jeudi 24 mars 2016

PM, Enex Jean-Charles !


Enex Jean-Charles
Enex Jean-Charles, c'est le nouveau Premier ministre nommé par le Président Jocelerme Privert.
Jean-Charles, c'est l'homme - synthèse. Il n'inspire ni de grandes passions ni de grandes animosités. Sa sobriété n'inspire que le respect et l'adhésion tranquille. Je ne lui connais d'allégeance partisane que son dévouement à servir la République avec hauteur, transcendance et compétence.
J'ai eu, étudiant à l'UEH, à bénéficier de l'expertise de M. Jean-Charles comme professeur de Droit administratif à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de Port-au-Prince. À titre de Conseiller du Président Privert au Palais national, on s'est à nouveau pratiqués, cette fois, dans ses capacités hautement techniques de Secrétaire Général du Conseil des Ministres. Du professeur au collaborateur, il m'inspire le même respect, la même révérence et la même déférence.
L'homme a l'air timide. Il marche à pas feutrés. Pourtant ce n'est point l'ombre fuyante. Il a du caractère et de la poigne. Une poignée mesurée et calibrée. Hors de tout fracas, sa présence se sent et inspire l'écoute active. Si sa voix imposante donne dans le didactique, il n'a pas la prétention de régner sur des élèves. Il écoute autant qu'il apprend de ses erreurs d'appréciation et d'analyse.
On reprochera immanquablement à Enex Jean-Charles d'être trop conciliant, trop souriant et serein dans l'adversité. Sa force pourra se reveler être sa faiblesse quand il lui faudra arbitrer et trancher dans ses nouvelles responsabilités de Premier ministre d'un pays fortement polarisé. Si la politique se conçoit comme la négociation permanente des contraintes d'un moment, le pays peut parier que Enex Jean-Charles saura au mieux défendre les intérêts supérieurs de la Nation au-delà des intérêts catégoriels.
Enex Jean-Charles est bien équipé d'expérience et de formation pour réussir. S'il s'est ainsi ouvert avec le President Privert aux différents groupes parlementaires et autres entités politiques hors du Parlement en vue de la formation d'un large gouvernement de consensus, c'est qu'il aura compris qu'un gouvernement appelé à réussir dans un contexte sociopolitique aussi fragile ne peut être que le gouvernement de tous au service de tous.

Credit: Daly Valet

samedi 19 mars 2016

Le prêtre haïtien part avec le sentiment d'être rejeté au Centre-Bretagne.

Mikerson Olivier, prêtre à Callac (Côtes-d'Armor) en Centre-Bretagne, s’en va avec le sentiment que ses origines haïtiennes n’étaient pas acceptées par des paroissiens. | Ouest-France

Mikerson Olivier, prêtre à Callac (Côtes-d'Armor) en Centre-Bretagne, s’en va avec le sentiment que ses origines haïtiennes n’étaient pas acceptées par des paroissiens.

Mikerson Olivier, 30 ans, est arrivé à Callac, une commune de 2 000 habitants située entre Guingamp et Carhaix, en septembre dernier pour prendre les rênes de la paroisse. Le jeune prêtre, ordonné en 2012, avait pris la succession d'Hubert Forget, le curé du canton. 

Nommé à l'autre bout du départementMais ses origines haïtiennes ont visiblement du mal à passer auprès de certains membres de la communauté chrétienne de la commune. Le week-end dernier, c'est le vicaire général du diocèse de Saint-Brieuc qui, en personne, est venu officier lors de la messe. Mal à l'aise à Callac, Mikerson Olivier officiera prochainement dans les paroisses de Broons et Caulnes, dans le pays de Dinan (Côtes-d'Armor).

Trois questions à…Gérard Nicole, vicaire général du diocèse de Saint-Brieuc.

Mikerson Olivier, le curé de Callac, n’officiera plus au sein de sa paroisse. Pourquoi ?

Il a ressenti que ses origines haïtiennes et certaines de ses initiatives pastorales (notamment concernant le travail en équipe) n’étaient pas accueillies comme des chances pour vivre ensemble l’Évangile et servir la mission de l’Église. Il en a beaucoup souffert, au-delà de ce qui lui était possible de supporter. L’évêque de Saint-Brieuc a entendu cette souffrance, et n’a pas voulu la prolonger. Après un temps de repos, il officiera donc auprès des paroisses de Broons et Caulnes.

A-t-il fait face à des propos racistes ?

Il faut se montrer prudents, je ne peux pas l’affirmer. Lorsqu’il m’a fait part de son mal-être, l’abbé m’a dit qu’il a progressivement eu le sentiment que ses origines et ses initiatives pastorales avaient du mal à être acceptées.

Au niveau du diocèse, quelle est votre réaction ?

Bien entendu, nous regrettons cette situation. Vendredi, je vais passer la journée à Callac. Je vais rencontrer tous les membres de l’équipe d’animation paroissiale pour mieux comprendre ce qui s’est passé. Je vais écouter et essayer d’apaiser. En tout cas, cela nous amène à nous interroger autour de l’acceptation de la différence, au niveau de l’âge, des origines ou des sensibilités religieuses. Je n’exclus pas que nous soyons ensuite amenés à proposer une rencontre avec les paroissiens. S’il y a quelque chose à guérir, cela passera par les mots.


Crédit: Ouest-France

mercredi 16 mars 2016

NOUVELLE: "Le Coin de Lou", Reste avec nous.

Lou
N.D.L.R.- Lou est femme, épouse, mère et artiste aux multiples talents. Quand elle ne transforme pas les visages avec son talent pour le maquillage, elle cuisine pour une première communion et à ses heures, elle prend sa plume. Elle a l’art de jouer avec les mots, de les agencer et d’inventer des histoires agréables, touchantes et palpitantes.
Ses mots, qu’elle tisse sur du papier deviennent textes et soudain une aventure est née. Quand on commence à la lire on ne s’arrête pas, elle vous tient en haleine jusqu’au bout. Une longue histoire d’amour entre une femme et ses idées, auxquelles elle donne vie sur du papier est née.
CANAL+HAITI & DIASPORAMA-HAITI, lancent la série de « Nouvelle* » intitulée: « Le Coin de Lou », qui  retiendra votre attention du début à la fin de chaque capsule hebdomadaire. Ces récits sont les purs produits de l’imagination fertile de l’auteure. Sponsors à vos marques.
*Une nouvelle est un récit court. Apparu à la fin du Moyen Âge, ce genre littéraire était alors proche du roman et d’inspiration réaliste, se distinguant peu du conte. À partir du xixe siècle, les auteurs ont progressivement développé d’autres possibilités du genre, en s’appuyant sur la concentration de l’histoire pour renforcer l’effet de celle-ci sur le lecteur, par exemple par un dénouement surprenant. Les thèmes se sont également élargis : la Nouvelle est devenue une forme privilégiée de la littérature fantastiquepolicière, romantique, érotique et de science-fiction.
 Les personnages et les situations de cet espace étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne serait que pure coïncidence.



Mes doigts se plient et se replient sur eux-mêmes, ils se relient et se détachent sans arrêt.  En quelques heures, je sens avoir accumulé toutes les rides et la fatigue de 10 ans d’un cultivateur ravagé par le soleil et la terre. Difficile pour moi de rester en place, debout mes pieds sillonnent  sans arrêt la pièce et assise mes fesses trouvent le coussin de la chaise brûlant. Je n’ai pas vu le temps passer mais il me presse avec l’angoisse de trouver le chemin le plus rapide pour implorer Dieu. Ce soir, je veux qu’il traite ma prière en exclusivité, il doit tout de même comprendre qu’il y a urgence. Je veux que tu restes avec nous!

Jojo, ce surnom si affectueusement donné par tes proches, n’arrive pas à trouver de répit dans mes pensées et les circonstances, qui le ramène cette fois sont critiques. Quand on m’a appelé du bureau pour me dire que tu n’allais pas bien, j’ai parcouru en un temps record le chemin pour arriver chez nous. Malgré tout c’était trop long, trop long pour te voir encore vivant, pour te porter secours et peut- être trop long pour te faire mes adieux. Je te revois presqu’évanoui sur le carrelage de notre salle à manger. Je me suis sentie forte et faible. Bizarre, je ne pensais pas possible d’être partagée aussi intensément et simultanément par des sentiments contraires. J’étais forte parce qu’il fallait que je sois forte pour toi, pour les enfants, j’étais faible parce que toutes mes prières et ma positivité m’empêchaient d’imaginer une fin heureuse à l’instant présent.

Le personnel de l’hôpital s’affaire à côté de ton lit. Ils sont plusieurs à ton chevet mais trop peu à mes yeux. Vite, il faut te sauver la vie.  Dans ma tourmente, je me surprends à apprécier les petites buées  de nuage que ta respiration dessine dans l’inhalateur, les roulements de tes yeux sous tes pupilles fermées.  Je capte avec un tel engouement tes signes vitaux comme si je n’ai jamais été témoin des prodiges de la vie si ce n’était à la naissance de nos enfants.

Nos enfants, ce que nous avons construit de plus beau, je pense à eux maintenant… Si tu ne reviens pas de cette mauvaise passe, qu’est-ce que je vais bien pouvoir leur raconter? Ces êtres pour qui je ne saurais être mère et père. Je ne me vois pas prendre ta place, tu es le seul à pouvoir jouer ton rôle. Reste, pour eux, je t’en prie ce sera trop dur pour ses petits de vivre sans toi. Christèle croit être le centre du monde dans ses tenues de princesses que tu lui rapporte de tes voyages. Guy-Alain, notre fils s’enorgueillit de bonheur quand on lui dit qu’il te ressemble, on dirait le pari d’une vie gagné.

J’enfile mes doigts dans les tiens, la tiédeur de ta peau me donne espoir. Reste pour moi, oui moi, je l’avoue du coup me sentir incomplète et impuissante sans toi. À cet instant, tous nos coups de gueule, nos paroles amères, nos regards acerbes qui ont envenimé notre relation ces derniers temps ne font plus le poids devant les petits bonheurs que nous avons partagés. Je t’en prie, bats-toi avec la mort, reste avec nous. Ma mémoire ressasse encore et encore tous ses bons moments que j’avais oublié combien nombreux et chers ils étaient à mes yeux.

Je souris en te voyant rouvrir les yeux et formuler quelques mots que je peine à comprendre. Des mots qui m’ont éblouie comme une maman entendant son enfant parler pour la première fois. Nous regardons à l’instant le plafond de la chambre, nous sommes tous deux piégés dans cette salle froide, impersonnelle avec le néon pesant comme un juge dans son tribunal. Toi et moi, en train d’être jugés, pour tout ce qui s’est passé entre nous et que nous avions laissé nous ruiner. Nous reprenons conscience du cadeau précieux et irremplaçable qu’est la vie et des bêtises que nous avions commises. Nous nous sommes fait beaucoup de mal chacun en se murant dans son statut de sexe fort pour éviter de se réconcilier avec l’autre.

Tout parait si simple maintenant. Je te presse la main en voyant le jeune médecin entrer pour faire son diagnostic. Je me sens au comble de mon impuissance attendant les résultats sur ton futur, le nôtre. L’espace se rapetisse, je suis devenue claustrophobe dans la salle d’urgence de cet hôpital qui a failli nous fermer ces portes pour manque de liquidité. S’ils avaient insisté sur cette voie, ils auraient su ce dont est capable une femme en détresse. Tout est à l’envers dans ce pays, les hôpitaux conçoivent même de refuser des malades, foutu sermon d’Hippocrate tourné en ridicule. Heureusement, que le médecin de garde a été de notre côté et nous a accompagné de tout son professionnalisme. Je suis soulagée par le sourire timide qu’il affiche sur son visage, cela annonce de bons présages. Quand il m’informe que le patient « Monsieur Joël Museau » est sorti de la mauvaise passe et que nos réflexes t’ont sauvé la vie. Tu as échappé de peu à un AVC. Je me sens traversée par un torrent de bonheur au point que mes membres inférieurs semblent fléchir.

Ce fut lourd à supporter, surtout seule sans nos familles pour nous soutenir. Je ne voulais personne pour attiser mes craintes, j’ai préféré être seule à ton chevet pour le moment. Je me penche et t’embrasse sur les lèvres avec une tendresse inouïe. J’entends de loin les prochains suivis que le médecin indique que nous aurons à effectuer. Tout parait si possible maintenant ! Je sors du tiroir de mes pensées les projets que nous avons toujours voulu concrétiser ensemble. J’ai l’urgence de maximiser le temps pour créer de nouveaux souvenirs avec toi. Je ne suis pas dupe que nous ayons beaucoup à faire pour surmonter les problèmes de notre couple. Cette expérience m’a donné la motivation nécessaire pour continuer à m’allier à toi pour affronter nos démons. Je longe la main dans la main, le couloir de cet hôpital, toi couché sur ce lit mobile que le membre du personnel pousse pour te ramener à ta chambre de réveil. J’ai le sentiment que nous sommes victorieux face à ce mauvais quart d’heure que nous venons de passer ensemble. C’est décidé, je ne divorce plus !




Credit: Lou

Le péché mignon, Cri du coeur.


J'aurais voulu que je n'aurais pas pu.

Mais encore fallait-il que je le veuille vraiment. Je veux le vouloir, ou le crois-je tout au moins

Cet homme est comme une tache résistante, une sangsue qui me colle à la peau, un dessin tatoué sur mon corps, une addiction, un péché mignon... Pas si mignon, en fait.

Il y a à peine deux heures, je me jurais que j'allais le quitter, qu'au coucher du soleil, lui et moi serions de l'histoire ancienne. Qu'à l'aube, alors qu'il serait paisiblement allongé dans le lit conjugal qu'il a maintes fois parjuré, promis de laisser pour moi pendant que sous mes doigts savants et aimants il perdait tout bon sens... Oui, qu'à l'aube, poindrait une nouvelle moi. Une nouvelle moi sans lui.

J'ai répété mon discours de rupture toute la journée, avec la ferveur d'un croyant disant une prière, m'accrochant à chaque mot comme à une bouée de sauvetage. Ce discours de seulement trois mots était mon sauveur, mon rempart et mon messie.

JE TE QUITTE.

Trois petits mots tous simples, mais ô combien douloureux, restés bloqués à jamais dans ma gorge. Trois petits mots qui marqueraient la fin du règne de ce couteau à double tranchant qui me fend le cœur à chaque fois qu'il n'est pas disponible au téléphone, à chaque fois que j'ai envie de l'entendre, de le voir, mais que je suis obligée de ravaler mon désir et ma frustration, sachant pertinemment que je ne suis pas la seule femme de sa vie, ni la première d'ailleurs. Trois petits mots qui auraient enlevé de dessus de ma tête cette épée de Damoclès qui y pend depuis un an maintenant. Une année de fiel doux. Une année de douleur extatique. Une année de rires larmoyants. Dieu, que je l'aime ! Et comme je le hais !

Cet homme est le diable fait chair. Pour lui j'ai trahi ma foi, déçu ma famille, trompé toutes les convictions de ma jeunesse, piétiné toutes les valeurs morales qui ont donné le ton à mon enfance et façonné la merveilleuse femme en devenir que j'étais...que je fus... Que je ne serai plus ?

Pour lui je ME suis trahie.

Tous les soirs je traverse l'enfer pieds nus, quand je me tourne et retourne dans mon lit froid et bien trop grand, dans mes draps qui n'ont rien de la chaleur de ses bras. Tous les soirs, quand il me manque trop et que mon imagination torturante me tue et me remue encore dans ma tombe, en faisant défiler dans mon esprit toutes les scènes chaudes où il la caresse de ses mains si brûlantes sur ma peau à moi, lui fait toutes sortes de choses coquines et vilaines, dans l'ombre de leur chambre maritale, la nuit seule comme témoin de leurs ébats fougueux, et le silence avalant leurs cris de jouissance démente…

Oh, comme je la déteste, elle, l'autre femme !

Je la hais d'une passion qui n'a d'égal que mon désir de la voir disparaître dans un tourbillon, engloutie par la terre lors d'un séisme, dévorée par toutes sortes d'insectes qui l’achèveraient par d'infimes coups de dents ou de piqûres, afin qu'elle meure à petit feu, un peu plus à chaque morsure… juste pour qu'elle ait une idée, rien qu'une vague idée de la plaie béante en moi depuis maintenant une année. Depuis que j'ai découvert que l'homme de ma vie, le prince charmant que j'attends depuis si longtemps, ne sera jamais à moi.

Bien sûr, bien sûr, elle n'y est pour rien. Bien entendu, elle n'est pas à blâmer. C'est elle qui a la bague. C'est elle qui a eu les sons de cloches, la robe blanche et la traîne. Evidemment qu'elle serait dans son droit légitime de me trouver et de m'arracher en petits bouts pour en faire du barbecue, si elle savait pour lui et moi. Si elle savait que j'étudie des recettes de cuisine par cœur pour les reproduire, en y ajoutant deux zestes d'amour ; quand au creux de son emploi du temps partagé entre son travail et son foyer, j'ai un droit de visite, sous prétexte d'un dossier compliqué le retardant au bureau. Carrément qu'à sa place, j'arracherais les yeux de cette intruse et les ferais frire pour ensuite les donner à manger à mon chien avec de la sauce piquante !

Naturellement que....

Houssaaaaaa ! Allons, on respire.

Ces moments de crise où mes frustrations prennent le dessus, où mon imagination revêt son armure de guerre... ils sont fréquents. Ils me rendent malade, me tuent en slow motion, empoisonnant de leur venin tout ce que de bon il reste en moi.

Aie pitié de moi, Seigneur, parce que mon âme est bien loin enfouie dans des zones sombres, sous des dédales de décombres ! Cet homme est ma géhenne. Ma douce prison.

J'évite de me regarder dans le miroir. Et quand cela arrive, j'ai honte de celle qui me fait face. Où est-elle passée, cette petite fille qui disait ses prières tous les soirs, qui allait régulièrement à l'église, connaissait par cœur ses dix commandements à force d’assister à l’école du dimanche ?

''Tu ne commettras point d'adultère.''

''Tu ne convoiteras point la femme (l'homme) de ton prochain.''

''Tu ne voleras point''.

"Tu ne mentiras point''.

Juste ciel, ma vie en soi est un gros-plein-gras et puant mensonge, puisque je prétends posséder un homme emprunté de force à une autre, sans date d'échéance pour la remise ! Un homme qui m'a fait croire qu'il m'aimait, plus qu'il n'a jamais aimé cette femme qu'il respectait pourtant assez pour l'épouser. A qui il a donné en plus de son nom, deux beaux enfants, mais que j'espère encore dans ma passion délirante, ravir à son foyer. Tu ne convoiteras point ? Coupable ! Tu ne voleras point ? Encore coupable !

Ma conscience que j'ai fait taire il y a longtemps sortit de sous les draps cachant ma nudité barbouillée de souillures. Ces mêmes draps témoins de mes ébats adultérins vieux de juste une heure, et dont ne s'était pas encore remis mon amant, encore dans les bras de Morphée.

Quelqu'un devra se trouver une excuse bien faite et une petite gâterie à apporter à femme et enfants ce soir, pensai-je ironiquement ! Et ils n'y verraient que du feu. Leur vie reprendrait son cours normal, alors que moi je me rongerais le sang, restée toute seule dans mon lit dont mon oreiller serait encore enfoncé à la place où sa tête s'était posée, dans une chambre retentissant de ses ‘’je t'aime’’ creux. ‘’En effet, me susurra la petite voix dans ma tête, s'il a pu mentir à sa femme, la mère de ses enfants, pour être avec toi, il a bien pu te mentir à toi aussi... ou alors n'est-ce qu'une question de temps ! Que feras-tu quand il se lassera de toi ?''

La question me frappa de plein fouet, fêlant ma carapace auto-défensive. ''Mais non, il ne se lassera pas de moi !, me dis-je sans conviction, le doute faisant son chemin en moi, s'immisçant dans mon cœur, coulant dans mes veines, courant sous ma peau et transpirant par mes pores jusqu'à être presque palpable. "Non, il m'aime. Il va laisser sa femme pour moi. Bientôt. Il me l'a promis."

Ma conscience cette fois ne se gêna pas. Elle me ricana au visage. Un rire tyrannique qui me glaça le sang.

Elle savait. Elle savait que je ne croyais pas un traître mot de cette tirade qui me servait d'excuse pour m'empêcher d'agir, de faire ce qu'il fallait, de voir la réalité en face et sortir de ma léthargie. Elle savait.

Et parce qu'elle savait, elle me laissa là, face à moi-même, nue jusqu'à l'âme, resplendissante dans ma bavure.

Je ne pouvais plus me cacher. Ni de moi-même, ni de... ÇA ! Dans un accès de pudeur tardive et mal placée, je remontai les draps sur mes seins, dans l'espoir qu'ils couvriraient un peu de mes innombrables péchés, et m'appuyai au dosseret du lit. Surtout, détourner le regard du beau diable repu de sexe qui gisait encore dans toute la gloire de sa nudité à mes côtés.

Mais la tentation est tenace.

Mes gestes ont sûrement dû le réveiller, car je l'entendis bouger à côté de moi, et sentis plus que je ne vis sa main baladeuse se perdre sous les draps à la recherche de ma peau qui brûlait déjà d'impatience, tous mes sens en alerte et mon épiderme picotant d'attente.

- Hey ! Tu es bien pensive, ma belle, dit-il de sa voix d'homme satisfait.

Résiste. Surtout, résiste !

Mais la tentation est un herpès !

-Viens là, ma Vanessa à moi tout seul, viens près de moi.

RÉSISTE, JE TE DIS. RÉSISTE !!!!!

Mais la tentation assourdit parfois...

…souvent.

Alors qu'il me tira par la taille pour m'allonger près de lui, que son bras m'enveloppa, que son corps chaud encore de son sommeil récent se colla au mien, que ses yeux cherchèrent les miens et que ses lèvres se posèrent sur les miennes, je me perdis en lui, mon bon sens s'évaporant, encore une fois.

Une énième fois.



Crédit: Labrune


lundi 14 mars 2016

Kerlande Mibel, candidate pour Projet Mairie de Montréal-Nord.

Projet Montréal a présenté dimanche sa candidate dans la course à la mairie de Montréal-Nord: Kerlande Mibel, une femme engagée qui est à l’origine de nombreuses initiatives visant à favoriser l’employabilité, l’entrepreneuriat féminin et la diversité montréalaise.

Le chef intérimaire du parti, Luc Ferrandez, a décrit Kerlande Mibel comme une experte en développement économique, conférencière et chroniqueuse, qui est arrivée dans l’arrondissement à l’âge de 8 ans et qui est maintenant une figure importante de la communauté.

«Kerlande Mibel est une femme d’exception, grandement impliquée dans la communauté, et nous sommes très fiers d’offrir aux résidents de Montréal-Nord l’occasion d’élire une telle femme», a déclaré M. Ferrandez.

Présidente d’une agence de communication spécialisée dans le marketing des diversités, Kerlande Mibel est notamment la fondatrice du Défi de l’entrepreneuriat au féminin de Montréal et des Journées de l’entrepreneuriat féminin des professionnels en développement économique, a indiqué le parti.

«Être au service de mes concitoyens est une priorité. C’est pourquoi je m’engage à combattre la pauvreté et l’exclusion, une fois élue à la mairie de Montréal-Nord», a déclaré Mme Mibel.

Le poste de maire de l'arrondissement est vacant depuis la démission de Gilles DeGuire, accusé d’agression sexuelle contre une mineure. L'élection partielle dans Montréal-Nord se tiendra le 24 avril. Christine Black est candidate pour l’Équipe Denis Coderre.

Kerlande Mibel est la présidente de Zwart, une agence de communication marketing multiculturel. Elle détient plus de dix ans d’expérience en communications et développement des affaires. Elle a, entre autres, été conseillère politique au cabinet du Maire de Montréal. Elle a créé et géré des programmes de marketing et de vente pour Compagnie F. Elle a enseigné les programmes Lancement d’une entreprise et Vente-conseil pour la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys. 

Depuis plus de dix ans, elle s’engage de diverses manières. Elle a siégé au Forum jeunesse de l’Île de Montréal, au Comité Femme et au Cercle des jeunes femmes leaders de la Conférence Régionale des Élus de Montréal (CRÉ), au Conseil exécutif national d’un parti politique provincial majeur et au comité de coordination du Groupe de réflexion et action pour une Haïti nouvelle (GRAHN). Elle a aussi été membre du CA du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ) et elle a eu deux mandats à la présidence de la Jeune Chambre de commerce haïtienne (JCCH). Son leadership l’a amené à partager ses expériences en France et à Vancouver. Elle a été conférencière lors des journées de l’Observatoire des pratiques pédagogiques en entrepreneuriat (OPPE) et elle a été invitée en tant qu’entrepreneure sociale au Women’s Forum Society and Economy en France. 

Actuellement, elle s’implique comme administratrice de la Fondation de l’Office municipal de l’habitation de Montréal (OMHM), du Centre d'étude et de coopération internationale (CECI), de Déséquilibres et du comité d’investissement de Femmessor-Montréal. 

« J’aime avant tout célébrer la beauté, votre beauté, celle de l’autre et la mienne. À l’instar de Goethe, je crois que l’audace est porteuse de génie. Alors osons! »


Kerlande Mibel est originaire d'Haiti.

Je me présente, Je suis Suzelee, chanteuse !

Marie Suzette Pierre, de son nom d’artiste Suzelee  est une jeune chanteuse devant laquelle, les tympans vont fléchir grâce à la magie orientale de sa voix et le lyrisme  impressionnant de ses textes.
  
Dotée d'un verbe étincelant et d'un art oratoire qui va au-delà de l'entendement, nous avons cru juste d'éviter de transcrire ses dits et de laisser à la jeune candide le soin de se présenter à vous!

J'ai pris naissance à Pétion-Ville. Élevée par ma mère . Je n'ai pas eu la chance de connaitre trop bien mon père bien qu'il ait fait le grand pas quand j'avais douze ans. De toute ma vie, je n'ai fréquentée qu'une école  et à la fin de mes études, on m’a employée comme bibliothécaire, ou j'arborais parfois le chapeau d’enseignante, après j’ai décrochée un diplôme en opérations bancaires et je me suis adonnée aux Sciences Politiques  durant deux ans.

En ce qui concerne l’art, j’ai commencé de très tôt.



A douze ans j'ai rédigé mon premier poème, a dix-sept ans j'ai composée ma première chanson, et à dix-huit ans j’ai terminé avec le manuscrit de mon premier roman  (LE POIDS DU SILENCE) .


 La musique c'est dans mon sang, je ne chante pas uniquement pour chanter, j'ai plein de messages positifs à véhiculer. Je me souviens étant enfant, je me cachais pour chanter, et à voix basse en plus, j'étais plus que timide... Jusqu'au jour où, seule à la maison j'exécutais quelques phrasés et qu'une voisine m'a demandé : '' Quelle est cette belle voix qui passe à la radio?'' Mon frère  qui faisait du rap m'a invitée à chanter avec lui et j'ai commencé par sortir mes piètres talents du cachot où ils se trouvaient.

J’ai eu la chance de suivre des cours de danse avec Nicole Lumarque et je dois avouer que ce fut une superbe expérience, puisque c’est ainsi que j’ai fait la connaissance de Christopher ,un passionné de la musique, lequel m’a  inscrit à un concours  avec ma chanson (QU’ÉST-CE QUI NOUS SEPARE) , le succès de cette chanson m’a permit de voir que c’était la voie à suivre, dès lors j’ai pris tellement gout que c’était devenu une réelle passion dont je n’en pouvais plus m’en passer  et c’est de là qu’ a débuté  ce fameux voyage avec la musique.

En 2006 j'ai figurée sur l’album "Alo Haïti" avec ma chanson  JE SOUFFRE , en 2007 SALAM  a vu le jour, et en  2008 j’ai été invité à Toronto pour représenter Haïti à une conférence sur les politiques relatives aux Arts  IGNITES THE AMERICAS , en 2010,  j’ai rempotée trois médailles en Californie au concours WORLD CHAMPIONSHIP OF PERFORMING ARTS ( une  médaille d’or et deux médailles d’argent) et  en 2012 j’ai sortie trois autres chansons:   ZANMI KANMARAD, L’OUBLIER & INSHALLAH.

 De nature perfectionniste, je suis toujours insatisfaite de ce que je propose, voilà pourquoi je lutte sans arrêt afin de me plaire et du même coup charmer mon auditoire le plus exigeant. La musique c'est ma vie et je veux y faire une carrière aussi longue que mon existence, et ce que je compte proposer au public sera varié tant dans son fond que dans sa forme, mêlé à mes efforts, saura m'octroyer l'appréciation du public, déjà j'invite les mélomanes du monde entier à ne pas fermer la porte de leur cœur aux nouveaux venus sur la scène. Haïti est à nous, ne la laissons pas périr à cause de nos intérêts personnels, il est temps de le sortir du gouffre où il est.

 Mes chansons sont actuellement,  en rotation, sur le Web, à travers le "Réseau CANAL+HAITI", les Podcasts "mixcloud" , "soundcloud" et elles tournent "en boucle", 24/7, sur tous les 25 streams de Radio CANAL+HAITI.


Bonne audition.

dimanche 13 mars 2016

Kettie Remarais, première haïtienne qualifiée pour les jeux olympiques de Rio 2016 !

Les Jeux olympiques d'été de 2016 (Jeux de la XXXIe Olympiade de l'ère moderne) auront lieu en 2016 à Rio de Janeiro, au Brésil. Le lieu de la compétition a été choisi le  vers 16 h 50 TU et annoncé par Jacques Rogge, lors de la 121esession du Comité international olympique (CIO), qui se tenait à Copenhague au Danemark.
Ces Jeux olympiques d'été, seront les premiers à se dérouler en Amérique du Sud, et les troisièmes à se dérouler dans l'hémisphère sud, après Melbourne en 1956 et Sydney en 2000. Il s'agira aussi des premiers Jeux olympiques à se dérouler dans un pays lusophone.
Les Jeux auront lieu du 5 au 21 août 2016 et plus de 10 500 athlètes de 206 Comités nationaux olympiques (CNO) participeront à cet événement sportif. Les Jeux comprendront 28 sports - incluant le rugby à sept et le golf, qui ont été ajoutés par le CIO en 2009.
Ces événements sportifs se dérouleront dans 33 lieux différents répartis dans 4 différentes secteurs de la ville, à savoir : Barra,Copacabana, Deodoro, et Maracanã.
Ceci étant dit, ces olympiades auront besoin d’une énorme machine logistique, de beaucoup volontaires. 70.000 volontaires ont été sélectionnés à cet effet. Parmi eux, une native de la République d’Haïti : Kettie Remarais !
 Kettie Remarais est polyglotte (elle parle et écrit couramment 7 langues!).  Interprète-traductrice, originaire d’Haïti, elle a laissé son pays natal depuis le début des années ‘70, Elle est globe-trotter (l’Afrique, l’Europe, l’Amérique du Sud…). Actuellement, elle vit en Belgique. De fait, elle est de nationalité belge. Sous peu, elle compte retourner vivre définitivement en Haïti, avec son mari belge, afin d’aider ses compatriotes de l’alma mater, qui sont dans le besoin.
 Cet été elle ira pendant tout un mois au Brésil, pour faire partie de l'organisation des bénévoles dans la ville Brésilienne de Rio de Janeiro qui organisera les Jeux Olympiques. Au cour d’un entretien sur ce sujet, ce vendredi 11 mars,  elle a déclaré à la télévision de Berchem comment elle a pu réussir à réaliser son grand rêve.
Voici, in-extenso, la traduction française de l’interview :
Question : cet été se passent les jeux olympiques au Brésil et un de nos ambassadeurs sportifs sera là-bas.
Kettie : oui je vais au Brésil pour travailler comme bénévole du 28 juillet au 28 août 2016.
Question : qu'est que tu vas faire exactement là-bas?
Kettie :  je vais travailler comme hôtesse d'accueil à l'aéroport et aussi je vais être affectée au service du contrôle du dopage
Question : contrôle du dopage ???? (avec étonnement)
Kettie :  oui mais (rire...) je ne vais pas faire les tests du dopage chez les athlètes, hein ?. je vais tout simplement les accompagner, les préparer, faire l'interprète s'il le faut...mais surtout je serai occupée dans le secteur logistique.
Question : tu es probablement l'unique et la seule personne d'ici dans cette ville qui sera impliquée et qui va participer comme bénévole à Rio ?
Kettie ( rire) oui oui je sais , oui je le suis et j'en suis très fière. Ce fut enfin un vieux rêve que j'ai réalisé et j'ai voulu toujours y participer
Question : Est-ce que tu iras avec un Tshirt de notre ville pour porter et montrer là-bas ?
Kettie :euuuuuuh oui oui. Si vous me l'offrez ce Ts-hirt ... oui oui pourquoi pas .
Question : combien de temps vas-tu rester au Brésil et où vas-tu habiter?
Kettie je vais rester un mois et je vais habiter avec une famille brésilienne.
Question : tu es alors une représentante olympique de notre ville au Brésil ?
Kettie : oui oui je le... je le sais.... et je le ferai avec grand plaisir.

N.D.L.R.- Bientôt, nous aurons un papier-hommage consacré par le « Réseau CANAL+HAITI » (CANAL+HAITI et DIASPORAMA-HAITI) à cette grande dame qu’est  Kettie Remarais, pour tout ce qu’elle a accompli, au nom d’Haïti, à travers la Planète.

Crédit : Andy Limontas avec DIASPORAMA-HAITI/CANAL+HAITI/WIKI