lundi 8 avril 2013

Haïti/Canada: Le cri de détresse de Johanne Alexis aux autorités haïtiennes.

NDLR.- Par la Chronique « Diasporama » de CANAL+HAÏTI et notre site « DIASPORAMA-HAITI », notre mission est de servir de liaison entre les haïtiens et haïtiennes de la Diaspora qui sont en difficulté et ceux de la Métropole. Après les retombées positives de l’ article consacré aux problèmes que confrontent les haïtiens vivant aux iles Turcs et Caïques, «Haïti/Iles Turks-&-Caicos/Diasporama: Le cri d’Arold Brénéus, l’enfer pour les haïtiens! », en septembre 2012 et les réactions rapides des gouvernements de Guyana et Haïti, récemment , après la parution et diffusion sur le « RÉSEAU CANAL+HAÏTI » du papier concernant l’épineux dossier de maltraitance par son mari, d’une ressortissante haïtienne résidant avec ses enfants à Guyana, «Haïti/Guyana/Diasporama: Il faut sauver la compatriote Daphné Roger ! »(18 Mars 2013) ; les doléances, de plusieurs citoyens et citoyennes haïtiens subissant des  atrocités diverses en terre étrangère, pleuvent sur nos standards (email, téléphone, Facebook, Twitter, Skype, ooVoo, etc…) des quatre coins de la planète.
 Après plusieurs enquêtes effectuées par nos correspondants, parmi les dernières complaintes que nous avons reçues ces derniers jours, nous retenons et soumettons à votre appréciation, in-extenso,  celles (avec ses coordonnées) d’une compatriote, Johanne Alexis, qui vit à Montréal (Québec) Canada, dans des conditions difficiles, depuis 1992.

 Son appel est lancé, non seulement aux membres de sa famille et ses amis vivant en Haïti, mais surtout aux autorités compétentes, dont le président de la République,  Michel J. Martelly ; son épouse,   la Première Dame Sophia Saint-Rémy Martelly ; le PM, Laurent S. Lamothe ; le Chancelier Pierre-Richard Casimir ; la Ministre des Haïtiens vivant à l’ Étranger (MHAVE), Bernice Fidelia (principale concernée); la Ministre a la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, Marie-Yannick Mezile
Recherche dans l’intérêt des familles.

Je m’appelle Johanne Alexis, j’habite à Montréal au Canada depuis 1992. Je suis Haïtienne née à Pétion-Ville un 19/03/1981. Je me souviens de ma mère dont le nom est cité sur mon acte de naissance. Elle s’appelle Paule-Marie PHANORD et elle est de Fort-Liberté. Sur mon acte de naissance, mon père est Auguste Alexis. Malheureusement, je ne me rappelle ni de mon père (qui n’est pas Auguste Alexis), ni de ma sœur et mon frère que j’avais et dont ma mémoire ne garde qu’un cliché.

Ma mère m’avait remise à Auguste Alexis contre une poignée d’argent que j’ai vue remettre de main à main. Il m’emmena dans sa maison et m’enferma. Pendant une dizaine de jours, ma mère me rendait visite, et quand elle part, elle me dit de ne pas pleurer et qu’elle reviendrait pour me reprendre. Je ne comprenais pas ce qui se passait et je pleurais.

Jusqu’au jour où je me suis trouvée seule à bord d’un avion en partance pour le Canada. Là, à Montréal, Johanne Lamonge, la femme d’Auguste Alexis est venue me chercher. Je ne m’attendais pas à cet accueil. Cette femme me maltraitait avec sa sœur Réinka et le mari de sa sœur qui habitent aujourd’hui à Mascouche, près de Montréal. Imaginer le calvaire que j’ai vécu chez elle :
Je m’occupais du ménage, de la vaisselle et de ses enfants quand elle sort pour le travail. Mais pendant son absence, elle m’interdit d’ouvrir le frigidaire, d’ouvrir la porte qu’elle ferme à clefs ou de répondre au téléphone. Quand elle rentre chez elle et quand elle n’est pas satisfaite de mon travail, elle me punit sévèrement en me frappant avec n’importe quoi et n’importe où : elle me frappait sur la tête avec le talon de ses chaussures, avec un couteau que je bloque avec mes bras (je garde des cicatrices sur mes bras), et jusqu’à présent, j’ai la migraine à force d’être cognée sur la tête. Réinka et son mari me battaient sauvagement.

 Ce traitement ne se limitait pas seulement aux châtiments corporels. Imaginez un instant, une fillette de 5 ou 6 ans, traitée comme une esclave, battue, mal nourrie, mal habillée, qui faisait le ménage et le gardiennage, privée même d’école et qui, le plus grave, dormait sur un plancher en bois, dans le garage, sans couverture ni couette, et vous connaissez le froid du Canada.

Cela a duré quatre années. Quand Johanne Lamonge rentre à Haiti, elle me confie à sa sœur Réinka ; celle-ci n’est pas pitoyable du tout, tout comme sa sœur.

J’avais quand même le droit d’aller à l’école en 1999, mais j’ai du la quitter en 2003. Je pensais me suicider pour ne plus souffrir, pour que ce calvaire finisse, pour que mes douleurs disparaissent.

J’avais une amie, une camarade d’école qui avait remarqué mon absence. Un matin, je l’ai appelée discrètement par téléphone et je lui ai raconté que je suis enfermée à la maison et que pour moi, l’école est finie. C’est cette camarade dont je ne me rappelle pas le nom qui a parlé au directeur de l’école, et à son tour, il a averti la DPJ (je ne sais pas ce que c’est) qui est venue me chercher.

En 1999, quand la DPJ m’as prise en charge, elle m’a placé chez une famille d’accueil québécoise. Cette famille n’était pas différente de celle de Lamonge : on nous faisait manger seuls, dans le sous-sol, et il nous était interdit de manger avec eux. En plus, on nous demandait de payer 600 dollars pour la pension alimentaire, alors que le gouvernement ne me donnait que 800 dollars. Et quand c’est Noël, ils achètent des cadeaux pour leurs enfants, mais pas pour nous.

Puis, vient un autre calvaire dans ma vie : une intervention chirurgicale qui a mal tourné. Je devais être opérée au niveau de l’aine, mais je ne me rappelle plus pour quelle raison. Après la réanimation, j’ai constaté que je ne sentais plus mes jambes. Les médecins m’avaient rassurée en me disant que je reprendrais plus tard, mais m’avaient abandonnée à mon sors. Je ne pouvais pas réclamer puisque  sans famille, ni père ni mère ni frère qui oncle qui réclame le droit d’une petite fille aux soins et à récupérer ses jambes. J’ai même senti être abandonnée par haine raciale, puisque je suis haïtienne, sans famille, et surtout de couleur. Dès lors, je suis sur un fauteuil roulant.

Fin 2008, vers le mois d’octobre, J’ai fais connaissance par internet avec un monsieur algérien. Ayant appris qu’il était plus âgé que mois, chef de famille et père de 4 enfants, j’ai vite senti qu’il ferait pour moi un vrai « papa ». Effectivement, quand il a connu mon histoire, il a également senti mes douleurs et m’appelait « ma fille ».

Même si j’étais loin de lui, je sentais l’amour et la tendresse paternelle, ce qui me manquait affreusement. En décembre 2011, j’ai visité l’Algérie et je me suis rendue chez « Papa Mourad » à Sétif, ville de l’Est algérien. « Papa Mourad » m’a chaleureusement accueillie et m’a acceptée comme je suis. On se réunit au salon pour discuter, et là, je pose ma tête sur ses genoux et je dors. Pour la première fois de ma vie, je pose ma tête sur le genou de mon « papa », ce qui ne m’a pas été permis pendant toute mon enfance. Il m’a même présenté à sa grande famille : son père, sa mère, ses frères, ses belles-sœurs. Même sa femme, que d’ailleurs j’appelle « Maman », me considérait comme sa fille et m’a offert toute la tendresse qu’une mère offre à sa fille.

 « Papa Mourad » m’avait même présentée à des médecins algériens de toutes les spécialités en vue de me faire soigner sur son propre compte. L’un d’entre eux m’avait même assuré que je pourrais être guérie et me remettre sur mes deux jambes en trois mois. Mais je suis vite rentrée à Montréal. Je dois avouer que « Papa Mourad » était prêt à tout faire pour moi. Je n’oublierai jamais l’hospitalité des algériens que j’ai rencontrés, surtout à Sétif, où même les médecins que j’ai visités refusaient d’être payés. J’ai enfin trouvé une famille au complet. Quel bonheur de vivre en famille !

Aujourd’hui, je cherche la vérité : qui suis-je ? Johanne Alexis ou autre nom ? Où est ma mère Paule-Marie Phanord ? Pourquoi m’a-t-elle vendue à Auguste Alexis et est-ce que Auguste est mon père ou non ? Même Auguste ne veut pas me dire la vérité, la sœur de sa femme aussi refuse de me dire la vérité, son fils Geurby et sa fille Shana, tous refusent de me dire la vérité. J’ai appelé Geurby Alexis au téléphone (+509 37 04 9446), il refuse de me dire où est son père Auguste (Auguste habite à Marchand-Dessalines appelée aujourd’hui Dessalline).  

 S’il vous plait, aidez-moi à retrouver ma famille et mon identité.



 Johanne Alexis




Les Coordonnées de Johanne Alexis au Canada :
E mail : aicha_517@hotmail.fr
Téléphone : (438) 764-5417
ID skype : zouina118




Crédit: Johanne Alexis/CANAL+HAÏTI/DIASPORAMA-HAITI


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