dimanche 6 mars 2016

Lettre de Montréal – 33, Émission « L’HEURE DU MONDE » du 3 mars 2016.


Nadine Magloire
Nadine Magloire
« Les femmes n’ont pas tort du tout quand elles refusent les reigles de vie qui sont introduites au monde, d’autant que ce sont les hommes qui les ont faictes sans elles »
 Michel de Montaigne, Essais
Mme Marie Eve Ducharme, à la tête de l’entreprise  »Nüvü Caméras », ne se considère pas  »féministe » . Ainsi, ce mot fait encore peur aux femmes en 2016. Triste constat. Moi, j’ai été féministe avant de connaître le mot et quand je l’ai découvert je l’ai tout de suite adopté. Et je me suis efforcée de convaincre d’autres que la femme est l’égale de l’homme. C’est ce que signifie essentiellement le terme  »féminisme ».
Peu importe la trainée  »sulfureuse » que certains lui a accolé et qu’à ma grande surprise y est encore accrochée. A l’époque où je vivais en Haïti, certains maris se méfiaient de moi. Ils craignaient que je contamine leur épouse et lui mette en tête de mauvaises idées.
Mais, au Québec, en 2016, une femme à la tête d’un ministère sensé défendre les femmes, rejette le mot  »féministe » comme s’il était trop chargé de sens dangereux et préfère se dire  »égalitaire »!
Depuis cette déclaration de la ministre du Québec, à la radio de Radio Canada, on demande à des femmes en vue si elle sont féministes. Les réponses sont parfois consternantes. Ainsi cette femme à la tête d’une entreprise de pointe qui jongle avec des millions et intéresse la NASA, cette femme ne se considère pas féministe et semble même se méfier du mot. Voici une excellente définition du féminisme, très complète.
 » Le féminisme est un ensemble de mouvements et d’idées politiques, philosophiques et sociales, qui partagent un but commun : définir, établir et atteindre l’égalité politique, économique, culturelle, personnelle, sociale et juridique entre les femmes et les hommes. Le féminisme a donc pour objectif d’abolir, dans ces différents domaines, les inégalités homme-femme, dont les femmes sont les principales victimes, et ainsi de promouvoir les droits des femmes dans la société et dans la sphère privée. » ( Wikipédia)
    Ces dames n’auraient pu être à la tête d’un ministère ou d’une entreprise si les choses n’avaient pas changé. Et elles ont changé parce des femmes se sont comportées en  »féministes » (qu’elles aient porté ou nom ce titre) et ont milité ardemment, souvent à leurs risques et périls, pour que les femmes aient les mêmes droits que les hommes. Et on partait de loin! Les choses n’ont guère été faciles. Peut-être que ces femmes, qui ont pu se hisser si haut de nos jours, devraient se document sur l’histoire du mouvement féministe. Peut-être diraient-elles fièrement qu’elles sont féministes.
    La présidente de Nüvü Caméras a déclaré quelle ne voudrait pas avoir un prix en tant que  »Femme Entrepreneure ». Mais un prix comme  »Entrepreneur ». C’est ainsi que des femmes ont refusé la féminisation des titres. Il y a bien les prix  »Meilleur Acteur »,  »Meilleure actrice ». Ce dernier prix est-il moins valable que  »Meilleur Acteur »?
    Les femmes de nos jours craignent elles qu’on leur attribue les  »épithètes » avec lesquels les porteurs de phallus ont stigmatisé les féministes? Il y a eu des excès dans le mouvement. C’était normal. Mais ce fut plutôt une  »révolution tranquille » et longue. Elle dure encore. Elle risque de durer longtemps. Surtout avec ces femmes qui parce qu’elles ont réussi individuellement, déclarent qu’elles ne sont pas féministes. Ces femmes sont profondément égoïstes. Le sauvetage individuelle n’aide pas la cause des femmes. Il faut un vaste mouvement comme une grande vague. Une vague a été assez forte pour que les femmes obtiennent le droit de vote au Canada, une autre a permis aux Québécoises de voter au niveau provincial, etc…Et il y a tant à faire dans certaines parties du monde. Au Québec, je crois que les femmes ont, en principe, l’égalité avec  les hommes. Il est temps que ce soit une RÉALITÉ.,
    Je suis tombée sur la lettre de France Picard parue le 16 septembre 2015 A TOUTES LES FÉMINISTES et la réponse de Justin Mongrain Bernardini de Sherbrooke. Une longue lettre où il répond aux  »plaintes » de Mme Picard, point par point, avec des arguments solides et logiques. Écrite par un jeune homme de 22 ans. L’avenir s’annonce bien. Le féminisme, lutte pour l’égalité des hommes et des femmes, a une relève.
Crédit: Nadine Magloire

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