NDLR.- Par la Chronique « Diasporama » de CANAL+HAÏTI et notre site « DIASPORAMA-HAITI », notre mission est de servir de liaison entre les haïtiens et haïtiennes de la Diaspora qui sont en difficulté et ceux de la Métropole. Après les retombées positives de l’ article consacré aux problèmes que confrontent les haïtiens vivant aux iles Turcs et Caïques, «Haïti/Iles Turks-&-Caicos/Diasporama: Le cri d’Arold Brénéus, l’enfer pour les haïtiens! », en septembre 2012 et les réactions rapides des gouvernements de Guyana et Haïti, récemment , après la parution et diffusion sur le « RÉSEAU CANAL+HAÏTI » du papier concernant l’épineux dossier de maltraitance par son mari, d’une ressortissante haïtienne résidant avec ses enfants à Guyana, «Haïti/Guyana/Diasporama: Il faut sauver la compatriote Daphné Roger ! »(18 Mars 2013) ; les doléances, de plusieurs citoyens et citoyennes haïtiens subissant des atrocités diverses en terre étrangère, pleuvent sur nos standards (email, téléphone, Facebook, Twitter, Skype, ooVoo, etc…) des quatre coins de la planète.
Après
plusieurs enquêtes effectuées par nos correspondants, parmi les
dernières complaintes que nous avons reçues ces derniers jours, nous
retenons et soumettons à votre appréciation, in-extenso, celles (avec
ses coordonnées) d’une compatriote, Johanne Alexis, qui vit à Montréal
(Québec) Canada, dans des conditions difficiles, depuis 1992.
Son appel est lancé, non seulement aux
membres de sa famille et ses amis vivant en Haïti, mais surtout aux
autorités compétentes, dont le président de la République, Michel J. Martelly ; son épouse, la Première Dame Sophia Saint-Rémy Martelly ; le PM, Laurent S. Lamothe ; le Chancelier Pierre-Richard Casimir ; la Ministre des Haïtiens vivant à l’ Étranger (MHAVE), Bernice Fidelia (principale concernée); la Ministre a la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, Marie-Yannick Mezile.
Recherche dans l’intérêt des familles.
Je m’appelle Johanne Alexis,
j’habite à Montréal au Canada depuis 1992. Je suis Haïtienne née à
Pétion-Ville un 19/03/1981. Je me souviens de ma mère dont le nom est
cité sur mon acte de naissance. Elle s’appelle Paule-Marie PHANORD et
elle est de Fort-Liberté. Sur mon acte de naissance, mon père est
Auguste Alexis. Malheureusement, je ne me rappelle ni de mon père (qui
n’est pas Auguste Alexis), ni de ma sœur et mon frère que j’avais et
dont ma mémoire ne garde qu’un cliché.
Ma mère m’avait remise à Auguste
Alexis contre une poignée d’argent que j’ai vue remettre de main à main.
Il m’emmena dans sa maison et m’enferma. Pendant une dizaine de jours,
ma mère me rendait visite, et quand elle part, elle me dit de ne pas
pleurer et qu’elle reviendrait pour me reprendre. Je ne comprenais pas
ce qui se passait et je pleurais.
Jusqu’au jour où je me suis trouvée
seule à bord d’un avion en partance pour le Canada. Là, à Montréal,
Johanne Lamonge, la femme d’Auguste Alexis est venue me chercher. Je ne
m’attendais pas à cet accueil. Cette femme me maltraitait avec sa sœur
Réinka et le mari de sa sœur qui habitent aujourd’hui à Mascouche, près
de Montréal. Imaginer le calvaire que j’ai vécu chez elle :
Je m’occupais du ménage, de la
vaisselle et de ses enfants quand elle sort pour le travail. Mais
pendant son absence, elle m’interdit d’ouvrir le frigidaire, d’ouvrir la
porte qu’elle ferme à clefs ou de répondre au téléphone. Quand elle
rentre chez elle et quand elle n’est pas satisfaite de mon travail, elle
me punit sévèrement en me frappant avec n’importe quoi et n’importe
où : elle me frappait sur la tête avec le talon de ses chaussures, avec
un couteau que je bloque avec mes bras (je garde des cicatrices sur mes
bras), et jusqu’à présent, j’ai la migraine à force d’être cognée sur la
tête. Réinka et son mari me battaient sauvagement.
Ce traitement ne se limitait pas
seulement aux châtiments corporels. Imaginez un instant, une fillette de
5 ou 6 ans, traitée comme une esclave, battue, mal nourrie, mal
habillée, qui faisait le ménage et le gardiennage, privée même d’école
et qui, le plus grave, dormait sur un plancher en bois, dans le garage,
sans couverture ni couette, et vous connaissez le froid du Canada.
Cela a duré quatre années. Quand
Johanne Lamonge rentre à Haiti, elle me confie à sa sœur Réinka ;
celle-ci n’est pas pitoyable du tout, tout comme sa sœur.
J’avais quand même le droit d’aller à
l’école en 1999, mais j’ai du la quitter en 2003. Je pensais me
suicider pour ne plus souffrir, pour que ce calvaire finisse, pour que
mes douleurs disparaissent.
J’avais une amie, une camarade
d’école qui avait remarqué mon absence. Un matin, je l’ai appelée
discrètement par téléphone et je lui ai raconté que je suis enfermée à
la maison et que pour moi, l’école est finie. C’est cette camarade dont
je ne me rappelle pas le nom qui a parlé au directeur de l’école, et à
son tour, il a averti la DPJ (je ne sais pas ce que c’est) qui est venue
me chercher.
En 1999, quand la DPJ m’as prise en
charge, elle m’a placé chez une famille d’accueil québécoise. Cette
famille n’était pas différente de celle de Lamonge : on nous faisait
manger seuls, dans le sous-sol, et il nous était interdit de manger avec
eux. En plus, on nous demandait de payer 600 dollars pour la pension
alimentaire, alors que le gouvernement ne me donnait que 800 dollars. Et
quand c’est Noël, ils achètent des cadeaux pour leurs enfants, mais pas
pour nous.
Puis, vient un autre calvaire dans
ma vie : une intervention chirurgicale qui a mal tourné. Je devais être
opérée au niveau de l’aine, mais je ne me rappelle plus pour quelle
raison. Après la réanimation, j’ai constaté que je ne sentais plus mes
jambes. Les médecins m’avaient rassurée en me disant que je reprendrais
plus tard, mais m’avaient abandonnée à mon sors. Je ne pouvais pas
réclamer puisque sans famille, ni père ni mère ni frère qui oncle qui
réclame le droit d’une petite fille aux soins et à récupérer ses jambes.
J’ai même senti être abandonnée par haine raciale, puisque je suis
haïtienne, sans famille, et surtout de couleur. Dès lors, je suis sur un
fauteuil roulant.
Fin 2008, vers le mois d’octobre,
J’ai fais connaissance par internet avec un monsieur algérien. Ayant
appris qu’il était plus âgé que mois, chef de famille et père de 4
enfants, j’ai vite senti qu’il ferait pour moi un vrai « papa ».
Effectivement, quand il a connu mon histoire, il a également senti mes
douleurs et m’appelait « ma fille ».
Même si j’étais loin de lui, je
sentais l’amour et la tendresse paternelle, ce qui me manquait
affreusement. En décembre 2011, j’ai visité l’Algérie et je me suis
rendue chez « Papa Mourad » à Sétif, ville de l’Est algérien. « Papa
Mourad » m’a chaleureusement accueillie et m’a acceptée comme je suis.
On se réunit au salon pour discuter, et là, je pose ma tête sur ses
genoux et je dors. Pour la première fois de ma vie, je pose ma tête sur
le genou de mon « papa », ce qui ne m’a pas été permis pendant toute mon
enfance. Il m’a même présenté à sa grande famille : son père, sa mère,
ses frères, ses belles-sœurs. Même sa femme, que d’ailleurs j’appelle
« Maman », me considérait comme sa fille et m’a offert toute la
tendresse qu’une mère offre à sa fille.
« Papa Mourad » m’avait même
présentée à des médecins algériens de toutes les spécialités en vue de
me faire soigner sur son propre compte. L’un d’entre eux m’avait même
assuré que je pourrais être guérie et me remettre sur mes deux jambes en
trois mois. Mais je suis vite rentrée à Montréal. Je dois avouer que
« Papa Mourad » était prêt à tout faire pour moi. Je n’oublierai jamais
l’hospitalité des algériens que j’ai rencontrés, surtout à Sétif, où
même les médecins que j’ai visités refusaient d’être payés. J’ai enfin
trouvé une famille au complet. Quel bonheur de vivre en famille !
Aujourd’hui, je cherche la vérité :
qui suis-je ? Johanne Alexis ou autre nom ? Où est ma mère Paule-Marie
Phanord ? Pourquoi m’a-t-elle vendue à Auguste Alexis et est-ce que
Auguste est mon père ou non ? Même Auguste ne veut pas me dire la
vérité, la sœur de sa femme aussi refuse de me dire la vérité, son fils
Geurby et sa fille Shana, tous refusent de me dire la vérité. J’ai
appelé Geurby Alexis au téléphone (+509 37 04 9446), il refuse de me
dire où est son père Auguste (Auguste habite à Marchand-Dessalines
appelée aujourd’hui Dessalline).
S’il vous plait, aidez-moi à retrouver ma famille et mon identité.
Johanne Alexis
Les Coordonnées de Johanne Alexis au Canada :
E mail : aicha_517@hotmail.fr
Téléphone : (438) 764-5417
ID skype : zouina118
Crédit: Johanne Alexis/CANAL+HAÏTI/DIASPORAMA-HAITI
email(courriel)CANAL+HAÏTI/DIASPORAMA-HAÏTI: canalplushaiti@yahoo.fr/diasporamayiti@gmail.com
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