En définitive, Arold Brénéus, 
qui vit aux  iles Turques-et-Caïques depuis plus de dix ans, lance un 
cri d’alarme aux dirigeants haïtiens, afin qu’ils puissent venir en aide
 à leurs concitoyens humiliés en terre étrangère, rien qu’en voulant 
chercher du travail honnêtement, afin de pouvoir survivre dans cette 
jungle infernale…
Diasporama vous présente l’émouvant plaidoyer du jeune Arold Bréneus…
Je salue avec une joie 
incommensurable le personnel et les journalistes de CANAL+HAÏTI et leur 
présente mes plus vives félicitations pour le travail qu’ils effectuent 
pour les haïtiens vivant à l’étranger, comme moi, qu’on nomme 
familièrement la diaspora. Je leur souhaite du courage dans leur 
entreprise. Grâce à CANAL+HAÏTI et sa chronique « Diasporama », je ne 
suis plus isolé de la mère-patrie,  j’ai trouvé une tribune pour me 
faire comprendre et me faire entendre. Dorénavant, j’ai un organe pour 
pouvoir exprimer  mes joies, mes peines et faire passer mes griefs, 
revendications  et désidératas, là où je suis loin d’Haïti-chérie. Je 
vais profiter de cette occasion qui m’est offerte pour vous parler un 
peu de la vie trépidante  que nous menons ici, mes compatriotes et moi 
(Arold Bréneus), « nan Ziltik ».
Âgé de 31 ans, je suis né le 4 
janvier 1981, à Limonade dans le Nord d’Haïti. J’ai fait mes études 
Primaires au Collège Eben-Ezer de Limonade et mes études secondaires au 
Nouveau Collège du Nord au Cap-Haïtien (2e ville d’Haïti), Chef-lieu du 
Département du Nord. Je suis un artiste-comédien, je joue de la guitare 
et je chante. Dans les années 1999-2000,  je faisais partie de la Troupe
 Théâtrale « Sifraden ». Après, je m’étais converti au protestantisme 
(Adventiste du 7e Jour, plus précisément).
Au moment où je vous écris ces 
quelques lignes, j’évolue aux îles Turques-et-Caïques ou îles 
Turks-et-Caïcos ou en haïtien « Ziltik ». J’ai laissé tomber la Troupe «
 Sifraden » pour former ma propre compagnie, ayant pour nom « Les 
Acteurs de la Comédie Théâtrale Évangélique Limonadienne (LACTEL), qui comprend
 environ 14 membres, nous avons déjà performé dans plusieurs spectacles.
 Actuellement, nous travaillons sur la prochaine sortie de notre premier
 long métrage qui s’intitulera : « SAM FÈ MAP PEYE », titre très 
significatif sur les tribulations des ressortissants haïtiens vivant 
ici. Je crois que ce film fera un tabac à sa sortie sur les écrans, 
évidemment, on pourra l’avoir dans les bacs sur DVD.
MON ARRIVEE « NAN ZILTIK » !
Côté media haïtien, il existe 2 
stations de radio qui relaient les principales infos qui proviennent des
 radios d’Haïti, mais nous attendons encore leurs apports directs à la 
communauté haïtienne évoluant ici. Ces radios sont: « Radio Horizon 2000
 Inter TCI – 106.3 FM » et « Radio Example of Christ 95.1 FM Turks and 
Caïcos ». Disons en passant, quand j’étais en Haïti, je travaillais à une station de radio comme speaker-présentateur… 
Ici, les droits des haïtiens ne sont
 pas respectés. Nous sommes traités avec mépris. Les natifs « Ti-Yay fos
 » d’ici n’ont aucun respect pour les haïtiens. Ils sont très xénophobes
 et surtout « Haïtianophobes ». Les habitants et citoyens de ces iles 
prennent les haïtiens pour n’importe quoi, ils font de nous ce que bon 
leur semble. Je signale à votre attention que les dirigeants et natifs 
d’ici sont pour la plupart des noirs qui viennent de l’Angleterre. Les 
haïtiens doivent impérativement avoir leur « Work-Permit » qui est une orte de permis de travail passager, (1 an maximum pour $US 2.000, dont 
je suis détenteur), leur résidence (peu probable) ou avoir la 
citoyenneté (hypothétique !) des îles Turks-et-Caïcos, s’ils veulent 
jouir et bénéficier du minimum…Les haïtiens ayant acquis la nationalité 
de ces iles ne sont pas nombreux. Beaucoup d’illégaux haïtiens évoluent 
ici.
LES HAÏTIENS SE FONT ARNAQUER PAR LES « TI-YAY FOS ».
Pour qu’un haïtien puisse avoir un «
 Work-Permit », il faut qu’il y ait un citoyen d’origine anglaise 
pouvant lui donner son aval, c’est-a-dire être sa garantie auprès du 
Département du Travail, de l’immigration et de l’émigration. Et pour 
enfin se procurer ce précieux sésame, c’est le parcours du combattant, 
le prix à payer est très cher, par exemple l’anglais fait travailler 
l’haïtien durant des mois sans aucun salaire. L’avaliseur du « 
Work-Permit » réclame de l’argent au clandestin sans rien donner en 
retour et ce dernier ne peut pas le dénoncer, par crainte d’être déporté
 en Haïti. Au cas où L’haïtien ayant payé s’ hasarderait à demander le 
remboursement de son argent, il est molesté, traité  des pires mots de 
l’univers et dénoncé par son filou,  auprès des autorités compétentes et
 refoulé, manu militari, vers Haïti. Une véritable arnaque, quoi !   
Quand nous rencontrons ces genres de cas, nous ne savons pas à qui  nous
 adresser afin d’aider nos compatriotes escroqués. Partout où l’haïtien 
travaille, c’est un intermédiaire (Le Boss !) qui encaisse l’émolument 
pour lui, ce « boss » fait une répartition non équitable de cet argent 
(le salaire du travailleur) et donne ce qu’il veut au rude travailleur 
haïtien, c’est de l’exploitation et de l’esclavagisme en plein 21e 
siècle. Le comble dans tout ça c’est qu’il n’y pas de boulot, il est 
très difficile de se faire engager, la majorité des haïtiens est au 
chômage. C’est pour cette raison qu’actuellement beaucoup d’ haïtiens 
retournent bredouilles au bercail. De plus, si un haïtien travaille, il 
peut perdre son emploi dans l’éventualité où un natif anglais « Ti-Yay 
fos » aurait besoin de travailler, automatiquement, l’haïtien est 
remplacé, sans aucune raison valable, par le nouveau venu qui est 
considéré  comme un « ayant droit » ou un « légataire universel »…  ou «
 English first »=  anglais d’abord ! Cela étant dit, l’haïtien travaille
 sous pression et une angoisse constante de peur de perdre, à tout 
moment, son insignifiant boulot.
Autre remarque aux îles 
Turques-et-Caïques, dans les bureaux, public comme privé, on sert et 
reçoit les natifs, anglais « Ti-Yay fos » et tout le monde d’abord, les 
haïtiens après, même si ces derniers étaient là avant. Une véritable 
humiliation. C’est du jamais vu, c’est ma première visite à l’extérieur 
d’Haïti, je ne pense pas qu’à St. Domingue on traite les haïtiens de la 
sorte. D’ailleurs, j’ai déjà vécu avec des dominicains, ils ont le sens 
du partage et de la solidarité, comparativement à nos hôtes, ils sont 
meilleurs, des enfants-de-cœur, quoi ! On nous regarde avec dédain ici. 
C’est humiliant.
Beaucoup de « Citizen » d’ici qui 
sont d’origine haïtienne font des pieds et des mains en vue de devenir 
ambassadeur ou consul d’Haïti, mais ils n’ont pas intérêt à résoudre les
 problèmes haïtiens,  pour eux les avantages de leur pays d’adoption, 
prime d’abord. Ils ont femmes, enfants et également des biens aux pays. 
Ils ne vont pas courir le risque de perdre leurs avoirs, emplois, 
business et tout le reste pour des haïtiens à problèmes. Nous n’avons 
pas besoin de ces apatrides pour défendre nos droits. Il nous faut des 
compatriotes compétents et conséquents qui n’ont aucun intérêt mobiliers
 et immobiliers ici. Je lance un appel au gouvernement haïtien et 
spécialement le Ministère des Haïtiens Vivant à l’ Étranger (MHAVE) pour
 qu’il puisse venir rencontrer les compatriotes d’ci dans l’optique de 
parler aux autorités locales pour l’amélioration du mode de vie 
exécrable de l’ haïtien survivant ici.
Merci à « Diasporama » et à « CANAL+HAITI ». Je vous laisse mes coordonnées au cas où vous voudriez nous venir en aide.
E-mail: aroldbreneus@hotmail.com,
Facebook site: http://www.facebook.com/arold.breneus
Propos recueillis par Andy Limontas pour Diasporama/CANAL+HAÏTI
tous droits réservés/copyright@septembre 2012/CANAL+HAÏTI
Producteur Exécutif: André LIMONTAS
email: canalplushaiti@yahoo.fr


Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire