« Drapo pa’m se chante, nanpwen fwontyè mizik mwen pa janbe ! » dixit, TiCorn.
En guise de rappel pour les connaisseurs, les générations présentes, futures ; afin que nul n’en ignore, pour mémoire, aujourd’hui, CANAL+HAITI & DIASPORAMA-HAITI tiennent à rendre un vibrant hommage à une grande dame de la culture, particulièrement la musique haïtienne. Elle fait rayonner le nom d’Haïti partout où elle passe à travers la Planète. Nous désirons parler de la diva Cornelia Otto Shutt aka « Ti Corn », une fille authentique de la République Caraïbe, née, paradoxalement, en territoire germanique, un 11 aout. Elle débarqua au Cap-Haitien à l’âge de deux (2) mois et quelques jours et… ses racines haïtiennes sont profondes !
Avant de vous permettre de suivre pas-à-pas, l’entretien qu’elle a eu la gentillesse de nous accorder depuis Majorca (Espagne) où elle réside actuellement, nous ferons ici, pour vous, un bref rappel, la genèse de la merveilleuse aventure de celle qui se sent toujours fière de parler et de s’identifier à Haïti, malgré ses origines de l’Europe centrale.
TiCorn veut dire « Petite Cornelia ». Selon les dires de notre icône, ce sobriquet lui vient de sa nounou (Baby-sitter) Anna Colo. Cette dame joua un rôle prépondérant dans sa vie socioculturelle et surtout dans sa carrière d’artiste. Très attentionnée, madame Colo (à ne pas confondre avec celle qui se trouva dans le faubourg du Bel –Air à Port-au-Prince, Haïti). Madame Colo, disions-nous, ne parla que la langue vernaculaire (le créole), ne communiqua alors avec Ti Corn- enfant, qu’à travers cette langue « tellement mélodieuse et imagée ». Anna chanta constamment des chansons tirées du folklore haïtien pour le bébé. Très souvent, le soir, selon la tradition Haïtienne, elle lui raconta également des contes et légendes typiques du pays, qui furent généralement agrémentés de fort jolies chansons folkloriques. Ticorn en fut d’ailleurs très friande. C’est donc cette fameuse madame Colo qui lui transmit cet amour profond pour la culture haïtienne en général, pour sa musique surtout, mais aussi pour le créole qui a ainsi été la première langue de l’artiste, en lieu et place de la langue de son pays d’origine, a savoir: l’allemand.
Notre artiste vient d’une famille allemande, établit dans le Département du Nord d’Haïti, depuis plusieursgénérations. D’ailleurs, elle est la fille d’Ingrid et du commerçant bien connu de l’époque Carl Otto Schutt, celui-ci choisit la ville du Cap-Haitien comme terre d’accueil pour faire fructifier ses affaires et de ce fait, d’y vivre définitivement avec sa femme et ses progénitures : Cornelia, Broder, Laetitia et Anne-Caroline.
Depuis l’âge de 12, notre icône commença à jouer de la guitare et à chanter les chansons qu’elle entendit autour d’elle, dans les contes et légendes haïtiens. Elle passa son enfance au Cap-Haïtien (ancienne capitale coloniale de Saint-Domingue) et poursuivit ses études secondaires en Allemagne. Elle partagea sa vie entre l’Europe (Allemagne) et la Caraïbe(Haïti) : ‘’…le folklore a bercé toute mon enfance. J’ai toujours préféré le créole, cette langue si mélodieuse et pleine d’image ….’’, nous apprend Ti -Corn, dans cet entretien amical. Notre TiCorn internationale est une artiste complète ; elle a de qui tenir, ses professeurs furent : Jean Meneau, pour la guitare et le chant, M. Ciriac et Odette Wiener pour les danses traditionnelles haïtiennes, des génies de l’époque.
Au fil du temps, son répertoire musical riche et varié embrasse toutes les tendances et tout les rythmes de la chanson traditionnelle de son « Haïti-chérie », des ballades jusqu’aux cantates de toute sortes, en créole, anglais et aujourd’hui en allemand, de sa propre création et inspiration, ainsi que d’autres compositeurs haïtiens plus ou moins connus. Jean- Claude Martineau et Henry Célestin (ex-maestro des Difficiles de Pétionville) ont marqué sa carrière dès le début et continuent de jouer un rôle primordial dans sa vie artistique ; le premier comme compositeur, le second en tant que manager (autrefois) ou conseiller artistique (aujourd’hui).
Officiellement, sa carrière de chanteuse, compositrice-interprète débuta à partir de 1978, avec la sortie de son album (33 tours/LP) « Haïti ». On a aussi connu TiCorn, comme actrice, le public cinéphile haïtien a su apprécier son talent dans le rôle de « Simbie » (une « Loa », NDLR : déesse vaudou), au coté de feue Magalie Marcelin (une célèbre activiste féministe décédée durant le séisme dévastateur du 12 janvier 2010, ayant frappé la capitale haïtienne) dans le film haïtien « Anita », du non moins célèbre dramaturge-acteur-réalisateur Rassoul Labuchin (de son vrai nom Yves Médard). Cependant, sa grande première prise de contact avec le grand public remonte à l’année 1960, exactement, durant un bal mené tambour-battant par l’orchestre-septentrional, au « Feu-Vert Night-club » (Cap-Haïtien).
Les modèles de la diva sont deux « monstres sacrés » de la culture en générale et de la musique haïtienne en particulier, en l’occurrence, les immortelles : Martha Jean- Claude et Toto Bissainthe (Marie-Clotilde Bissainthe), d’ailleurs cette dernière vient également de la Cité Capoise.
Les mélodies, textes et rythmes que l’artiste, à qui nous rendons hommage aujourd’hui, sont extraordinairement beaux, touchants et surtout intéressants…paradoxalement, compte tenu de ses origines hambourgeoises, elle puise la source de son inspiration dans le folklore et le paysage haïtien typique, pour les raisons citées, plus hauts. Son style est unique avec beaucoup de poésies, tintées de sentiments, remplies d’humour et de passion avec pour bases une voix simple, naturelle et envoûtante…
Malgré une absence prolongée de sa terre culturelle, due à des exigences personnelles, elle n’a jamais abandonné son amour pour la musique haïtienne dans ses chansons de joie, de douleur et d’espoir. Elle prête sa voix à l’âme profondément poétique de ce pays unique, riche en valeurs culturelles et sportives. Cornelia chante et représente fièrement et dignement Haïti, dans des concerts et festivals aux quatre (4) coins de notre Planète. Elle chante ce pays avec ses tripes, son âme et son cœur.
Cornelia Schutt a reçu une éducation tirée de la pure tradition des gens du nord d’Haïti, la culture haïtienne est encrée dans son âme, ses artères et ses pores. Elle ne vit que, de souvenirs des contes, légendes de la musique racine (roots) haïtienne et de la peinture haïtienne. Elle est toujours en amour, avec le peuple haïtien. C’est un amour infini, selon les constatations de ses proches.
Son époque florissante dans l’art, surtout la chanson, date des années 1970 et 80, où on voyait régulièrement ses affiches pour ses spectacles, un peu partout dans la zone métropolitaine de la capitale haïtienne, on regardait souvent ses vidéos, des extraits de ses concerts, télédiffusés, en boucle, sur la télévision haïtienne et on écoutait régulièrement ses interviews et chansons sur la majeure partie des Stations de radios d’ Haïti, à longueur de journée. C’était la Belle époque TiCorn. Cependant, de nos jours, on peut écouter sa musique hebdomadairement, durant quatre (4) heures d’horloge, dans le « Show de TiCorn », diffusé à deux (2) reprises, chaque Jeudi de 7h à 9h GMT et de 21 à 23h GMT, sur le web radio du « Réseau CANAL+HAITI », destinée à la Diaspora haïtienne, « Radio CANAL+HAITI », au cour d’un programme de musique, interviews, contes, débats, etc…, globalement consacré à la Femme Haïtienne, ayant pour nom : « Hommage à la Femme Haïtienne ».
Actuellement, Cornelia Schutt aka TiCorn fait surtout la navette entre l’Allemagne (Hambourg) et l’Espagne (Majorca) pour des raisons professionnelles, familiales et surtout conjugales. Pour la gouverne de ses fans éparpillées aux quatre (4) points cardinaux, nous signalons qu’actuellement, sa situation se résume à accompagner son époux dans ses déplacements d’affaires et elle en profite pour faire d’une pierre deux coups, elle adjoint sa vie de musicienne en nous concoctant, de temps à autre, quelques nouvelles créations tirées de son riche répertoire. L’utile et l’agréable, en parfaite symbiose, quoi. En ce sens, nous vous donnons un tuyau, elle travaille avec plusieurs musiciens internationaux de la « World-Music », dont deux grands compositeurs haïtiens : Beethova Obas et Jean-Claude Martineau (Koralen). Elle poursuit sa carrière musicale, mi-figue, mi-raisin.
Après plusieurs années passées avec le célèbre musicien, Henri Célestin, à la tête de son staff-management, elle continue de donner ses prestations à la manière du monument national haïtien, Ansy Derose, c’est-à-dire, elle fait de l’auto-management. Malgré tout, Madame Schutt donne des concerts, à des intervalles réguliers, un peu partout à travers le monde, surtout dans la diaspora haïtienne. D’ailleurs des haïtiens et étrangers ont pu apprécier son talent dans trois concerts en novembre 2014, pour des causes socio humanitaires : Au « Theater am Park », à Eitorf , en Allemagne (le vendredi 28) ; Lille, France (le samedi 29) ; Creil en France (le dimanche 30). Elle ne chôme pas, musicalement parlant. Concernant le concert du samedi 29 décembre 2014 à Lille, le Président de « La Communauté haïtienne du Nord de la France », Évry Archer, eut à déclarer ce qui suit : « C’est un honneur pour nous d’accueillir cette grande chanteuse à Lille en soutien à notre récolte de fonds pour la finalisation de la construction d’une école à Cabaret Bois au Bée ». De son coté, le journal local, « NordEclair » a fait un papier élogieux pour exprimer la performance de notre diva, article que nous relatons succinctement, in-extenso : « … L’artiste, réputée en Haïti, a offert au public une prestation de qualité, en proposant des compositions personnelles et de pièces de compositeurs haïtiens connus. Un grand moment de plaisir pour aborder en musique et en chants le folklore du pays, de belles ballades en créole… » . A Creil, elle a donné un spectacle-total (chant-conte-poésie-danse), en compagnie d’autres artistes d’origine haïtienne résidant dans l’Hexagone, dont l’invitée-surprise, la comédienne franco-haïtienne Rose-Esther Guignard.
Tout au long de sa carrière artistique, TiCorn a accomplit des prouesses extraordinaires, en tenant bien haut l’étendard et le flambeau de la culture haïtienne. Elle exhibe son Haïtianité partout où elle passe et elle se sent concernée et de fait, elle s’implique et nous le dit, en invitant les haïtiens et les citoyens du monde qui se sentent intéresses par la bonne cause haïtienne à participer à une grande « Konbit », dans cette interview exclusive : «… Comment chacun de nous peut agir et aider pour améliorer la situation (NDLR : d’Haïti). Même si c’est une toute petite goutte, il ne faut pas se décourager et essayer de participer, chacun avec ses moyens. Mon domaine c’est la musique, alors je concentre mon énergie aujourd’hui à essayer de sauvegarder des valeurs culturelles essentielles pour les générations qui suivent. Je considère la culture haïtienne comme une nourriture importante pour l’âme individuelle et collective… (…)…». Constatez à quel niveau se trouve son implication, son sentiment d’appartenance à Haïti. Extraordinaire !
Puisqu’elle a retrouvé la terre de ses ancêtres, après les multiples tergiversations sociopolitiques et les incertitudes haïtiennes, elle pouvait tourner le dos à sa patrie d’adoption, bourrée de problèmes complexes, comme certains « natif-natal » l’ont fait (un autre débat !) et se la couler douce, dans un pays tranquille, l’Allemagne ou l’Espagne. Elle a préféré passer outre, persiste et signe. Elle veut continuer à aimer et servir Haïti.
TiCorn se trouve dans la grande lignée des interprètes de la musique traditionnelle haïtienne, telles que : Lina Mathon Blanchet, Lumane Casimir, Emerante de Pradines, Martha Jean-Claude, and Toto Bissainthe., Yole Dérose, pour ne citer que ces grands nom-là. Mais n’a-t-elle pas tant fait pour Haïti, c’est pour ce pays qu’elle chante, c’est cette nation et ce peuple digne et fier qu’elle veut représenter, non l’Allemagne. C’est le drapeau haïtien qui lui sert de manteau dans ses moments difficiles. C’est pour Haïti qu’elle respire. C’est la nourriture haïtienne qu’elle préfère, les « graten-chodyè » dans la petite cuisine capoise lui manquent énormément. Elle investit parfois ses avoirs et fonds personnels pour réaliser un spectacle pour et au nom d’Haïti à l’étranger… Incomparable !
…Pour toutes ces raisons et bien plus encore, Elle mérite d’être célébrée. CANAL+HAITI, par le biais de sa rubrique périodique « Diaporama’’, rend un vibrant hommage, bien mérité, au « Samba » et « Griot » de la musique folklorique haïtienne, la seule et unique: « TiCorn ».
INTERVIEW !
Madame Cornelia Schütt (TiCorn), depuis quand, pour quels motifs et dans quelle(s) condition(s) avez-vous laissé votre Haïti-Chérie pour vous établir définitivement en Allemagne?
Mes parents sont de nationalité Allemande, mais j’ai passé mon enfance à Cap Haitien, ou ma famille est implantée depuis plusieurs générations. Depuis jeune ma vie a été un va et vient entre l’Europe et Haïti (en grande partie aussi à cause de mes études) et je ne peux donc pas vraiment parler d’un départ. Il y a juste eu une période dans ma vie où j’étais plus présente sur l’île et dans les médias haïtiens à travers des concerts et ma musique.
Parlez-nous un peu de votre famille et de vos souvenirs d’enfance … ?
Malgré la situation générale difficile en Haïti, j’ai plutôt de bons souvenirs d’une jeunesse pleine de liberté, d’une nature tropicale luxuriante et imprégnée profondément du folklore du pays par des gens remarquables qui m’ont naturellement fait aimer Haïti .
Pouvez-vous nous parler, en long et en large, de vos activités professionnelles et de votre cursus d’études?
Je ne suis pas allée à l’école en Haïti. C’est ma mère qui m’a donné des leçons à la maison, en suivant le programme scolaire allemand. Puis je suis partie en Allemagne terminer mes études secondaires et ensuite faire l’école hotellière. J’ai toujours travaillé dans la musique et je fais aussi un peu de commerce en Allemagne.
Quelle relation développez-vous avec la communauté haïtienne de l’endroit où vous vivez?
Depuis déjà quelques années je vis avec mon mari entre Mallorca en Espagne et Hambourg. En Allemagne il y a une toute petite communauté haïtienne qui vit complètement intégrée. De temps à autre on se rencontre à l’occasion d’une fête privée ou d’un évènement culturel organisé par l’Ambassade de Haïti à Berlin ou bien par des associations qui aident Haïti. Quand je donne mes concerts, je n’oublie jamais d’inviter spécialement le public haïtien, qui vient parfois de très loin pour jouir d´un moment commun et d’une « anbyans lakay ».
On y est, justement, comment avez-vous débuté dans la chanson, quels sont vos bons et mauvais souvenirs dans ce domaine?
J’ai commencé à chanter toute jeune en m’accompagnant de ma guitare. Le folklore a bercé toute mon enfance. J’ai toujours préféré le créole, cette langue si mélodieuse et pleine d’images. Avec la sortie de mon premier album appelé » HAITI » en 1979, le public haïtien m’a adopté à bras ouverts comme une des interprètes féminines de leur culture. Malgré le fait que l’organisation des concerts en Haïti a toujours été un véritable défi, les moments partagés avec ce public et sa soif de culture sont de merveilleux souvenirs. Les mauvais souvenirs sont plutôt liés à des promoteurs de spectacles qui parfois ne tiennent pas leurs promesses.
Parlez-nous un peu de vos projets socioculturels en perspective ?
Je travaille depuis quelque temps sur un nouvel album en collaboration avec deux grands noms de la musique haïtienne, mais je préfère attendre que ce projet soit plus avancé pour en parler
.
TiCorn, vos fans inconditionnels savent pertinemment que vous avez un amour incommensurable pour votre pays d’adoption, d’après vous, comment devrait être Haïti, aujourd’hui ?
En général cela ne sert pas à grand’ chose de s’imaginer comment quelque chose « devrait » être. La question pour moi est plutôt comment chacun de nous peut agir et aider pour améliorer la situation. Même si c’est une toute petite goutte, il ne faut pas se décourager et essayer de participer, chacun avec ses moyens. Mon domaine c’est la musique, alors je concentre mon énergie aujourd’hui à essayer de sauvegarder des valeurs culturelles essentielles pour les générations qui suivent. Je considère la culture comme une nourriture importante pour l’âme individuelle et collective.
Qu’est-ce que vous appréciez chez vos ancêtres, les allemands et que vous aimeriez retrouver chez les haïtiens? Et vice versa ?
J’aime bien l’efficacité des allemands et leurs franchises. Chez les Haïtiens j’admire leur courage et leur joie de vivre, et cet incroyable don artistique qui se reflète par exemple dans leurs peintures uniques au monde et bien sûr dans la musique.
Quels genres de difficultés sociales rencontrez-vous la ou vous êtes?
Partout sur la terre il y a de la misère humaine. Même dans un pays riche comme l’Allemagne beaucoup de gens souffrent, souvent leur plus grande détresse étant la solitude, le stress et un sentiment d’impuissance en face des développements économiques insensés. Quand on regarde les nouvelles à la télé on a chaque jour de bonnes raisons pour s’inquiéter sur l’avenir de notre Terre et pourtant… on peut aussi lire entre les lignes et voir une sorte de prise de conscience planétaire et des évolutions très positives.
Etant d’origine étrangère, quels genres de pépins rencontriez-vous, régulièrement, quand vous viviez en Haïti ?
Quand on me voit sur la rue on me considère comme une touriste et donc souvent comme une possible cliente. Alors je réponds vite en créole et tout change en étonnement et rigolade. Les gens qui me reconnaissent sont ravis de me voir et me demandent quand je donne mon prochain concert, ou même commencent à chanter une de mes chansons comme » Colibri, Colibri … » pour me montrer qu’ils apprécient ma musique.
Quand vous parlez d’Haïti, vous avez un regard vif, on sent que ce pays se trouve dans votre peau, dans vos artères et votre esprit… Dans quelle condition se trouve votre état d’âme quand vous recevez les mauvaises nouvelles en provenance de là République Caraïbe?
Malheureusement il y en a eu tellement, le pire étant le tremblement de terre 2010. La nuit qui suivit la nouvelle j’ai écrit la chanson « Haiti Rise Up ». Les artistes ont la possibilité d’exprimer leurs sentiments et de transformer ainsi leurs douleurs en espoir.
Après tant d’années vécues en Allemagne, aimeriez-vous retourner vous établir définitivement en Haïti ? Si oui, selon quels critères ? Sinon, pourquoi ?
La vie amène toujours de nouvelles situations et il vaut mieux rester flexible. En ce moment ma vie et mon travail se situent en Europe et je n’ai pas de projet de m’installer en Haïti, même si ma famille, mes amis et le pays me manquent. Je souhaite par contre pouvoir y aller plus souvent pour les retrouver ainsi que mon public.
Quels sont vos espoirs pour la jeunesse haïtienne d’Haïti?
Il y a beaucoup d’efforts faits pour améliorer l’éducation en Haïti, et j’espère que grâce à cela la jeunesse trouve de nouvelles perspectives. Ils n’ont pas vraiment de modèles valables à suivre. Alors il va falloir réinventer une meilleure façon de vivre ensemble dans une société plus équilibrée et sécurisée. La bonne formule n’est pas encore trouvée et il reste des montagnes de travail ! Je leur souhaite donc surtout du courage et de la ténacité pour réussir.
Quels sont vos espoirs pour la jeunesse haïtienne de la diaspora ?
Même quand on grandi dans un autre pays il est préférable de connaître et ressentir ses propres racines. Chaque culture a ses cotés positifs et négatifs, alors on a la possibilité de choisir pour enrichir sa vie. De rentrer au pays d’origine pour essayer de faire avancer et changer des choses est une décision difficile à prendre et il vaut mieux être sûr de pouvoir faire face à toutes les possibles épreuves. D’un autre côté il semble important, qu’une fois la décision prise, ils se sentent aussi les bienvenus dans leur pays d’origine – ce qui ne semble pas être toujours le cas.
Comment voyez-vous la problématique du choléra et d’autres nouvelles pathologies, telles que le chikungulia … en Haïti?
C’est un des aspects les plus durs de la mondialisation, tout circule librement le bon comme le mauvais.
Quels conseils donneriez-vous à la diaspora haïtienne concernant son pays d’origine ?
L’aimer, tout simplement, de tout leur cœur.
Madame Cornelia Schütt (TiCorn), avez-vous réalisé le rêve de votre vie ?
Réalisé, ce serait comme quelque chose d’accompli, mais je me sens toujours en marche sur un chemin musical plein de surprises et qui remplit pleinement ma vie.
Un dernier message aux protagonistes politiques, le peuple haïtien de la Mère-Patrie et les compatriotes de la diaspora?
Aimer profondément et respecter sa culture avec toutes ses facettes, quelles qu’elles soient.
TiCorn, ‘CANAL+HAITI’ vous remercie pour votre support dans le cadre du Mouvement de la Reconstruction d’Haïti, de la liberté d’expression et de la liberté de la presse.
Crédit: CANAL+HAÏTI/DIASPORAMA-HAÏTI
Propos recueillis par Andy Limontas pour la Chronique « Diasporama » de CANAL+HAITI
Rédaction: Andy Limontas
email: andylimontas@yahoo.fr / canalplushaiti@yahoo.fr
Tous droits réservés@CANAL+HAITI, Janvier 2015
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