Le gouvernement haïtien a annoncé ce dimanche 14 mai
une importante hausse des tarifs des carburants malgré l'impopularité de la
mesure auprès de la majorité précaire des habitants, très sensible à toute
inflation, une mesure destinée à contribuer à remettre les finances publiques à
flot. Les ministères de l'Economie, des Finances, du Commerce et de l'Industrie
ont décidé, après plus d'une semaine de négociations avec les syndicats de
transporteurs, d'augmenter le prix du kérosène de 17% celui de l'essence de
18,5% et celui du diesel de 20%.
Dès l'annonce de cette mesure, qui doit prendre effet
lundi, plusieurs stations essence de la capitale Port-au-Prince ont été prises
d'assaut par des automobilistes espérant remplir une dernière fois le réservoir
de leur véhicule en bénéficiant des anciens tarifs.
Haïti n'exporte que pour un milliard de dollars de
marchandises par an alors que le coût de ses importations dépasse les trois
milliards de dollars. Avec une balance commerciale si déficitaire et des
rentrées fiscales insuffisantes, l'Etat haïtien est aujourd'hui même dans
l'incapacité de rembourser les intérêts de sa dette au Venezuela. Haïti
bénéficie depuis 12 ans du programme Petrocaribe, initié par l'ancien président
vénézuélien Hugo Chavez, qui permet à plusieurs pays d'Amérique latine et des
Caraïbes d'acquérir des produits pétroliers à un coût avantageux et de payer
leurs factures sur 25 ans à un taux d'intérêt de 1%.
Depuis 2008, Haïti a ainsi pu bénéficier de plus de 2
milliards de dollars de prêts mais n'a pas, contrairement à la vision chaviste
à l'origine du programme, investi cette somme dans des politiques à même de
développer l'économie du pays et permettre le remboursement de cette dette. Les
précédentes administrations n'ont pas fait évoluer le prix des carburants en
fonction du prix du marché mondial car, comme Haïti importe massivement ses produits
de consommation quotidienne, toute hausse des tarifs des carburants entraîne
une hausse générale des prix et donc le mécontentement de la population.
En août dernier, le gouvernement du président
provisoire Jocelerme Privert avait acté une augmentation des prix des produits
pétroliers mais, en raison de manifestations dans la capitale et suite à une
résolution du Sénat contre cette mesure, les tarifs avaient été révisés à la
baisse après seulement quelques jours.
Crédit: DIASPORAMA-HAITI avec CANAL+HAITI et AFP
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