Depuis la récente visite de mai 2015 du président français François Hollande en Haïti et sa surprenante déclaration concernant la dette de l’indépendance, devenue par la suite une « dette morale », ce sujet fait de fortes vagues. La dette originale, devenue la double dette à cause de l’emprunt contracté par le gouvernement haïtien pour payer la première échéance, a causé d’immenses torts à la société haïtienne. Elle a contribué à façonner la politique économique haïtienne et à semer les graines d’une gigantesque mystification qui produisent encore des fruits amers. Par souci de vérité, j’ai tenu à mettre un léger bémol dans le débat pour affirmer sur la toile, le 30 mai 2015, que c’est bien le président Alexandre Pétion qui, dès 1814, avait offert d’indemniser les anciens colons.
C’est dans ce registre que Mme Junia Barreau est intervenue sur la toile le 2 juin 2015 pour présenter sa vision, à mon sens très suggestive, de la dette de l’indépendance. Mon commentaire renvoyait à la lecture et à l’évaluation de notre histoire de peuple et aux dirigeants que nous nous donnons. La conception morbide de l’État véhiculée par ces dirigeants se moque du droit et de la justice. En ne faisant aucun cas de l’avenir, elle conduit à une pathologie sociale entretenant une pensée légère et affaiblie. Sans portée stratégique sur le fonctionnement de la société.
La question est importante, car elle renvoie au rétablissement de la vérité historique telle qu’elle existe dans les archives et les manuels d’histoire concernant le paiement de « réparations » à la France de 150 millions de francs-or à partir de 1825 par les gouvernements haïtiens. Mon commentaire se voulait un plaidoyer pour la lumière, loin de tout élan émotionnel visant à légitimer un acte de trahison. Les vérités sont très bonnes à dire. Surtout quand il s’agit de revisiter la dette de l’indépendance. Le 30 mai 2015, dans un courriel adressé à la liste de plus de 700 internautes de Mme Barreau sur la toile (le web), j’écrivais : « Je voudrais vous signaler que c’est bien le président Alexandre Pétion qui fit au général français Dauxion-Lavaysse en mission en Haïti, « une proposition généreuse » se traduisant par « des sacrifices pécuniaires ». D’ailleurs, le président Pétion ne l’a pas caché et a publié tous les documents officiels relatifs à cette affaire dans une « Proclamation au peuple et à l’armée » en date du 3 décembre 1814. Tout ce qu’on peut dire, c’est que le président Pétion, en croyant bien faire, s’est royalement trompé. En effet, il a passé une corde autour du cou d’Haïti et ainsi le pays a été étranglé.
Encore une fois, nous payons le prix d’être dirigés comme le disait l’illustre Edmond Paul par des gens qui ont « la tête en bas » ou comme le souligne Dantès Bellegarde par des gens qui « sont sans tête ». Et nous persistons à ne pas tirer les leçons qui s’imposent. On ne saurait nier les apports positifs de nos aïeux. Mais en refusant d’analyser en toute objectivité les effets désastreux de leurs politiques, même quand leurs buts étaient sincères, nous ne faisons qu’attirer en politique un cortège d’aventuriers sans scrupule et d’individus en mal de célébrité. »
Connaître les sujets en profondeur avant d’écrire
On connaît l’aplomb avec lequel la fascination pour l’occulte fait déclarer à certains qu’ils ont la faculté d’arrêter la pluie (mare la pli). Ces gens ne veulent rien entendre et, si vous refusez de vous laisser conter, ils fourbissent leurs armes pour partir en guerre. Il est à souhaiter que Mme Barreau ne prendra pas cette voie dangereuse. Car, après mon intervention, elle a montré qu’elle n’est pas prête à lâcher le morceau, allant jusqu’à écrire : « Malgré tout ce que l’on peut reprocher à Alexandre Pétion, je ne peux pas accepter qu’on lui mette sur le dos cette ignominie. Personne ne me fera croire que Pétion se soit réveillé un bon matin, en prenant son café et soudainement ait décidé de faire venir ses bons copains anciens colons et leur ait proposé de les "réparer".
L’idée n’est certainement pas de Pétion lui-même…. Le lendemain de l’indépendance d’Haïti l’armada française avait déjà repris du service. En 1814 : le pays est divisé depuis l’assassinat de Dessalines, le parricide de 1806, donc affaibli par la guerre civile d’une part ; et d’autre part, face au manque d’autorité morale des assassins de Dessalines, la masse n’aurait-elle pas hésiter à prendre les armes pour se défendre de l’envahisseur ? Autrement dit, il aurait été difficile de réunir les conditions qui prévalaient au moment de mener la guerre d’indépendance.
Je prends les faits historiques pour ce qu’ils sont. Leur nature pédagogique perd de la valeur quand ces faits sont sortis de leur contexte. »
Avec cette façon de penser, tous les actes répréhensibles des bandits d’hier et d’aujourd’hui sont excusables. On tombe à nouveau dans le « se pa fòt mwen » et autres bizarreries d’une culture d’arriération que certains appellent « le code mental haïtien ». Il ne s’agit pas de mettre sur le dos d’Alexandre Pétion ce que Mme Barreau qualifie du mot « ignominie ». En tant que président de la République, la responsabilité lui revient entièrement d’avoir fait cette proposition ignominieuse qu’il a assumée dans sa « Proclamation au peuple et à l’armée » en date du 3 décembre 1814.
Mme Junia Barreau fait référence à un article de Louis-Philippe Dalembert paru dans le journal français Libération du 25 mars 2010 et qui n’ajoute rien au débat. Le nom de Pétion et sa « proposition généreuse » en 1814 ne sont pas mentionnés dans le dit article. Peut-être que son auteur n’était pas au courant de la proposition de Pétion ou, s’il l’était, qu’il a choisi de le gommer. Aucun Haïtien ne saurait être fier d’une décision de leurs dirigeants d’indemniser les anciens colons. Dans tous les cas, je ne vois pas sur quoi se fonde cette haute idée du président Pétion qui est revenu, ainsi que Rigaud et Boyer, avec les canonnières de l’expédition Leclerc en 1802. Je ne vois pas de différence entre le président Pétion et le président Boyer qui a concrétisé sa proposition. Nos jeunes doivent apprendre et résister à la tentation d’écrire avec autorité sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas.
L’amour du pays natal et la vérité
On ne saurait étouffer le débat en prétendant que Pétion n’avait pas de marges de manœuvres ou encore en disant que « ces faits sont sortis de leur contexte ». À ce propos, il convient de souligner qu’au moment où Alexandre Pétion dans l’Ouest propose de payer des réparations à « ses bons copains anciens colons » venus dans la délégation dirigée par Dauxion-Lavaysse, le roi Christophe, dans le Nord, fait juger pour traitrise et fusiller Augustin Franco alias Francisco Medina [1] qui faisait partie de cette même délégation. Né à Saint Domingue, ce dernier, qui avait été nommé maire de la Vega par Toussaint Louverture en 1801 avait déserté et rejoint les débris de l’armée française regroupés par le général Ferrand dans la partie Est de l’île.
Le roi Christophe se montre déterminé et irréductible. Il se comporte correctement et prend la défense de l’indépendance et de la liberté contrairement à Pétion qui décide de capituler avec sa proposition de payer des « réparations ». Henri Christophe met en application ses mots énoncés le 17 février 1807 : « Rappelons-nous qu’une poignée de Grecs, dévoués pour leur patrie, ont confondu la rage d’un million de barbares, qui voulaient leur ravir la liberté [2]. » En recevant la délégation française en 1814, Christophe cogite et prend la bonne décision. Sa réaction est un modèle du genre.
Christophe comprend vite qu’Haïti sera dévoyée si elle capitule. Alors il fait appel au Conseil général de la nation [3] qui lui dit préférer la mort au retour à l’esclavage. Les membres de ce Conseil général ajoutaient en ironisant que, de toute façon, la mort ne serait pas au rendez-vous car « Haïti est invincible ». Malheureusement, aujourd’hui, les propositions malhonnêtes des Blancs ne risquent plus de hérisser les cheveux des dirigeants haïtiens. Au contraire. Cela ne signifie nullement que Christophe soit un saint. Son penchant pour le pouvoir absolu et ses crimes contre Capois-la-Mort, Sans Souci et de nombreux chefs révolutionnaires bossales en témoignent.
On peut comprendre que les gens au pays soient obligés de se taire ou de mentir continuellement afin de protéger leurs vies et d’appuyer le statu quo. D’où leur imploration du ciel et l’attrait de la mer, sous la bénédiction d’Agwe, pour s’éloigner de cet enfer qu’ils construisent malgré eux. Toutefois, ce comportement est inadmissible en diaspora. L’amour du pays natal ne signifie pas qu’on doive faire des contorsions à l’histoire et à la vérité.
Le lord fardeau de la direction du pays par des nuls
Il nous faut se demander sans concession pourquoi Louis-Joseph Janvier a déclaré en 1908 : « Haïti, singulier petit pays, même les cochons s’ils le pouvaient, le quitteraient. » Pourtant, il fut l’un des protecteurs des bandits qui ont scellé l’alliance du mulâtriste Boisrond Canal et du noiriste Lysius Félicité Salomon Jeune pour empêcher l’éclosion d’une ère de modernité en Haïti, lors des violents combats qui eurent lieu à la Rue Pavée du 30 juin au 3 juillet 1879. Il n’a pas été récompensé pour son mercenariat consistant à défendre les actions délétères de cette engeance de malheur qui n’accepta même pas qu’il accède à la magistrature de la capitale en 1907.
L’analphabète général président Nord Alexis n’en voulait pas non plus et lui préférait l’infâme Sténio Vincent. Le despote ignorant voulait avoir à ses côtés des satrapes pour réaliser les fusillades d’intellectuels comme celle de Massillon Coicou et de ses deux frères en 1908. Il voulait garder le monopole des dilapidations et du même coup consolider la filiation des san manman qui seront formés par Vincent, dont François Duvalier et Frédéric Duvigneau, premier ministre de l’Intérieur de Papa Doc. Une tourbe de malfaiteurs de toutes les couleurs comme l’indique la photo de 1958 en exergue.
L’idée de confier le pouvoir à des nuls et de les entourer de compétences est une grave illusion. On l’a vu avec Jean-Claude Duvalier dont le premier cabinet était formé de cadres d’une grande compétence. Et la montagne a accouché d’une souris ! On se souviendra par exemple que l’inculte président Jean-Claude Duvalier refusa la plupart des propositions originales de son ministre du Commerce et de l’Industrie, Serge Fourcand, qui préconisait une redistribution des revenus par la fiscalité. Le président Duvalier lui déclara tout de go qu’il s’agissait d’un concept communiste que son gouvernement ne saurait accepter. Peu de temps après, Jean-Claude Duvalier faisait de lui un bouc émissaire pour couvrir sa sœur Nicole, instigatrice de l’émission des faux timbres-poste Audubon [4].
Le même Serge Fourcand avait négocié avec le gouvernement de Forbes Burnham un contrat de bail de trois ans pour les travailleurs haïtiens afin que ces derniers aillent travailler en Guyane anglaise. Le gouvernement guyanais offrait aux émigrants haïtiens toute une logistique avec le transport par bateau pour se rendre en Guyane, un dispositif d’accueil, des cours d’anglais, des logements, des semences, des terrains en bail gratuit pour trois ans, etc. Le gouvernement de Burnham prenait l’émigration haïtienne au sérieux afin de renforcer la proportion des Noirs dans la population face à l’émigration galopante en provenance de l’Inde.
Pour une fois, les Haïtiens étaient recherchés pour leur couleur noire à un moment où ils étaient ostracisés en République Dominicaine à cause de cette même couleur. À nouveau, Jean-Claude Duvalier s’est opposé à cette politique d’émigration en disant à Serge Fourcand que la Guyane anglaise est un pays communiste ! En réalité, il s’y opposait, car la transparence autour de ce contrat d’embauche ne lui permettait pas de gagner des millions de dollars par an comme c’est le cas avec les braceros vendus en République Dominicaine par son père et lui depuis 1957. Une tradition esclavagiste qui a commencé avec l’occupation américaine et qui renoue avec les traditions ancestrales esclavagistes de chasse à l’homme noir des rois africains. Tradition négrière des Noirs qui a continué en Afrique jusqu’à la fin du 19e siècle, longtemps après l’abolition officielle de l’esclavage. Quand les travailleurs haïtiens, qui ne cessent de démontrer sous tous les cieux leur capacité de travailler comme des lions, sont dirigés chez eux par des ânes, alors rien ne va plus. L’hémorragie des cerveaux est encouragée par des individus qui n’ont aucune conscience de leur limitation. La société en général paie ainsi le lourd prix de cette singularité consistant à se faire diriger par des nuls.
La propension de la société haïtienne à se faire diriger par des crétins participe de la dissonance cognitive qui la traverse de part en part. Savoir que Pétion est le corrupteur par excellence qui proclame que « voler l’État ce n’est pas voler » et en même temps le considérer comme « Papa Boncoeur » est constitutif de ce que l’ingénieur Samuel Pierre nomme « une société qui entretient un rapport pour le moins schizophrénique avec l’écrit et la pensée formelle » [5]. La nécessaire critique de cette folie sociale qui terrasse Haïti n’a rien à voir avec une approche technocratique du monde. Au risque qu’elle paraisse outrancière et inconvenante. Ce syndrome grotesque qui dévore Haïti dans ses entrailles explique notre fragilité tragique et notre déclin. Il ne faut pas rester sur le mode ironique de Graham Greene qui voit en nous des comédiens à rire et à faire rire. Il faut aller plus loin dans l’attaque pour déraciner ce modus vivendi socio-politique et économique.
Un beau coup de pied dans la fourmilière
La déchéance et l’entropie qui caractérisent la société haïtienne dès sa naissance ont leur source dans le dérèglement mental qui a des conséquences néfastes sur la désorganisation du corps social et politique. Dérèglement mental qui renforce l’architecture économique précaire des 8 000 plantations délaissées par les anciens colons et qui ont été appropriées par les élites créoles du nouvel État. Dérèglement qui prétend donner un sens à l’incohérence, à la dégradation et qui combat la thèse centrale que « dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent dans des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives matérielles. [6]. »
En signalant le geste de Pétion en 1814, il y a d’abord un refus de faire la politique de l’autruche en indiquant ce fait historique documenté. Ensuite, et plus fondamental, il y a une volonté de combattre l’amnésie, cette puissante arme aux mains des forces du statu quo, utilisée pour abêtir tout un peuple et le maintenir dans un état permanent de zombification. Cette précision n’a rien à voir avec les histoires de Pétion contre Dessalines ou vice versa. J’ai consacré sur les calamités haïtiennes plus de deux mille pages en cinq volumes [7]. Je ne suis donc pas né de la dernière pluie. N’importe qui peut donc se rendre compte déjà que je suis à mille lieux de laparalysie de la pensée à l’origine des forfaitures qui jalonnent notre histoire de peuple. Des forfaitures qui ont fait dire en 1905 à Justin Lhérisson dans « La famille des Pitite-Caille », les mots suivants : « Dans ce pays, l’impossible est possible et le possible impossible. Retenez bien cela et vous ne vous étonnerez de rien, ou plutôt vous vous étonnerez qu’on puisse encore s’étonner de quelque chose. »
En ce sens, je ne suis pas étonné que cet état d’esprit trouve des circonstances atténuantes pour Pétion. Pour ma part, j’exhorte surtout la jeunesse à casser le moule du calbindage qui bloque une réflexion rigoureuse sur l’échec haïtien. Il ne faut pas hésiter de mettre un beau coup de pied dans la fourmilière en se démarquant systématiquement de cette mentalité obscurantiste, occulte et ésotérique que François Duvalier a manipulé pour massacrer plus de 60 000 Haïtiens afin de pouvoir, comme il le clamait lui-même, « maintenir la tradition instaurée par Dessalines et Toussaint Louverture » en se déclarant un « être immatériel ». Un voile de ténèbres et de monstruosités qu’on n’est pas prêt de déchirer tant que la connaissance continue de s’accommoder de sujets tabous.
[1] Edwin Espinal, « Agustín Franco de Medina, genearca santiaguero », Hoy, Santo Domingo, 23 marzo, 2013
[2] Charles Malo, Histoire d’Haïti (île de Saint-Domingue) : depuis sa découverte jusqu’en 1824 ..., Paris, Imprimerie de Marchand du Breuil, 1825, p. 318.
[3] Henry de Poyen-Bellisle, Histoire militaire de la révolution de Saint-Domingue, Paris, Berger-Levrault, 1899, p. 550.
[4] Dialogue entre Serge Fourcand et Jean Sénat Fleury, Réseau Citadelle, 23 juin 2010.
[5] Samuel Pierre, « Littérature, culture de l’écrit et cohérence d’action », Haïti Perspectives, Vol 4, No. 2, 2015. Le texte est reproduit dans Le Nouvelliste du 1er juin 2015.
[6] Karl Marx, Préface à la Contribution à la critique de l’économie politique (1859), Paris, Éditions sociales, 1972, p. 18. »
Le moment est venu pour les Haïtiens de comprendre que ce n’est pas le soleil qui tourne autour de la terre, mais l’inverse. Ils doivent faire ce changement de paradigme comme le reste de l’humanité l’a fait après 16 siècles. Et pour cela ils doivent se remettre en question. Cela passe nécessairement par le rejet du dérèglement mental qui privilégie le nationalisme culturel mystificateur, accepte les pratiques barbares et combat la modernité exigeant le respect des droits de la personne. Dérèglement fatal qui produit l’absurdité, les simulacres et les drames farcesques des 166 partis politiques et 70 candidats à la présidence d’aujourd’hui. Enfin dérèglement qui se donne à voir dans « une discordance de la pensée, de la vie émotionnelle et du rapport au monde extérieur qui se manifeste dans nos actions quotidiennes et nos prises de position[[Samuel Pierre, op. cit.
[7] Leslie Péan : Aux origines de l’État marron en Haïti (1804-1860), Port-au-Prince, Editions de l’Université d’État d’Haïti, 2009 ; Leslie Péan : Haïti — Economie Politique de la Corruption, Tome 4, L’Ensauvagement macoute et ses conséquences (1957-1990), Paris, Editions Maisonneuve et Larose, 2007 ; Leslie Péan : Haïti — Economie Politique de la Corruption, Tome 3, Le Saccage (1915-1956), Paris, Editions Maisonneuve et Larose, 2006 ; Leslie Péan : Haïti — Economie Politique de la Corruption, Tome 2, L’Etat marron (1870-1915), Paris, Editions Maisonneuve et Larose, 2005 ; Leslie Péan : Economie Politique de la Corruption – De Saint Domine à Haïti (1791-1870), Paris, Editions Maisonneuve et Larose, 2003.
Crédit: Leslie Péan
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