’une jeunesse livrée désespérément à elle-même. Le pays est en constante régression, non seulement avec la décote de la gourde, mais surtout avec le déclin de la classe moyenne et la nouvelle géographie de la faim à travers toute l’étendue du territoire national.
Par : Meres Weche
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