COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le groupe des candidats à la Présidence engagés dans le processus électoral communément appelé Groupe des 8 (G-8), dénonce le machiavélisme des bénéficiaires du coup d’État parlementaire qui n’hésitent pas à violer systématiquement l’Accord constituant les fondements politico-juridiques du pouvoir qu’ils ont usurpé. L’autocratisme du président provisoire et le cynisme de ses conseillers entraînent une dégradation de la situation sociopolitique du pays caractérisée notamment par :
- Une recrudescence des actes de violence et de crimes odieux frappant particulièrement l’institution policière et de paisibles citoyens revenant de la banque ;
- Un mépris condamnable de la situation des paysans frappés par la sécheresse et la perte de leurs récoltes ;
- Une absence de réelle volonté de constituer la Commission d’Enquête Indépendante de Vérification Électorale chargée de restituer la sincérité du scrutin et de faire le jour sur les élections des 9 août et 25 octobre 2015 ;
- La formation d’un gouvernement contraire à la volonté exprimée par l’ensemble des secteurs sociopolitiques du pays sur la nécessité d’un gouvernement de consensus ;
- Un manque de respect évident pour les forces démocratiques et populaires ayant combattu le régime Tèt-Kale (bourik travay, chwal galonnen) ;
- Des conflits pour des motifs inavoués et inavouables au plus haut sommet de l’État ;
- Le retour sur la scène politique, dans l’entourage immédiat du chef de l’État, de personnalités réputées pour leur implication dans des actes de corruption ;
- Une volonté manifeste de faire fi, comme par le passé, des règles de la bonne gouvernance et de considérer le pays comme une entreprise privée ou comme l’affaire personnelle du chef de l’État ;
- La volonté clairement exprimée de ne pas créer la Commission d’enquête administrative et de banaliser les graves dénonciations de corruption et de détournement de fonds publics contre d’anciens fonctionnaires de l’État ;
- Une absence évidente de volonté de respecter le délai imparti pour la fin du mandat du gouvernement provisoire ;
- Une perception de retour à une forme de gouvernement de doublure.
Le G8 juge préoccupant le comportement des nouveaux acteurs dans la gestion de la crise politique qui sévit dans le pays et qui risque de soulever, une fois encore, l’indignation et la colère des masses populaires et paysannes.
Le G-8 exhorte le président provisoire de la République à éviter la voie scabreuse de l’exécution d’un plan personnel ou partisan susceptible d’aggraver la crise actuelle.
Le G-8 prend note de la liste des membres appelés à intégrer le nouveau CEP et se réserve le droit d’opiner sur cette liste après enquête sur la crédibilité de chacune de ces personnalités.
Plus que jamais Uni et Solidaire, le G-8 renouvelle sa volonté de tout entreprendre, dans le cadre de la loi, pour faire respecter la volonté populaire.
Fait à Port-au-Prince, le 10 mars 2016
Pour le G-8 :
Samuel MADISTIN
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