C’est vraiment bizarre d’entendre le chant du cygne de K-Plim revendiquant une certaine légitimité institutionnelle par le rejet des conditions d’accession de Fritz A. Jean à la primature. Comment K-Plim est-il parvenu au bureau de la primature? On se souvient qu’il faisait partie d’une commission soi-disant présidentielle dont le but avoué était de calmer les esprits autour de gouvernance de Laurent Lamothe mais avec objectif prédéfini de mettre ce dernier hors d’état de nuire.
Et bingo! l’heureux élu QUI A AUSSI PARTICIPÉ aux travaux de la commission c’est Évans Paul lui-même! Situation copiée-collée qui s’applique au cas de Jocelerme Privert. Il n’y avait pas de parlement (1/3 effectif et non fonctionnel) pourtant, il a occupé ce poste sans l’aval du peuple et du parlement…Alors? Pourquoi ce qui a valu pour lui (sans aucune constitutionnalité) ne le serait pas pour un autre puisque nous nageons en pleine illégalité…
En Haïti, l’histoire ne fait que se répéter. Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets dans les mêmes circonstances, on comprend mal la rebuffade de K-Plim qui soutient que sa décision de ne pas assister à l’installation de son successeur se justifie par une sorte de morale politique dont il a oublié de faire preuve lors de sa nomination. Tous les gestes et actions politiques présents au pays sont posés en-dehors de la constitution et basés sur des accords qui pourraient eux – mêmes être remis en question. Nous sommes dans une situation d’illégalité, d’ingérence et de torpillage politique depuis mai 2011. La confusion vient du fait que nos hommes et femmes politiques ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et au fond de leurs poches. Ils jouent au yo-yo à être in and out de la constitution au gré de leurs intérêts.
Cette sortie s’apparente plutôt à l’expression d’une frustration purement humaine mais non réfléchie politiquement. Lorsqu’on regardait K-Plim sourire aux anges en réponses aux inepties et dérives de son chef on comprenait déjà que sa conscience nationale d’antan avait été noyée dans le flot des per diem. Il n’a plus l’autorité morale de définir ce qui est légal, inconstitutionnel ou non puisque son mandat ayant été initié et mené comme il l’a été.
Arrêtons la démagogie. Haïti est aux limites de la légalité en matière de droit constitutionnel, le peuple haïtien est aux limites du supportable, livré à lui-même à tous les niveaux. Le Président Privert est PROVISOIRE son premier ministre aussi, avec une mission bien définie. Présumons qu’ils sont de bonne foi et avançons. Il est important de comprendre la logique même du processus en cours. Haïti est encore FRAGILE. Les haïtiens sont encore à risque.
Dernièrement, on a vu un défilé d’hommes en vert -olive qui se réclamaient d’anciens militaires. L’un d’eux a été lynché sous les yeux du public. Le ministère de la défense s’est contenté d’une note niant l’appartenance du malheureux au corps des anciens militaires. Mais, cela ne répond guère aux inquiétudes du simple citoyen livré à la merci de divers groupes armés. Le nouveau gouvernement devra répondre à certaines questions importantes: QUI est le répondant de ce commando? QUI le finance? À QUI il obéit? Qui lui a donné les motos, les uniformes, les armes pour défiler dans les rues À LA BARBE DE LA POLICE NATIONALE? POURQUOI cette dernière n’a pas réagi face à ces hommes armés?
Que chacun prenne ses responsabilités en ce temps de crise pour éviter de mettre de l’huile sur le feu. K-Plim a promis des choses COMPOSÉES ET DÉCOMPOSÉES dans un futur chaos. Ces paroles prononcées par le K-PLIM que nous connaissons peuvent vouloir en dire d’autres…Parlons-nous du retour des bombes en tuyaux de fonte remplies de KLOUGAGIT qui éclataient dans les marchés publics et les taptaps? Des nouveaux cadavres ou d’autres en décomposition déposés sur les trottoirs? Allons-nous assister à de nouvelles flambées de violences télécommandées dont la remontée de l’insécurité serait en prélude?
Au fait, la nomination de Jocelerme Privert ayant eu lieue dans la nuit du 6 au 7 et son installation l’après-midi du 7 février, QUI était responsable du protocole? Nous avions été choqués de voir KPlim debout dans la cour avec ses ministres. Mais QUI en est responsable?Et s’il fallait comparer KPLIM et Fritz Jean au niveau des compétences…il n’y aurait pas beaucoup d’éléments à part qu’ils sont Haïtiens et de sexe masculin..
Enfin, K-Plim seul le sait.
Cependant, pour les millions d’Haïtiens qui n’ont pas de visas, ni de fonds planqués dans les banques étrangères, pour ceux dont les enfants perdent des années d’études suites aux dilatoires politiques de notre « très » chère classe dirigeante sans pudeur, malgré les accrocs constatés aux accords, il faut mettre de côté les animosités individuelles et de partis et voir ensemble le peu qu’on puisse mettre de soi afin de sauver ce qui peut encore l’être.
Kouto w ranmase nan gran chimen si nan gran chimen w pedi l…
Crédit: Madeleine Bégon-Fawcett
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