La présentation de son profil sur son compte Facebook, est très explicite et résume, tout- à -fait, la philosophie de cette mormone-battante, ayant plusieurs cordes à son arc et douée d’un sens de l’humour, hors du commun…
« … Je suis profondément croyante, mais très ouverte ayant vécu plus de
10 ans aux U.S.A; dans les années « hippies », je suis rigolote,
l’esprit jeune curieuse et j’adore voyager…..J’aime la télé, je peins,
fais de la poterie, les séries policières américaines, les docu fictions
sur les enquêtes criminelles et faits divers, les dessins animés
japonais, les doc sur le paranormal, je parle et ris beaucoup, je pleure
de rage devant l’injustice j’adore la musique, mon pays (ndlr: Haïti),
mes chirurgiens,…… ».
Née à Port-au-Prince le 21 avril 1950, Fabienne Manuel-Thonon, est expatriée en Nouvelle-Calédonie (Collectivité sui generis française)
depuis plus de 40 ans. Comme toute native d’Haïti, qui se respecte, son
cœur balance entre le pays d’accueil et la mère-patrie… « … C’EST BIEN LA CALEDONIE….MAIS AYITI JE T’AIME!!!!!!… », …comme un cri de son cœur, c’est ce qu’on peut lire, en grand caractère, sur le profil de son compte «Skype».
Peintre, dotée d’un talent hors pair, madame Thonon n’a qu’une seule envie actuellement… «…le rêve de ma vie serait de faire une expo de mes peintures dans une galerie d’art à Nouméa (ndlr : capitale ou chef-lieu de la Nouvelle-Calédonie) ou en Haïti, mais… »,
Très impliquée dans l’humanitaire et le social, faisant la navette, ces
dernières années, entre Haïti et sa terre d’adoption et appartenant
elle-même à la diaspora haïtienne, elle lance un SOS à cette dernière… «…elle (ndlr : la diaspora) a une vue « tronquée » de la réalité
en Haïti…(…)… je ne sais pas s’ils conçoivent bien ce qui se passe en
Haïti… La misère « noire », la corruption, l’insécurité, la vie hors de
prix… Que leur argent servent à parrainer des jeunes à
l’Université…(…),… ou des habitations pour les sinistrés et déplacés du
séisme. Quand ils viennent en Haïti, la plupart vont visiter le pays,
ses magnifiques paysages et ses plages, mais vont-ils vraiment au fond
du problème ??… »
Dans ce dialogue constructif,
Fabienne Manuel, nous parle de son enfance en Haïti, de son passage à
New-York, de la vie qu’elle mène dans le Pacifique-Sud et par ricochet,
elle nous fait part de sa souffrance de constater, impuissante, la
descente aux enfers de son pays d’origine. Cependant, elle fait de son
mieux, par ses maigres moyens, d’y remédier ā
cet état de fait, parce qu’elle se sent, malgré la distance, si près
de son peuple meurtri par la nature et une certaine élite
irresponsable.
Du pays des caldoches et des Kanaks, 16 heures de décalage
horaire par rapport à Haïti, nous vous présentons l’entretien exclusif,
qu’a bien voulu accorder à «Diasporama», l’ « unique ressortissante
haïtienne» résidant en Nouvelle-Calédonie : Fabienne Manuel-Thonon…
... Un
régal !…
DIASPORAMA.- Madame Fabienne Manuel Thonon, depuis quand avez-vous laissé Haïti?
FABIENNE MANUEL-THONON.- J’ai quitté définitivement Haïti en
1965-66. Mais je partais déjà régulièrement pour les Etats-Unis depuis
l’âge de 3 ans ½’ (1953-54), 9 ans (1959), 12 ans (1962-63) pour me
faire soigner et opérer, ayant contractée la polio durant une épidémie
en 1953, en Haïti…
DIASPORAMA.- Pour quels motifs avez-vous laissé votre pays ?
FABIENNE MANUEL-THONON.- J’ai quitté mon pays pour continuer mes études secondaires comme le faisaient beaucoup de jeunes après la 3ème ou le baccalauréat.
DIASPORAMA.- Dans quelle(s) condition(s) avez-vous laissé votre terre natale ?
FABIENNE MANUEL-THONON.- J’ai quitté ma terre natale sans appréhension (connaissant déjà les USA), car je savais retrouver et habiter chez des membres de ma famille qui étaient installés à New-York depuis longtemps.
DIASPORAMA.- Pouvez-vous nous parler de vos activités professionnelles ou universitaires?
FABIENNE MANUEL-THONON.- J’ai fait ma dernière année de High School à Queens, N.Y., et j’ai ensuite été à Queens
College pour suivre des cours de décoration intérieure. Mais n’ayant
jamais aimé l’école, j’ai changé d’orientation et été dans une école
privée pour être « medical assistant » à Manhattan. J’ai travaillé dans
une des plus grandes boites de « pub » à Manhattan en tant que
documentaliste. Je n’ai donc jamais exercé mon vrai métier aux
Etats-Unis.
DIASPORAMA.- Quels pays avez-vous visité avant de vous établir définitivement dans les iles du Pacifique-Sud?
FABIENNE MANUEL-THONON.- Avant de m’établir définitivement dans
le Pacific Sud, j’ai visité la Jamaïque et survolé Cuba où j’ai pu voir
le blocus dans les années 60, et bien sur les Etats-Unis !!!! …. Mais
depuis que je suis en Calédonie, j’ai visité Tahiti, l’Australie, la
Nouvelle-Zélande, Curaçao, le Mexique, le Guatemala (où habite mon frère
[ndlr : Robert Manuel]) et je suis retournée 2 fois aux Etats-Unis et
en Haïti, mais avec 37 ans d’intervalle.
DIASPORAMA.- Quelle relation développez-vous avec la communauté haïtienne de La Nouvelle-Calédonie ?
FABIENNE MANUEL-THONON.- Je n’ai aucune relation avec la communauté haïtienne, vu que je n’en connais pas. Pour
le moment je crois être la seule haïtienne sur le Territoire. Il y a eu
çà et là 1 ou 2 compatriotes sur le Territoire, mais c’était ponctuel,
et ils venaient soit de France soit des Antilles Françaises.
C’est ainsi
que j’ai su il y a quelques années qu’une haïtienne travaillait pour le
Gouvernement Calédonien, je l’ai rencontrée et il s’est trouvé que
c’était une amie d’enfance. Elle m’avait invitée chez elle et m’avait
cuisiné des plats haïtiens….Malheureusement, j’ai appris quelques années
plus tard, qu’elle était décédée, quand elle était retournée en France.
Cela m’a beaucoup attristée…
…Et…A ma connaissance, il n’existe pas d’association pouvant
défendre les intérêts des haïtiens à Nouméa, puisqu’il n’y a pas
d’haïtiens ( ?connus ?) à par moi, bien entendu,… en
Nouvelle-Calédonie.
DIASPORAMA.- Qu’est-ce que vous aimez chez les Néo-Calédoniens et que vous aimeriez retrouver chez les haïtiens?
FABIENNE MANUEL-THONON.- Je
ne peux pas comparer les Calédoniens et les haïtiens. Les calédoniens
vivent dans un pays riche, la plupart, surtout les nouméens, ne pensent
qu’aux plaisirs, à travailler comme « fonctionnaires », à l’argent, et à
la politique...
Même les natifs du pays, des mélanésiens, appelés
« Kanak », vivant la plupart en tribu, ont une situation privilégiée par
rapport aux haïtiens.
Les haïtiens vivent dans un pays exsangue,
démoli, et sont un peuple fier, courageux, qui se relève toujours, vit
dans la pauvreté et essaie de sortir de la spirale infernale du malheur,
de la misère et de la corruption. Mais les calédoniens sont généreux
envers les pays qui ont eu des catastrophes, mais ce sont des gens qui
pensent d’abord à eux.
FABIENNE MANUEL-THONON.- Les paysages de Calédonie sont
magnifiques et nous avons un des plus beaux lagons du monde. J’ai vécu
en « brousse » (province) de 1973 à 1984, dans un petit village dans le
Nord de l’île, au bord de la mer.
La vie y était douce et mes enfants
ont eu la chance d’y passer leur enfance. J’ai beaucoup aimé, surtout
après 10 ans passé à New-York . A part cela, nous vivons dans un pays
en paix, avec des massifs miniers de nickel impressionnants.
Mais dire
que le pays m’a « captivée » … ??? … Surtout depuis que je vis à Nouméa,
une Capitale moderne avec ses bons et ses mauvais côtés…
DIASPORAMA.- En ce moment, Quels liens entretenez-vous avec Haïti ?
FABIENNE MANUEL-THONON.- J’ai des liens familiaux et amicaux
avec Haïti. Ma mère de 90 ans et ma sœur jumelle habitent Haïti. Je leur
parle au téléphone très souvent (ce qui me coûte une fortune) et
quelques fois je parle à ma sœur sur Skype quand la communication est
claire, comme j’ai l’habitude de le faire avec CANAL+HAITI et DIASPORAMA …d’ailleurs.
Nous communiquons aussi par email et Facebook où j’ai de nombreux
amis, d’enfance et nouveaux aussi, comme vous…
FABIENNE MANUEL-THONON.- Ma famille et moi avons créé une
association caritative lors du séisme : « AYITI CHERI ». Je suis partie
entre octobre 2011 et février 2012 à Miami et Haïti où j’ai pu, grâce
aux dons d’amis calédoniens, de ma famille à Miami et en Haïti même,
aller dans un orphelinat et gâter les enfants. J’ai aussi 2… disons…
« protégés », 1 jeune homme et une jeune fille rencontrés sur Facebook,
qui sont super !!! Je les ai rencontrés en Haïti et je les aide parfois
financièrement, dans la mesure de mes moyens…
DIASPORAMA.- Comptez-vous retourner vivre définitivement en Haïti ? Si oui, sous quelles conditions ? Sinon, pourquoi ?
FABIENNE MANUEL-THONON.- Je
ne compte pas retourner vivre définitivement en Haïti (à moins
d’évènements politiques graves en Calédonie !!!). Mais si je trouve
l’argent nécessaire pour acheter le billet d’avion, qui est très cher,
je retournerai pour des vacances chaque 2 ou 3 ans. Ma mère et ma sœur
jumelle me manquent, ainsi que mon frère adoptif et mes amis d’enfance.
Mon mari, mes enfants et petits -enfants sont ici en Nouvelle-Calédonie,
leur pays… Et il y a trop longtemps que j’ai quitté Haïti !!! J’y ai
passé 1 mois ½ à la fin 2011-début 2012, cela a été très dur, stressant,
la peur de tout….Et un grand sentiment de culpabilité de quitter ma
mère et ma sœur, et de ne pas pouvoir faire plus pour mon pays !!!
DIASPORAMA.- Parlez-nous, un peu, de vos bons et mauvais souvenirs d’Haïti ?
FABIENNE MANUEL-THONON.- Mes bons et mes mauvais
souvenirs d’Haïti??? Mon problème c’est que je n’ai pas de souvenirs
jusqu’à l’âge de 12 ans !!! Les médecins me disent qu’à cause de ma
polio, mes souffrances, mes opérations etc.…, c’est comme si je les
avais mis dans un tiroir, le fermer à clé pour tout oublier… C’est
seulement étant en Calédonie que j’ai vu des psychologues qui ont fait
ressurgir quelques souvenirs comme une chute dans la cour de chez moi à 9
ans, je crois.
J’étais appareillée depuis l’âge de 4 ans pour ma polio,
pour m’aider à marcher (la jambe gauche), et je ne jouais jamais
avec les autres enfants de peur qu’ils ne me fassent tomber. Là, je
courais après des canetons autour d’un lavoir, j’ai glissé sur le sol
mouillé et je me suis cassée la cuisse droite. Donc j’ai dû passer des
mois au lit, la jambe plâtrée et en extension verticale, alors que
j’avais mon appareil à la jambe gauche !!! Mais ma mère m’a dit que je
bougeais comme un vers et ne comprenais pas comment je pouvais même me
retourner sur le ventre…Ce mauvais souvenir m’est revenu grâce aux
psychologues en Calédonie.
Ou encore, j’allais dans un centre de
rééducation physique tenu par des religieuses où on me faisait faire des
exercices pour ma jambe qui me faisait très mal, et je détestais cela.
D’où probablement mon antipathie envers « les bonnes sœurs » ; et
pendant de nombreuses années, j’ai eu une phobie des hôpitaux et de leur
couleur verte. Mais à 12 ans, je marchais enfin sans appareil après 2
ultimes opérations à New-York.
J’ai eu alors une vie d’ado presque comme les autres, l’ école
chez les sœurs où je me suis faite virer de 2 établissements !!! J’étais
une enfant terrible et je les tournais en bourrique. Du fait de mon
handicap, j’étais exemptée de sport et d’Eglise (à pied) le dimanche.
J’étais très gâtée et protégée par mes parents, surtout par mon père, et
en même temps il était très sévère sur tout ce qui concernait le
maquillage, les sorties et surtout les garçons !!! C’était très difficile de voir mon « boy-friend »
en cachette et j’ai dû recevoir 2 ou 3 bonnes raclées (LOL !!!) …quand
papa était au courant, ou que je faisais des grosses bêtises à la
maison.
A côté de cela, il prenait toujours ma défense devant les bonnes
sœurs. J’ai fini par aller dans une petite école privée où avec
quelques filles (comme moi), nous avons joué des tours pendables à un
pauvre professeur qui a fini par démissionner !!! Les meilleurs moments
de mon adolescence en Haïti jusqu’à 15 ans, c’est le drive-in le
vendredi soir en famille, le petit cinéma «Le cabanon» à Petion-Ville.
le dimanche après-midi ou les « crèmes à la glace » du front de mer à
P-A-P, les journées à la mer (Kaona Beach…), les grandes vacances ou
celles de Pâques à Kenscoff dans la maison familiale où nous faisions la
chasse aux œufs de Pâques dans la rosée du matin, les parties de
cache-cache et de bandits et policiers avec mes frères, sœur et cousins,
les bals déguisés au Club Bellevue et la piscine du Club où j’adorais
nager. Je passais de longues heures à lire… lire… lire…, pendant que les
autres enfants jouaient et couraient pendant les anniversaires, me
chipant mes souliers pour me taquiner, sachant que je ne pouvais pas les
suivre… Moi je restais de marbre en attendant qu’ils en aient
marre…
Vous savez....LES ENFANTS PEUVENT ÊTRE TRÈS MÉCHANTS ENTRE EUX !!!
FABIENNE MANUEL-THONON.- Je passe…!!!
DIASPORAMA.- Quels sont vos espoirs pour la jeunesse haïtienne de l’étranger (de la diaspora) ?
FABIENNE MANUEL-THONON.- Je passe…!!!
DIASPORAMA.- Quels conseils donneriez-vous à la diaspora haïtienne concernant son pays d’origine ?
FABIENNE MANUEL-THONON.- La diaspora haïtienne a (à mon humble avis) une vue « tronquée »
de la réalité en Haïti. Je l’ai constaté lors de mon dernier voyage. Ils
veulent y retourner, s’acheter une jolie maison dans un cadre idyllique
(Laboule, Kenscoff, Furcy… si possible), pour des vacances, ou s’y
installer, en faisant « du business » et des allers retours Miami ou
N.Y.- Haïti, par exemple.
Ils vivent un rêve éveillé car ils ont de
l’argent et je ne sais pas s’ils conçoivent bien ce qui se passe en
Haïti… La misère « noire », la corruption, l’insécurité, la vie hors de
prix… Que leur argent serve à parrainer des jeunes à l’Université (qui
entre nous soit dit a été bâti bien trop loin de la Capitale), ou des
habitations pour les sinistrés et déplacés du séisme.
Quand ils viennent
en Haïti, la plupart vont visiter le pays, ses magnifiques paysages et
ses plages, mais vont-ils vraiment au fond du problème ??? Je le
souhaite ardemment. Pour ma part, étant si loin, je fais ce que je peux…
DIASPORAMA.- Que pensez-vous de la présence de la Minustah en Haïti ?
FABIENNE MANUEL-THONON.- Je pense qu’Haïti a besoin, pour le moment, de la Minustah. Mais
une Minustah remaniée, purgée de ses «mauvais éléments» et qu’au lieu de
se comporter en pays conquis, elle devrait le faire en amie qui vient
aider et reconstruire et surtout avoir du respect pour le pays et ses
habitants.
DIASPORAMA.- Devrait-on remobiliser et réhabiliter les FADH ? Pourquoi ?
FABIENNE MANUEL-THONON.- Je ne peux rien répondre sur la question de remobiliser et
réhabiliter les FADH. Je ne connais pas assez les tenants et
aboutissants de la politique haïtienne. Je crois qu’Haïti devrait, pour
le moment, se focaliser sur sa Police, mieux les traiter, les équiper,
les former pour leur protection et celle des habitants.
La France
devait même envoyer des instructeurs de la gendarmerie pour les former…
Je ne sais pas si cela a été fait ???
DIASPORAMA.- Les haïtiens devraient-ils rester indéfiniment sous la coupe de la communauté Internationale ?
FABIENNE MANUEL-THONON.- Si, pour le moment, les haïtiens sont «sous la coupe» de la communauté internationale,
c’est nécessairement pour les sortir du marasme dans lequel le pays se
débat, surtout depuis le séisme.
Haïti ne peut absolument pas s’en
sortir seule !!!
Elle a besoin de toutes les aides proposées, à
condition que les aides de la communauté internationale arrivent aux
mains des bonnes personnes et soient réparties honnêtement et
intelligemment.
Je crois donc que les haïtiens resteront encore
longtemps sous cette «coupe» ou encore qu’elle nous servira de
«béquilles» pour un certain nombre d’années. C’est aux haïtiens de
prouver le contraire en s’unissant pour faire avancer le pays. De toute
façon, le téléphone et l’électricité ne sont-ils pas déjà aux mains de
compagnies étrangères ???
DIASPORAMA.- Fabienne Manuel Thonon, Votre vie est-elle une réussite ? Autrement dit, avez-vous réalisé le rêve de votre vie ?
FABIENNE MANUEL-THONON.- Je crois avoir, dans certains points,
réussi ma vie. J’ai 2 magnifiques enfants, un garçon marié qui m’a
donné 2 petits-enfants et une fille célibataire et ils ont un bon
travail tous les 2.
Je mange à ma faim, je ne suis pas riche, mais je ne
suis pas pauvre non plus… Je suis à la retraite, j’ai perdu 60 kilos,
je fais plein de choses touchant
à l’art : je peins, j’écris, je fais de la poterie, de la mosaïque, du
‘’scrapbooking’’, de la photographie, j’adore regarder la télé, la
musique (haïtienne), je danse dans ma chambre très souvent avec la
musique à fond (et tous les gens de mon immeuble savent d’où je
viens) !!!
Mais le rêve de ma vie serait de faire une expo de mes
peintures dans une galerie d’art à Nouméa ou en Haïti, mais cela coûte
très cher !!! Mais j’ai eu 2 très grands chagrins depuis que je suis en
Calédonie : je n’ai pas pu enterrer mon père, et il y a 5 ans je suis
restée 2 jours en Haïti pour enterrer mon petit frère alors que je ne
l’avais pas vu depuis + de 33 ans.
DIASPORAMA.- Madame Thonon, ... le mot de la fin ?
FABIENNE MANUEL-THONON.- Pour le mot de la fin, je dois dire
que si j’ai des amis en Calédonie, ceux qui comptent le plus, ce sont
mes amis haïtiens sur Facebook, Skype ou internet. Je passe des heures
et même des nuits devant mon ordi ; j’y ai retrouvé un tas d’amis
d’enfance et même des anciens amoureux !!! Eh oui…Papa doit froncer les
sourcils de
« là-haut », LOL !!! Ma famille en Haïti, ma mère et ma jumelle et mon
frère au Guatemala me manquent beaucoup, mais merci internet et Skype…
...Et
merci papa et maman pour tous les sacrifices que vous avez fait pour
moi tout au long de mon enfance pour me soigner. Sans vous et sans Dieu,
je ne serais pas là pour écrire ce texte. Mais j’ai toujours été une
battante…
... Je vous aime et toi mon petit frère chéri, mon « bébé », je
sais que tu me lis avec papa et le Seigneur !!! … Dany, mon petit frère,
je t’aime aussi…
DIASPORAMA.- Madame Fabienne Manuel Thonon … DIASPORAMA et
CANAL+HAITI vous remercient pour votre support dans le cadre du Mouvement
de la Reconstruction d’Haïti, de la liberté d’expression et de la
liberté de la presse.
Si vous voulez vous lier d’amitié avec Fabienne Manuel Thonon et l’aider dans ses œuvres sociales, voici ses coordonnées :
Tel Mobile : +687 828819
Contact AIM : fabi(AIM)
Contact Skype : fabienne.thonon1
Contact email : fabimanuelthonon@yahoo.fr
Contact Facebook: http://facebook.com/doudounethonon
Propos recueillis par Andy Limontas
Rédaction : Andy Limontas et Eunide Innocent
Production : DIASPORAMA/CANAL+HAITI
Tous droits réservés @DIASPORAMA/CANAL+HAITI/Octobre2012
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