Tous
 ceux qui luttent pour l’amélioration du mode de vie haïtien tant en 
Haïti qu’à l’étranger, devraient rencontrer Madame Lucie Tondreau qui 
s’est fait un nom, en défendant, de façon magistrale et spontanée, les 
droits des haïtiens et haïtiennes  vivant aux États-Unis, plus 
spécialement ses compatriotes évoluant dans l’état de la Floride.
Après avoir fait de brillantes études à Montréal et New-York,
 Lucie Tondreau s’installa à Miami en 1986. Sa rencontre avec feu le 
Révérend père Gérard Jean-Juste allait complètement changer sa vie au 
niveau de sa conception des droits humains, «…défendre des 
réfugiés à l’époque qui arrivaient par centaines  tous les jours. La 
réception et les injustices subies par nos compatriotes par rapport aux 
cubains étaient criantes. J’ai travaillé aux côtés du Père Gérard Jean 
Juste pour encadrer nos compatriotes…»
Dans cet entretien exclusif, La militante nous parlera de ses
 bons et mauvais souvenirs de son pays d’origine, de sa position par 
rapport à la réhabilitation d’une force armée militaire haïtienne en 
Haïti,…et surtout elle n’y va pas avec le dos de la cuillère, en parlant
 de l’ immixtion de l’armée Onusienne en Haïti, «…La 
présence de la Minustah n’aide pas au développement ni à la sécurité de 
notre pays. Au contraire. Tout comme moi vous avez entendu les histoires
 morbides de la Minustah en Haïti vis-à-vis de nos jeunes. Jusqu’ici il 
reste encore à prouver combien de pays occupé a fait un pas vers 
l’avant… »
Femme de médias, madame Lucie Tondreau parle sans ambages à «DIASPORAMA»…
…ENTRETIEN…
DIASPORAMA.- Lucie Tondreau, depuis quand avez-vous laissé Haïti?
LUCIE TONDREAU.- Mes Parents ont laissé Haïti en 1967 pour le Canada.
DIASPORAMA.- Pour quels motifs avez-vous laissé Haïti ?
DIASPORAMA.-  Dans quelle(s) condition(s) avez-vous laissé votre pays ?
LUCIE TONDREAU.- J’étais encore enfant et ne comprenais pas trop bien ce qui 
arrivait. Cependant je n’oublierai jamais le soir ou un camion de 
tontons macoutes a investi notre maison pour arrêter mon père. Il 
travaillait à Damien et avait été arrêté en même temps que Georges 
Eustache. On les avait accusé de propager les documents d’un livre 
intitule « Radiographie d’une dictature ».
DIASPORAMA.-  Pouvez-vous nous parler de vos activités professionnelles ou universitaires?
DIASPORAMA.-   Quels pays avez-vous visité avant de vous établir définitivement aux Usa?
LUCIE TONDREAU.- Tout d’abord le Canada, un peu plus tard la Cote d’Ivoire et 
plusieurs pays de la Caraïbes recherchant Haïti. J’ai fait le va et 
vient entre Montréal et New-York pendant plusieurs années puisque que ma
 mère s’y était établie.
DIASPORAMA.- Quelle relation développez-vous avec  la communauté haïtienne de Miami?
LUCIE TONDREAU.- Il en existe plusieurs, parmi lesquelles  la « Haitian American Grassroots Coalition », Veye-Yo, Fanm Ayisyen nan Miyami, Sant La, Center for haitian Studies, pour n’en citer que celles-là.
LUCIE TONDREAU.- Le Patriotisme des Américains. Dès qu’il s’agit des intérêts des 
américains, il n’existe pas d’appartenance politique, ils voient pays 
avant tout. 
L’état de droit qui existe ici aux USA que nous ne voyons pas en Haïti. 
La transparence dans  l’ État haïtien, ici les contribuables peuvent questionner et voir ou va l’argent de leurs impôts.
Le respect de l’environnement.
Le droit de tout un chacun de vivre en paix.
LUCIE TONDREAU.- La bataille sans fin de notre communauté face à un système qui ne
 fait cadeau à personne. Quand il ne s’agit pas de l’immigration, c’est 
la reconnaissance de nos jeunes Haïtiens au niveau scolaire, etc… Des 
qu’Haïti présente une mauvaise image cela reflète dans la façon dont  
les étrangers nous traitent.
DIASPORAMA.- En ce moment, comment sont vos rapports avec « Haïti-Chérie » ? 
DIASPORAMA.-   Aimeriez-vous retourner vivre définitivement en Haïti ? Si oui, sous quelles conditions ?
DIASPORAMA.-  Parlez-nous de vos bons et mauvais souvenirs d’Haïti ?
LUCIE TONDREAU.-  Mon premier voyage en Haïti en tant que journaliste était pour 
couvrir les élections du 29 Novembre 1987 l’expérience n’était pas bonne
 du tout. J’ai vue et entendu et encore cela ne m’a pas empêché d’y 
retourner. Je rentre pratiquement  tous les 3 mois en Haïti  pour des 
raisons professionnelles et j’en profite pour faire du tourisme local.
DIASPORAMA.- Quels sont vos espoirs pour la jeunesse haïtienne  d’Haïti?
LUCIE TONDREAU.-  Quand je regarde l’évolution de la situation qui sévit 
actuellement en Haïti, je m’inquiète sincèrement pour la jeunesse 
grandissante. Les valeurs d’antan n’existent plus, les jeunes 
s’américanisent de plus en plus en oubliant ce que nous représentons en 
tant que peuple. C’est pour cela qu’à chaque fois nous remontons à 
l’histoire. Nous évoquons encore Dessalines, Louverture, et cela remonte
 à plus de 200 ans. Au niveau ’histoire’ nous n’avons pas grand ’chose à
 montrer à part notre héroïque Indépendance de 1804.
DIASPORAMA.- Que pensez-vous de la présence de la Minustah en Haïti ?
DIASPORAMA.- Devrait-on remobiliser et réhabiliter les FAD’H ? Pourquoi?
LUCIE TONDREAU.- Je
 ne vois pas en quoi une armée aiderait la situation actuelle de notre 
pays. On parle souvent de la frontière que nous partageons avec la 
Dominicanie, même si nous avons une armée nous n’arriverons pas à 
l’effectif de l’armée  Dominicaine, ni n’avons les moyens pour soutenir 
une armée. Renforcer la police nationale, créer une garde forestière,  
etc… Répondraient plus à nos besoins actuels. Les jeunes peuvent 
toujours être utilises avec un bon training en cas de désastre 
écologique, telles que tremblement de terre, cyclone ou autres.
DIASPORAMA.- Les haïtiens devraient-ils rester indéfiniment sous la coupe de la communauté Internationale?
Enfin l’éducation de tout un chacun pour que nous cessions 
de toujours trouver les mêmes excuses à savoir « j’ai oublié mes 
lunettes,  je ne peux écrire ». Enfin avoir une classe possédante 
responsable qui contribue au développement du pays au lieu de s’enrichir
 et investir dans d’autres pays. Ici aux États-Unis c’est la bourgeoisie
 qui construit écoles et Universités, hôpitaux.
 On voit partout la 
classe possédante non seulement est responsable pour payer son impôt, 
mais aussi elle a ce sentiment d’appartenance de l’endroit où elle vit 
et ne regarde pas son pays comme un endroit on l’on fait escale. Avoir 
de vrais hommes politiques qui ont les intérêts du pays  a cœur au lieu 
de leurs intérêts personnels. En fait une Haïti comme autrefois ,je 
crois du temps où vivait mon père  il faisait bon d’y vivre.
LUCIE TONDREAU.- Malgré tous les problèmes que nous confrontons aujourd’hui, je 
reste confiante qu’un jour Haïti changera. J’espère tout simplement que 
je pourrai apporter mon grain de sel à ce changement.
 Le peuple Haïtien à
 une responsabilité morale envers divers pays à qui il a donné le ton 
contre l’esclavage et a pu défier une puissance à un moment ou encore on
 prenait les noirs pour des sauvages. Le monde a les yeux braqués sur 
nous et nous avons un défi à relever en tant que peuple, en tant que 
première nation nègre à être Indépendante, et surtout en tant que 
petits-enfants de nos ancêtres qui ont participé à changer l’histoire 
des noirs…
DIASPORAMA est un vibrant hommage rendu à la courageuse 
Communauté Haïtienne vivant à l’étranger pour son support infatigable, 
agissant et indéfectible aux compatriotes de la Patrie-mère pour un avenir
 meilleur.
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DIASPORAMA, comme son nom l’indique, est une tribune 
panoramique mise, essentiellement,  à la disposition des haïtiens et 
haïtiennes qui vivent à travers le monde, par CANAL+HAITI,  afin de 
mieux se connaître et se faire connaître, mieux connaître leur pays 
d’origine, mieux comprendre le milieu ambiant, pour se faire comprendre 
de part et d’autre et servir de boussole à ceux et celles du terroir.
Cette chronique (DIASPORAMA) se propose d’être la 
passerelle entre les Haïtiens de l’intérieur et ceux de l’extérieur. 
Ensemble, nous allons donner un sens beaucoup plus constructif et 
positif à la thématique. Diaspora, nous avons besoin d’un « Heads 
Together » pour le bien de notre Nation.  
Aimeriez-vous faire passer vos idées à travers 
« Diasporama » ? Envoyer vos textes ou réclamer le 
questionnaire/diasporama par l’email (Courriel) suivant : 
canalplushaiti@yahoo.fr
 ou
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Propos recueillis par Andy Limontas pour la chronique «DIASPORAMA »   du site de l’Agence Haïtienne de Nouvelles : CANAL+HAÏTI
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