Cessez de faire l’apologie de la violence en Haïti !
« On ne fait pas de la politique avec des armes. Elle se fait plutôt qu’avec des idées et un projet de société ! » (Obed Remy)
« Pourquoi tout ça ? Pensez-vous vivre éternellement et en toute 
quiétude après avoir détruit un pays et tout un peuple ? Aucune 
manipulation de l’opinion publique ne peut éviter la réalité du temps. 
(Michael Lucius, poste le 26 Novembre à 1h 47pm).
 Les vieux routiers de la politique n’ont rien à perdre et ont 
beaucoup à gagner. Nombreux sont ceux qui ont fait leur fortune dans la 
drogue et la corruption ; d’autres sont au service de la classe 
d’affaires racaille, des Ambassades, des services secrets dominicains et
 la CIA. Ils n’ont rien apporté de substantiel par le passé, ce n’est 
pas aujourd’hui qu’ils vont nous proposer du santibon. 
La classe politique a décidé à l’unanimité de fermer ses yeux à 
dessein pour ne pas poser « les vrais problèmes et s’attaquer aux 
véritables protagonistes des crises structurelle et conjoncturelle quand
 elle refuse de s’attaquer directement aux Américains qui sont les 
véritables responsables de la situation de misère et de dépendance du 
pays. » Il n’est pas question de faire sauter des écoles, des 
entreprises privées et publiques, des ambassades ; mais il faut tout 
simplement inviter les plus capables à présenter leurs idées afin que 
nous puissions non seulement présenter une vision commune, mais élaborer
 un projet de société avec toutes les stratégies d’exécution de ce 
projet. Nos armes de combat les plus puissantes sont notre cerveau, 
notre cœur, notre stylo. Les révolutions d’aujourd’hui ne peuvent être 
violentes, surtout quand on est en face d’un ennemi qui détient le 
monopole de la violence légitime.
L’Histoire d’Haïti est un cycle intermittent de violence, de luttes 
fratricides, de déchouquage. Durant ces soixante dernières années, la 
violence a été institutionnalisée en Haïti et ceux qui nous dirigent y 
ont recourt pour subjuguer la population.  Je devais écrire ce texte 
depuis Samedi dernier, mais pour une raison indépendante de ma volonté, 
je ne l’ai pas fait. Dimanche soir, quand j’ai vu sur Facebook le corps 
de l’Inspecteur Général Michael Lucius sur le pavé, je me suis dit qu’il
 faut bien donner une certaine orientation beaucoup plus pratique à ce 
texte pour saisir le réel et parler de la réalité du temps qui ne peut 
être évitée selon l’Inspecteur Général assassiné. 
L’assassinat de ce courageux et estimé policier est un bon prétexte 
pour fustiger le comportement de certains de nos compatriotes qui font 
l’apologie de la violence et qui vont même jusqu’à soutenir l’idée d’une
 révolution sanglante pour obtenir la libération d’Haïti des griffes des
 néoliberalistes et néoesclavagistes. Voici ce qu’a écrit un ami qui est
 un spécialiste de la PNH et un expert en sécurité qui connaissait le 
défunt :
« Bonjour Frérot ! Je viens de lire ton message. Voici ce que je pense de Michaël Lucius:
C’était un fonctionnaire de l’État(Ministère de l’Éducation Nationale). Il était Professeur de Mathématiques. En 1997, je crois qu’il a intégré la PNH à la suite d’un concours pour des cadres. Il a réussi haut la main cette étape et est devenu Commissaire de Police (encadré par la structure de l’ICITAP). J’étais déjà Chef de Secrétariat de l’IGC quand il a intégré la PNH et Il a passé un temps relativement long dans la structure de l’Inspection Générale pour apprendre et mieux comprendre le fonctionnement de ce Corps.
C’était un fonctionnaire de l’État(Ministère de l’Éducation Nationale). Il était Professeur de Mathématiques. En 1997, je crois qu’il a intégré la PNH à la suite d’un concours pour des cadres. Il a réussi haut la main cette étape et est devenu Commissaire de Police (encadré par la structure de l’ICITAP). J’étais déjà Chef de Secrétariat de l’IGC quand il a intégré la PNH et Il a passé un temps relativement long dans la structure de l’Inspection Générale pour apprendre et mieux comprendre le fonctionnement de ce Corps.
Quelques années plus tard, Il est devenu Directeur Central de la 
Police Judiciaire à deux reprises. C’était un Homme compétent, direct 
mais frustré par rapport à son cheminement tourmenté dans la PNH. Il 
croyait toujours avoir des détracteurs même à l’intérieur de 
l’institution policière. Dernièrement, il est intervenu sur les ondes de
 la radio Zénith pour répondre aux calomnies de Arnel Bélizaire qu’il 
avait arrêté en 2004. Ce dernier était en fuite suite à une attaque à 
main armée contre le Pénitencier National. Michaël Lucius une fois 
redevenu à la tête de la DCPJ, était aussi à la base du retour en prison
 de Arnel Bélizaire qui a été arrêté en RD un peu plus tard. Je te 
rappelle que des agents pénitentiaires avaient trouvé la mort lors de 
cette attaque. Bref, la dernière fois que j’ai rencontré ce valeureux 
policier, il portait toujours son grade d’Inspecteur Général. 
Il était responsable du traitement des demandes de l’égalisation 
d’armes à feu à la DGPNH. Puisqu’il connaissait l’histoire de beaucoup 
de gens dans la société haïtienne, il était un peu retors et mettait de 
côté certaines demandes de détention d’armes. Je crois que c’est une 
perte regrettable pour la PNH et pour le pays aussi.
Ps: sa famille est en exil en France depuis qu’il avait reçu une balle par des individus non identifiés après son premier passage comme DCPJ ( qui avait duré 8 mois).
Hier, 1er décembre 2019 au crépuscule , il a été assassiné devant chez lui. On parle de 9 étuis de cartouches sur les lieux du crime. »
Ps: sa famille est en exil en France depuis qu’il avait reçu une balle par des individus non identifiés après son premier passage comme DCPJ ( qui avait duré 8 mois).
Hier, 1er décembre 2019 au crépuscule , il a été assassiné devant chez lui. On parle de 9 étuis de cartouches sur les lieux du crime. »
Michael Lucius est l’exemple parfait du policier professionnel qui ne
 ménage pas les efforts pour effectuer son boulot avec 
professionnalisme. L’Inspecteur Général était responsable du traitement 
des demandes de l’égalisation d’armes à feu à la DGPNH, un poste qui lui
 a valu bien de puissants ennemis au sein de la société haïtienne où le 
trafic d’armes à feu est une activité très lucrative. Quand nous parlons
 de la violence, la première image qui surgit dans notre cerveau est une
 arme à feu, mais la violence n’est pas seulement cela. Le Larousse 
définit le concept violence ainsi : 
« Caractère extrême d’un sentiment : Violence des passions. … 
Ensemble des actes caractérisés par des abus de la force physique, des 
utilisations d’armes, des relations d’une extrême agressivité : 
Climat de violence. Contrainte, physique ou morale, exercée sur une 
personne en vue de l’inciter à réaliser un acte 
déterminé. » La violence peut être aussi l’utilisation de force ou de 
pouvoir, physique ou psychique, pour contraindre, dominer, tuer, 
détruire ou endommager. Elle implique des coups, des blessures, de la 
souffrance, ou encore la destruction de biens humains ou d’éléments 
naturels. Selon l’OMS, « la violence est l’utilisation intentionnelle de
 la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, 
contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement 
d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes 
de développement ou un décès. » 
Nous distinguons plusieurs types de violence : 
1)violence entre personnes : comportements de domination ou asservissement employant la force, physique (coups, viol, torture…), verbale et psychologiques (injures, injonctions paradoxales, harcèlement, privation de droits ou liberté, abus de position dominante…).
2) Violence d’État : les États pratiquent discrètement ou revendiquent selon la définition célèbre de Max Weber, un « monopole de la violence légitime », pour exécuter les décisions de justice, assurer l’ordre public, ou en cas de guerre ou risque de guerre (on tente alors de la légitimer par les doctrines de la « guerre juste »). Celle-ci peut dégénérer en terrorisme d’État ou d’autres formes de violence les plus extrêmes telles que le génocide ;
3) Violence criminelle : le crime, spontané ou organisé, peut avoir des causes sociales, économiques, ou psychologiques (schizophrénie, etc.). Cette forme de violence est selon certains auteurs l’envers d’une violence étatique et/ou symbolique.
4) violence économique,
5) violence pathologique,
6) violence naturelle,
7) la cyber-violence. Cette typologie n’est pas exhaustive, mais nous avons de quoi pour développer nos idées sur le phénomène de la violence en Haïti.
1)violence entre personnes : comportements de domination ou asservissement employant la force, physique (coups, viol, torture…), verbale et psychologiques (injures, injonctions paradoxales, harcèlement, privation de droits ou liberté, abus de position dominante…).
2) Violence d’État : les États pratiquent discrètement ou revendiquent selon la définition célèbre de Max Weber, un « monopole de la violence légitime », pour exécuter les décisions de justice, assurer l’ordre public, ou en cas de guerre ou risque de guerre (on tente alors de la légitimer par les doctrines de la « guerre juste »). Celle-ci peut dégénérer en terrorisme d’État ou d’autres formes de violence les plus extrêmes telles que le génocide ;
3) Violence criminelle : le crime, spontané ou organisé, peut avoir des causes sociales, économiques, ou psychologiques (schizophrénie, etc.). Cette forme de violence est selon certains auteurs l’envers d’une violence étatique et/ou symbolique.
4) violence économique,
5) violence pathologique,
6) violence naturelle,
7) la cyber-violence. Cette typologie n’est pas exhaustive, mais nous avons de quoi pour développer nos idées sur le phénomène de la violence en Haïti.
La violence que nous vivons en Haïti depuis six décennies est une 
violence d’Etat qui est dégénérée en terrorisme d’Etat. Les adeptes du 
duvaliérisme savent bien comment François Duvalier utilisaient la milice
 des Tontons Macoutes pour faire peur, intimider, arrêter, emprisonner, 
bastonner et même exécuter des gens sommairement en public pour 
emprisonner la population mentalement et la contrôler. Henry Namphy, 
Prosper Avril et Jean Bertrand Aristide utilisait les mêmes pratiques à 
une moindre échelle pour aboutir au même résultat que les duvaliéristes.
 Le Curé de Saint Jean Bosco a accentué cette violence quand il a établi
 Père Lebrun (le fameux caoutchouc) Evêque. 
La manipulation de l’opinion publique que l’officier de police 
assassiné souligne est conduite en grande partie par la Presse et 
certains activistes sur les réseaux sociaux. Depuis une trentaine 
d’années, la violence est ancrée dans nos mœurs, dans notre quotidien, 
dans le parler, l’écrit et même dans notre imaginaire. Je ne suis ni 
psychologue ni sociologue ; mais comme éducateur qui observe et analyse,
 je peux affirmer sans ambages qu’il y a une culture de la violence qui 
est entretenue par divers facteurs sociaux. C’est un bon thème de 
réflexion pour des spécialistes en sciences sociales. Je sais que le 
professeur Obrillant Damus a produit plusieurs livres sur la violence 
sexuelle ; je l’en félicite et je l’encourage à continuer sur cette 
lancée, car nous avons besoin de saisir et d’appréhender cette culture 
de la violence pour pouvoir la vaincre. La culture de la violence 
s’impose dans notre société.
La violence verbale dans les médias traumatise et suffit pour 
déstabiliser tout un pays. Quand chaque Samedi, une station de radio 
dispose de 5 heures de temps d’antenne pour permettre à des hommes de 
hurler, proférer des menaces, raconter des bobards, déblatérer, faire de
 la politicaillerie, agacer et tuer l’espoir dans le cœur de la 
population ; c’est non seulement une forme de violence symbolique qui 
donne assise à la violence d’Etat. Les Haïtiens croient mordicus que 
rien ne changera et cette conception vient d’un matraquage de la presse 
qui fait la promotion d’assassins à cravate, de dilapidateurs de fonds 
publics, de criminels notoires et de la corruption. Le phénomène de 
« machann mikwo » exacerbe cette culture de la violence. 
Aujourd’hui, les chefs de gangs ont droit à la parole plus que le 
citoyen lambda qui propose une nouvelle mentalité pour une Haiti 
Nouvelle. Il est impératif d’avoir de nouveaux acteurs politiques en 
Haïti qui pourront embrasser cette conception de la politique du Pape 
Jean Paul II : « La politique est l’utilisation du pouvoir légitime pour
 atteindre le bien commun de la société, bien commun qui, comme 
l’affirme le Concile Vatican II, se concrétise dans « l’ensemble des 
conditions qui rendent possible pour les hommes, les familles et les 
groupes un accomplissement d’eux-mêmes plus plénier et plus aisé. » 
L’activité politique doit donc s’exercer en esprit de service. Mon 
prédécesseur Paul VI a affirmé à juste titre que « la politique est une 
manière exigeante de vivre l’engagement chrétien au service des 
autres. » 
Le Cardinal vietnamien François-Xavier Nguyen Van Thuan a 
écrit : « Heureux le politicien qui a une haute idée et une profonde 
conscience de son rôle. Heureux le politicien dont la personne reflète 
la crédibilité. Heureux le politicien qui travaille pour le bien commun 
et non pour son propre intérêt. Heureux le politicien qui reste 
fidèlement cohérent. Heureux le politicien qui réalise l’unité. Heureux 
le politicien qui s’engage dans la réalisation d’un changement radical. 
Heureux le politicien qui sait écouter. Heureux le politicien qui n’a 
pas peur. »
Le journaliste Obed Rémy écrit : « On ne fait pas de la politique 
avec des armes. Elle se fait plutôt qu’avec des idées et un projet de 
société ! » La violence structurelle qui est en place en Haïti trouve 
son assise à travers la violence économique qui élimine radicalement le 
pouvoir d’achat des Haïtiens. Les Américains ont encouragé le 
déboisement depuis 1915 pour ensuite tuer nos cochons créoles, ce qui a 
affaibli la paysannerie haïtienne. Le plan d’ajustement structurel 
imposé à Haïti à la fin des années 80 qui a pu être implémenté par René 
Préval avec la bénédiction de Jean Bertrand Aristide qui a cautionné un 
embargo criminel de trois ans sur Haïti, a aplani le sentier pour 
enraciner cette violence économique qui remonte a l’assassinat de 
l’Empereur Jean Jacques Dessalines. Nous devons cesser de faire 
l’apologie de la violence en Haïti. Je suis convaincu que les grandes 
valeurs universelles sacro saintes retrouvées en Orient et en Occident 
doivent être le socle de toute révolution culturelle(spirituelle) en 
Haïti : Amour, amour du prochain, amitié, autonomie, réussite, 
stimulation, courage, famille, honnêteté, éducation formelle et 
informelle, respect de la vie, solidarité humaine, la fraternité, le 
vivre ensemble, l’amour de la patrie, l’éducation à la citoyenneté, le 
leadership, l’entreprenariat, etc.
L’Inspecteur General Michael Lucius a posté sur sa page Facebook ce 
commentaire le Mardi 26 Novembre à 1h47pm : « Pourquoi tout ça ? 
Pensez-vous vivre éternellement et en toute quiétude après avoir détruit
 un pays et tout un peuple ? Aucune manipulation de l’opinion publique 
ne peut éviter la réalité du temps. » Il a été assassiné cinq jour 
après. C’est une sorte de « pattern » en Haïti ; à chaque fois qu’un 
individu en position de pouvoir questionne le système « peze souse » et 
la mafia locale qui le contrôle ; il est assassiné. Le Père Simoly, un 
prélat qui pouvait rassembler une grande foule de chrétiens a été 
assassiné 10 jours après avoir affirmé dans un grand rassemblement au 
Stade Sylvio Cator que la lumière doit être faite sur le dossier 
Petrocaribe. 
Que d’innocents, d’hommes et de femmes conscients ont perdu leur vie 
en voulant faire obstacle à cette culture de la violence qui est 
endémique. « S’impliquer dans la politique est une obligation pour un 
chrétien. Nous chrétiens, nous ne pouvons pas » jouer à Ponce Pilate, 
nous en laver les mains, c’est impossible. Nous devons nous impliquer 
dans la politique, parce que c’est l’une des formes les plus élevées de 
la charité, parce que qu’elle recherche le bien commun. Et les laïcs 
chrétiens doivent travailler en politique. Tous les citoyens doivent 
participer au bien commun » (Pape François, 7 Juin 2013).
La culture de la violence peut être déracinée en Haïti et une autre 
Haiti Nouvelle est possible. Embrassons une mentalité nouvelle, et 
créons-la ! « La ville vivra ! Il est temps d’entamer l’explication à 
répéter mille fois, la Parole infatigable destinées à suggérer 
graduellement au bon sens collectif un nouveau mode de pensée, à lui 
inculquer une mentalité nouvelle. Commençons à propager la nouvelle 
Parole ! » (Ludovic Comeau Jr., Bâtisseurs du lendemain ». Nous devons 
communiquer, car communiquer c’est négocier et cohabiter. Nous devons 
utiliser les réseaux sociaux à bon escient pour informer, former, 
communiquer et transformer. « Communiquer c’est autant partager ce que 
l’on a en commun que gérer les différences qui nous séparent. C’est 
pourquoi la communication devient une des grandes questions de la paix 
et de la guerre de demain. » (Dominique Wolton).
Kerlens Tilus    12/7/2019Snel76_2000@yahoo.com
Tel : 631-639-0844






