samedi 20 août 2016

Choléra/Haiti, l’ONU reconnaît sa responsabilité et promet une "aide matérielle" aux victimes.

Des victimes du choléra et des défenseurs des droits manifestent le 15 octobre 2015 devant la base des casques bleus de la Minustah. Credit-Photo:  Hector Retamal, AFP | 


LES NATIONS UNIES ONT RECONNU, CE JEUDI 18 AOÛT 2016, ÊTRE IMPLIQUÉES DANS LE FOYER INITIAL DE L’ÉPIDÉMIE DE CHOLÉRA, QUI SÉVIT ENCORE EN HAÏTI. UNE "AIDE MATÉRIELLE" DIRECTE DOIT ÊTRE ACCORDÉE AUX VICTIMES, A PROMIS, VENDREDI 19 AOÛT, DE LA MÊME ANNÉE, BAN KI-MOON.

C’est un début de victoire pour les victimes du choléra en Haïti. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a indiqué, vendredi 19 août, qu’une "aide matérielle" directe serait accordée aux victimes de l’épidémie de choléra qui sévit en Haïti depuis le séisme de 2011.
La veille, le porte-parole adjoint des Nations unies, Farhan Haq, avait reconnu une "implication [de l'ONU] dans le foyer initial" de l'épidémie de choléra, déclenchée selon des experts indépendants par des déjections provenant d'une base de casques bleus népalais de la Minustah (Mission de l'ONU en Haïti).
Les avocats des victimes ont salué cette annonce. "Les Nations unies doivent faire suivre cette annonce d'actions, comprenant des excuses publiques, l'établissement d'un plan pour verser des compensations aux victimes qui ont tant perdu et pour s'assurer que le choléra soit éliminé d'Haïti à travers de solides investissements dans les infrastructures d'eau et d'assainissement", a commenté Beatrice Lindstrom de l'Institut pour la justice et la démocratie en Haïti, qui a également porté plainte contre l'organisation.
Depuis 2011, les demandes d'indemnisation introduites par les familles de victimes à New York, où se trouve le siège des Nations unies, avaient été rejetées par la justice américaine en raison de l'immunité conférée à toutes les missions onusiennes.
Aide financière inédite
C'est la première fois que l'ONU évoque une éventuelle aide financière directe aux victimes de l'épidémie, en plus des programmes de lutte contre le choléra ou d'assainissement que les Nations unies ont lancés avec le gouvernement haïtien.
L'ONU veut aussi redoubler d'efforts pour circonscrire et éradiquer l'épidémie, améliorer les traitements et développer les infrastructures sanitaires et de santé en Haiti.
Interrogé sur les mesures envisagées, Farhan Haq n'a pas donné de détails, disant qu'elles "étaient en train d'être définies au plus haut niveau". Elles devraient être dévoilées dans les deux mois qui viennent.
L'épidémie de choléra en Haïti a fait des milliers de morts et ne donne pas de signe d'affaiblissement, selon des experts. Dans son dernier rapport, publié le 4 août, l'épidémiologiste français Renaud Piarroux indique que "de janvier à juin 2016, plus de 21 000 cas et 200 décès ont été recensés".
Les structures sanitaires restent aussi déplorables : 72 % des Haïtiens n'ont pas de toilettes à domicile et, selon l'ONU, 42 % des habitants n'ont toujours pas un accès sûr à l'eau potable.


Credit: DIASPORAMA-HAITI/CANAL+HAITI/AFP


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