lundi 1 octobre 2012

Entretien exclusif avec Marie Lourdes Deltor, Présidente de l’ ONG «Pou Ti Mou’n Yo».



Marie-Lourdes Deltor a vu le jour le 11 Février 1966 à Les Anglais, commune d’Haïti, située dans le département du Sud, arrondissement des Chardonnières. Malou vient d’une famille nombreuse (13 frères et sœurs), tout un programme.  Elle réside depuis plus de 30 ans aux États-Unis d’Amérique du Nord.
   
Mme Deltor a fait ses études secondaires au  « Newtown High School », dans la ville de Elmhurst (Queens), État de New-York où elle a vécu la majeure partie de son adolescence.    Elle entreprit des études universitaires à « St John’s University in Jamaica », toujours à New York, où elle décrocha un « Associate of Science » en Gestion des Affaires et un « Bachelor of Science » en Comptabilité.  Elle est aussi certifiée en Secrétariat Médico-Légal et Administratif.

Madame Deltor débuta sa carrière chez "KPMG Peat Marwick" , un des « Big 6« , où elle passa plus de 5 ans dans le « Management Consulting » et les départements de Taxation.  Elle a travaillé pendant quatre ans au Service de « Emerging Markets (Latin Debt) Securities » de la « First National Bank of Chicago », à New-York. Elle prêtait également ses services à « TD Waterhouse Securities » sur « Wall Street« , à Manhattan, elle  obtint son « SEC-Series 7 Full-Registration Broker License« .

Elle eut aussi à offrir un support technique en ligne à des investisseurs dans le « Extended Hours Broker » dans le domaine du commerce électronique (WebBroker).  Pendant plusieurs années, elle professa comme Assistante Administrative du Vice Président Senior et du Vice Président du « Group Health Incorporated (GHI)  » en « Business Operations » et  pour le « Rates and Benefits Departments » .

En tant qu’agent indépendant en assurance, Marie Deltor a coopéré avec « Bankers Life and Casualties » pour desservir les personnes du 3ème âge.  Elle a récemment accepté un contrat au niveau du projet « Census 2010 » .

Mme Deltor a travaillé et servi dans le Conseil d’Administration (Board) de « Word and Action, Inc« , (Parole et Action),  une organisation à but non lucratif, active dans la lutte pour réduire la fréquence des abus sexuels sur les enfants dans la communauté de Miami et ailleurs.  Elle a aussi occupé le poste de Directrice Financière de Radio Continentale – Power 102.1 FM, une radio communautaire fonctionnant par internet.

Marie Lourdes Deltor a évolué dans bon nombre de secteurs et a, à son actif, un parcours professionnel solide et impressionnant.  Ce qui lui a aussi valu d’acquérir une grande connaissance en bureautique, l’habilitant à utiliser avec précision des programmes tels que « Word », « Excel », « Visio », « PowerPoint » et « Movie Maker », en conjonction avec plusieurs autres systèmes de traitement de données.

Mme Deltor parle couramment le Français, l’Anglais et le Créole et a une bonne compréhension de l’Espagnol.

Ayant elle-même élevé toute seule ses trois enfants, Marie Deltor collabore de très près avec différentes organisations à but non lucratif venant en aide aux enfants abusés et maltraités. Elle est actuellement la Présidente du Conseil d’Administration (C.E.O.)  de « Pou Ti Mou’n yo« , une association qu’elle fonda avec quelques amis proches, depuis mai 2012, pour venir en aide aux enfants nécessiteux d’Haïti, son pays d’origine.

Diasporama est fier de rencontrer cette femme de courage, qui fait la navette entre Haïti et la Floride en vue de donner son amour, son partage et sa solidarité à sa terre natale meurtrie.


DIASPORAMA.- Marie Deltor, depuis quand , dans quelle(s) condition(s) et pour quels motifs  avez-vous laissé votre terre natale ?

MARIE DELTOR.- En Février 1982, Pour rejoindre mes parents


DIASPORAMA.- Pouvez-vous nous parler de vos activités professionnelles ou universitaires?


 MARIE DELTOR.- J’ai obtenu  un « Bachelor en Comptabilité » à l’Université de Saint John’s, un Diplôme en Secrétariat, Séries License 7 – Brokerage.


DIASPORAMA.- Quelle relation développez-vous avec  la communauté haïtienne de La Floride?


 MARIE DELTOR.- Les  connaitre vraiment et leurs exiger une prise de conscience sur ce qu’elle représente pour notre pays.  L’inciter à aider la jeunesse d’Haïti.


 DIASPORAMA.- Existe-t-il des associations pouvant défendre les intérêts des haïtiens à West Palm Beach ?


MARIE DELTOR.-   Avec le concours de quelques amis, nous avons fondee une, dont le nom est « Po Ti Mou’n Yo ». Je suis sure qu’il y en a d’autres dans la zone, mais je ne les connais pas, je viens juste d’immigrer vers la Floride.


 DIASPORAMA.-   Parlez-nous succinctement de vos activités communautaires ?



MARIE DELTOR.-   Je viens tout juste d’enregistrer mon organisation à but non lucratif « Pou Ti Mou’n Yo », dans l’état de la Floride.  Nous avons pour objectif de recueillir des vêtements, souliers et tout ce qui pourra servir et faire des Distributions partout dans le pays (Haiti). 


Actuellement,  notre organisation est en train de mettre sur pied un festival pour les jeunes de carrefour.  Une levée de fond (fundraising), en vue d’aider le Centre Sportif de Carrefour à reprendre ses activités au bénéfice de la jeunesse carrefourroise.



DIASPORAMA.- Qu’est-ce qui a pu vous captiver en territoire américain ?


MARIE DELTOR.- Rien que d’être avec ma famille.



DIASPORAMA.- En ce moment, Quels liens entretenez-vous avec Haïti ?


MARIE DELTOR.-    Je fais des visites et je me rends dans les villes de province pour comprendre notre structure, le mode de vie des habitants et je me rends souvent dans les orphelinats du pays.



DIASPORAMA.-   Quels genres de support apportez-vous  à la Patrie-Mère ?


MARIE DELTOR.- Aider les enfants d’Haïti.



DIASPORAMA.- Comptez-vous retourner vivre définitivement en Haïti ? Si oui, sous quelles conditions ? Sinon, pourquoi ?


MARIE DELTOR.- Oui j’aimerais bien y retourner.   J’aimerais qu’il y ait plus de sécurité.


 

DIASPORAMA.- Parlez-nous un peu de vos bons et mauvais souvenirs d’Haïti ?

MARIE DELTOR.- J’avais une gouvernante qui nous laissait souffrir de faim, malgré toutes les dépenses que faisait mon papa pour faire marcher  la maison.  Je n’aime pas la notion de famine … donc je veux qu’en Haïti qu’ on en finisse avec la faim. C’est inadmissible en plein vingt et unième (21e) siècle. 



DIASPORAMA.- Quels sont vos espoirs pour la jeunesse haïtienne  d’Haïti?


MARIE DELTOR.- De voir briller dans leurs yeux de l’espoir de vivre et d’accomplir ses rêves.



DIASPORAMA.- Quels sont vos espoirs pour la jeunesse haïtienne  de l’étranger (de la diaspora) ?



MARIE DELTOR.- Je me rappelle qu’avant mon départ pour l’étranger les gens emmenaient ou envoyaient leurs enfants en Haïti pour passer les vacances d’été. Les enfants aimaient bien cette ambiance et par cette occasion, ils enfants apprenaient à connaitre le pays et y étaient très fiers d’y être.  Mais depuis un certain temps nous ne faisons plus ce genre d’exercice.  Mes enfants (24 – 22- 18 ans) ne connaissent pas ma terre natale et des fois s’en moquent pas mal.  J’aimerais les amener en Haïti et leur laisser le temps d’aimer Haïti et tout ce qu’elle représente pour eux…




DIASPORAMA.- Quels conseils donneriez-vous à la diaspora haïtienne concernant son pays d’origine ?


MARIE DELTOR.- Ne vous laisser pas impressionner par les mauvaises nouvelles venant d’Haiti, de ne pas tourner le dos au pays parce que les conditions ont été mauvaises pour votre famille. Il faut pouvoir oublier le passé et ainsi contribuer à la reconstruction de notre pays.



DIASPORAMA.-  Que pensez-vous de la présence de la Minustah en Haïti ?


MARIE DELTOR.- Je crois que leur présence a été nécessaire parce que l’insécurité en Haïti est la raison fondamentale qui a pu tenir à distance notre diaspora dans les affaires internes du pays.



DIASPORAMA.- Les haïtiens devraient-ils rester indéfiniment sous la coupe de la communauté Internationale ?


MARIE DELTOR.- Non, dans un second temps nous devrions être capables de nous soutenir sans la présence internationale.
 


DIASPORAMA.- Madame Marie Deltor, Votre vie est-elle une réussite ? Autrement dit, avez-vous réalisé le rêve de votre vie ? Si oui, parles-nous-en un peu … Sinon, pourquoi ?


MARIE DELTOR.- Oui.. Je commence mon rêve, donc je peux sincèrement confirmer oui j’ai réussi ma vie.  Mariée, 3 enfants, une maison, un chien et une carrière professionnelle… Oui.



DIASPORAMA.- Marie Deltor …  dites-nous le mot de la fin ?


MARIE DELTOR.- Après 30 ans aux États Unis, mon cœur n’a jamais laissé Haïti.  Ceci dit je m’engage à donner à la jeunesse toutes les belles expériences que j’ai connue en Haïti.  Je veux que dans la reconstruction d’Haïti qu’on n’oublie pas les enfants, ils représentent , définitivement, l’avenir d’ Haïti…



DIASPORAMA.- « Diasporama » vous remercie pour  votre support dans le cadre du Mouvement de la Reconstruction d’Haïti, de la liberté d’expression et de la liberté de la presse.




Si vous voulez contacter Marie Lourdes Deltor et supporter les différentes initiatives de son organisation, voici ses coordonnées:

Marie L. Deltor  
                                                                                                                                              CEO/Founder
                                                                                                                                                              Pou Ti Mou’n Yo, Inc. 
West-Palm Beach, 
Florida                                                                                                                                         Tel.USA:(561)574-0088, 
     Haiti: (509) 4782 8840                                                                                         Website:www.poutimounyo.org                                                                     email:maloudeltor@gmail.com


Propos recueillis par Andy  Limontas pour la Chronique « Diasporama » de l’Agence Haïtienne de Nouvelles. Tous droits réservés/ diasporamayiti@gmail.com



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