lundi 10 février 2020

Haiti/Crise: La violence que nous vivons en Haïti est une violence d’Etat dégénérée en terrorisme d’Etat

Cessez de faire l’apologie de la violence en Haïti !

« On ne fait pas de la politique avec des armes. Elle se fait plutôt qu’avec des idées et un projet de société ! » (Obed Remy)

« Pourquoi tout ça ? Pensez-vous vivre éternellement et en toute quiétude après avoir détruit un pays et tout un peuple ? Aucune manipulation de l’opinion publique ne peut éviter la réalité du temps. (Michael Lucius, poste le 26 Novembre à 1h 47pm).

 Les vieux routiers de la politique n’ont rien à perdre et ont beaucoup à gagner. Nombreux sont ceux qui ont fait leur fortune dans la drogue et la corruption ; d’autres sont au service de la classe d’affaires racaille, des Ambassades, des services secrets dominicains et la CIA. Ils n’ont rien apporté de substantiel par le passé, ce n’est pas aujourd’hui qu’ils vont nous proposer du santibon.
La classe politique a décidé à l’unanimité de fermer ses yeux à dessein pour ne pas poser « les vrais problèmes et s’attaquer aux véritables protagonistes des crises structurelle et conjoncturelle quand elle refuse de s’attaquer directement aux Américains qui sont les véritables responsables de la situation de misère et de dépendance du pays. » Il n’est pas question de faire sauter des écoles, des entreprises privées et publiques, des ambassades ; mais il faut tout simplement inviter les plus capables à présenter leurs idées afin que nous puissions non seulement présenter une vision commune, mais élaborer un projet de société avec toutes les stratégies d’exécution de ce projet. Nos armes de combat les plus puissantes sont notre cerveau, notre cœur, notre stylo. Les révolutions d’aujourd’hui ne peuvent être violentes, surtout quand on est en face d’un ennemi qui détient le monopole de la violence légitime.
L’Histoire d’Haïti est un cycle intermittent de violence, de luttes fratricides, de déchouquage. Durant ces soixante dernières années, la violence a été institutionnalisée en Haïti et ceux qui nous dirigent y ont recourt pour subjuguer la population.  Je devais écrire ce texte depuis Samedi dernier, mais pour une raison indépendante de ma volonté, je ne l’ai pas fait. Dimanche soir, quand j’ai vu sur Facebook le corps de l’Inspecteur Général Michael Lucius sur le pavé, je me suis dit qu’il faut bien donner une certaine orientation beaucoup plus pratique à ce texte pour saisir le réel et parler de la réalité du temps qui ne peut être évitée selon l’Inspecteur Général assassiné.
L’assassinat de ce courageux et estimé policier est un bon prétexte pour fustiger le comportement de certains de nos compatriotes qui font l’apologie de la violence et qui vont même jusqu’à soutenir l’idée d’une révolution sanglante pour obtenir la libération d’Haïti des griffes des néoliberalistes et néoesclavagistes. Voici ce qu’a écrit un ami qui est un spécialiste de la PNH et un expert en sécurité qui connaissait le défunt :
« Bonjour Frérot ! Je viens de lire ton message. Voici ce que je pense de Michaël Lucius:
C’était un fonctionnaire de l’État(Ministère de l’Éducation Nationale). Il était Professeur de Mathématiques. En 1997, je crois qu’il a intégré la PNH à la suite d’un concours pour des cadres. Il a réussi haut la main cette étape et est devenu Commissaire de Police (encadré par la structure de l’ICITAP). J’étais déjà Chef de Secrétariat de l’IGC quand il a intégré la PNH et Il a passé un temps relativement long dans la structure de l’Inspection Générale pour apprendre et mieux comprendre le fonctionnement de ce Corps.
Quelques années plus tard, Il est devenu Directeur Central de la Police Judiciaire à deux reprises. C’était un Homme compétent, direct mais frustré par rapport à son cheminement tourmenté dans la PNH. Il croyait toujours avoir des détracteurs même à l’intérieur de l’institution policière. Dernièrement, il est intervenu sur les ondes de la radio Zénith pour répondre aux calomnies de Arnel Bélizaire qu’il avait arrêté en 2004. Ce dernier était en fuite suite à une attaque à main armée contre le Pénitencier National. Michaël Lucius une fois redevenu à la tête de la DCPJ, était aussi à la base du retour en prison de Arnel Bélizaire qui a été arrêté en RD un peu plus tard. Je te rappelle que des agents pénitentiaires avaient trouvé la mort lors de cette attaque. Bref, la dernière fois que j’ai rencontré ce valeureux policier, il portait toujours son grade d’Inspecteur Général.
Il était responsable du traitement des demandes de l’égalisation d’armes à feu à la DGPNH. Puisqu’il connaissait l’histoire de beaucoup de gens dans la société haïtienne, il était un peu retors et mettait de côté certaines demandes de détention d’armes. Je crois que c’est une perte regrettable pour la PNH et pour le pays aussi.
Ps: sa famille est en exil en France depuis qu’il avait reçu une balle par des individus non identifiés après son premier passage comme DCPJ ( qui avait duré 8 mois).
Hier, 1er décembre 2019 au crépuscule , il a été assassiné devant chez lui. On parle de 9 étuis de cartouches sur les lieux du crime. »
Michael Lucius est l’exemple parfait du policier professionnel qui ne ménage pas les efforts pour effectuer son boulot avec professionnalisme. L’Inspecteur Général était responsable du traitement des demandes de l’égalisation d’armes à feu à la DGPNH, un poste qui lui a valu bien de puissants ennemis au sein de la société haïtienne où le trafic d’armes à feu est une activité très lucrative. Quand nous parlons de la violence, la première image qui surgit dans notre cerveau est une arme à feu, mais la violence n’est pas seulement cela. Le Larousse définit le concept violence ainsi : 


« Caractère extrême d’un sentiment : Violence des passions. … Ensemble des actes caractérisés par des abus de la force physique, des utilisations d’armes, des relations d’une extrême agressivité : Climat de violence. Contrainte, physique ou morale, exercée sur une personne en vue de l’inciter à réaliser un acte déterminé. » La violence peut être aussi l’utilisation de force ou de pouvoir, physique ou psychique, pour contraindre, dominer, tuer, détruire ou endommager. Elle implique des coups, des blessures, de la souffrance, ou encore la destruction de biens humains ou d’éléments naturels. Selon l’OMS, « la violence est l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès. »
Nous distinguons plusieurs types de violence :
1)violence entre personnes : comportements de domination ou asservissement employant la force, physique (coups, viol, torture…), verbale et psychologiques (injuresinjonctions paradoxalesharcèlement, privation de droits ou libertéabus de position dominante…).
2) Violence d’État : les États pratiquent discrètement ou revendiquent selon la définition célèbre de Max Weber, un « monopole de la violence légitime », pour exécuter les décisions de justice, assurer l’ordre public, ou en cas de guerre ou risque de guerre (on tente alors de la légitimer par les doctrines de la « guerre juste »). Celle-ci peut dégénérer en terrorisme d’État ou d’autres formes de violence les plus extrêmes telles que le génocide ;
3) Violence criminelle : le crime, spontané ou organisé, peut avoir des causes sociales, économiques, ou psychologiques (schizophrénie, etc.). Cette forme de violence est selon certains auteurs l’envers d’une violence étatique et/ou symbolique.
4) violence économique,
5) violence pathologique,
6) violence naturelle,
7) la cyber-violence. Cette typologie n’est pas exhaustive, mais nous avons de quoi pour développer nos idées sur le phénomène de la violence en Haïti.  
La violence que nous vivons en Haïti depuis six décennies est une violence d’Etat qui est dégénérée en terrorisme d’Etat. Les adeptes du duvaliérisme savent bien comment François Duvalier utilisaient la milice des Tontons Macoutes pour faire peur, intimider, arrêter, emprisonner, bastonner et même exécuter des gens sommairement en public pour emprisonner la population mentalement et la contrôler. Henry Namphy, Prosper Avril et Jean Bertrand Aristide utilisait les mêmes pratiques à une moindre échelle pour aboutir au même résultat que les duvaliéristes. Le Curé de Saint Jean Bosco a accentué cette violence quand il a établi Père Lebrun (le fameux caoutchouc) Evêque.
La manipulation de l’opinion publique que l’officier de police assassiné souligne est conduite en grande partie par la Presse et certains activistes sur les réseaux sociaux. Depuis une trentaine d’années, la violence est ancrée dans nos mœurs, dans notre quotidien, dans le parler, l’écrit et même dans notre imaginaire. Je ne suis ni psychologue ni sociologue ; mais comme éducateur qui observe et analyse, je peux affirmer sans ambages qu’il y a une culture de la violence qui est entretenue par divers facteurs sociaux. C’est un bon thème de réflexion pour des spécialistes en sciences sociales. Je sais que le professeur Obrillant Damus a produit plusieurs livres sur la violence sexuelle ; je l’en félicite et je l’encourage à continuer sur cette lancée, car nous avons besoin de saisir et d’appréhender cette culture de la violence pour pouvoir la vaincre. La culture de la violence s’impose dans notre société.
La violence verbale dans les médias traumatise et suffit pour déstabiliser tout un pays. Quand chaque Samedi, une station de radio dispose de 5 heures de temps d’antenne pour permettre à des hommes de hurler, proférer des menaces, raconter des bobards, déblatérer, faire de la politicaillerie, agacer et tuer l’espoir dans le cœur de la population ; c’est non seulement une forme de violence symbolique qui donne assise à la violence d’Etat. Les Haïtiens croient mordicus que rien ne changera et cette conception vient d’un matraquage de la presse qui fait la promotion d’assassins à cravate, de dilapidateurs de fonds publics, de criminels notoires et de la corruption. Le phénomène de « machann mikwo » exacerbe cette culture de la violence.
Aujourd’hui, les chefs de gangs ont droit à la parole plus que le citoyen lambda qui propose une nouvelle mentalité pour une Haiti Nouvelle. Il est impératif d’avoir de nouveaux acteurs politiques en Haïti qui pourront embrasser cette conception de la politique du Pape Jean Paul II : « La politique est l’utilisation du pouvoir légitime pour atteindre le bien commun de la société, bien commun qui, comme l’affirme le Concile Vatican II, se concrétise dans « l’ensemble des conditions qui rendent possible pour les hommes, les familles et les groupes un accomplissement d’eux-mêmes plus plénier et plus aisé. » L’activité politique doit donc s’exercer en esprit de service. Mon prédécesseur Paul VI a affirmé à juste titre que « la politique est une manière exigeante de vivre l’engagement chrétien au service des autres. »
Le Cardinal vietnamien François-Xavier Nguyen Van Thuan a écrit : « Heureux le politicien qui a une haute idée et une profonde conscience de son rôle. Heureux le politicien dont la personne reflète la crédibilité. Heureux le politicien qui travaille pour le bien commun et non pour son propre intérêt. Heureux le politicien qui reste fidèlement cohérent. Heureux le politicien qui réalise l’unité. Heureux le politicien qui s’engage dans la réalisation d’un changement radical. Heureux le politicien qui sait écouter. Heureux le politicien qui n’a pas peur. »


Le journaliste Obed Rémy écrit : « On ne fait pas de la politique avec des armes. Elle se fait plutôt qu’avec des idées et un projet de société ! » La violence structurelle qui est en place en Haïti trouve son assise à travers la violence économique qui élimine radicalement le pouvoir d’achat des Haïtiens. Les Américains ont encouragé le déboisement depuis 1915 pour ensuite tuer nos cochons créoles, ce qui a affaibli la paysannerie haïtienne. Le plan d’ajustement structurel imposé à Haïti à la fin des années 80 qui a pu être implémenté par René Préval avec la bénédiction de Jean Bertrand Aristide qui a cautionné un embargo criminel de trois ans sur Haïti, a aplani le sentier pour enraciner cette violence économique qui remonte a l’assassinat de l’Empereur Jean Jacques Dessalines. Nous devons cesser de faire l’apologie de la violence en Haïti. Je suis convaincu que les grandes valeurs universelles sacro saintes retrouvées en Orient et en Occident doivent être le socle de toute révolution culturelle(spirituelle) en Haïti : Amour, amour du prochain, amitié, autonomie, réussite, stimulation, courage, famille, honnêteté, éducation formelle et informelle, respect de la vie, solidarité humaine, la fraternité, le vivre ensemble, l’amour de la patrie, l’éducation à la citoyenneté, le leadership, l’entreprenariat, etc.
L’Inspecteur General Michael Lucius a posté sur sa page Facebook ce commentaire le Mardi 26 Novembre à 1h47pm : « Pourquoi tout ça ? Pensez-vous vivre éternellement et en toute quiétude après avoir détruit un pays et tout un peuple ? Aucune manipulation de l’opinion publique ne peut éviter la réalité du temps. » Il a été assassiné cinq jour après. C’est une sorte de « pattern » en Haïti ; à chaque fois qu’un individu en position de pouvoir questionne le système « peze souse » et la mafia locale qui le contrôle ; il est assassiné. Le Père Simoly, un prélat qui pouvait rassembler une grande foule de chrétiens a été assassiné 10 jours après avoir affirmé dans un grand rassemblement au Stade Sylvio Cator que la lumière doit être faite sur le dossier Petrocaribe.
Que d’innocents, d’hommes et de femmes conscients ont perdu leur vie en voulant faire obstacle à cette culture de la violence qui est endémique. « S’impliquer dans la politique est une obligation pour un chrétien. Nous chrétiens, nous ne pouvons pas » jouer à Ponce Pilate, nous en laver les mains, c’est impossible. Nous devons nous impliquer dans la politique, parce que c’est l’une des formes les plus élevées de la charité, parce que qu’elle recherche le bien commun. Et les laïcs chrétiens doivent travailler en politique. Tous les citoyens doivent participer au bien commun » (Pape François, 7 Juin 2013).
La culture de la violence peut être déracinée en Haïti et une autre Haiti Nouvelle est possible. Embrassons une mentalité nouvelle, et créons-la ! « La ville vivra ! Il est temps d’entamer l’explication à répéter mille fois, la Parole infatigable destinées à suggérer graduellement au bon sens collectif un nouveau mode de pensée, à lui inculquer une mentalité nouvelle. Commençons à propager la nouvelle Parole ! » (Ludovic Comeau Jr., Bâtisseurs du lendemain ». Nous devons communiquer, car communiquer c’est négocier et cohabiter. Nous devons utiliser les réseaux sociaux à bon escient pour informer, former, communiquer et transformer. « Communiquer c’est autant partager ce que l’on a en commun que gérer les différences qui nous séparent. C’est pourquoi la communication devient une des grandes questions de la paix et de la guerre de demain. » (Dominique Wolton).
Kerlens Tilus    12/7/2019
Snel76_2000@yahoo.com
Tel : 631-639-0844

dimanche 26 janvier 2020

USA/Drame: Kobe Bryant, légende de la NBA, meurt dans un accident d'hélicoptère.

Le basketteur américain, star de la NBA, Kobe Bryant est décédé dimanche matin 26 janvier 2020, dans le crash de son hélicoptère, intervenu à Calabasas dans le sud de la Californie, selon le site américain d’actualités sur les célébrités TMZ.

Selon le Los Angeles Daily News, l'accident, qui s'est produit à flanc de montage, a fait cinq morts. Parmi les victimes figure l'une des trois filles de Kobe Bryant, Gianna Maria, âgée de 13 ans. L'épouse du joueur n'était pas à bord, selon TMZ.

 L'ancien basketteur américain des Los Angeles Lakers avait 41 ans. L'une de ses filles fait également partie des victimes de l'accident, qui a fait cinq morts.

Aucune personne n’a survécu au crash. La cause de l’accident n’est pas encore connue. 

Quelques mois à Mulhouse quand il avait 13 ans

Né le 23 août 1978 à Philadelphie, Kobe Bryant a vécu à Mulhouse (Haut-Rhin) le temps de quelques mois avec sa famille. Son père, Joe, a fait une pige au Mulhouse Basket Club lors de la saison 1991/1992. La future star de la NBA avait alors 13 ans.

L'ancien basketteur américain des Los Angeles Lakers avait 41 ans. L'une de ses filles fait également partie des victimes de l'accident, qui a fait cinq morts.


Kobe Bryant, âgé de 41 ans, avait notamment évolué pendant 20 ans au sein de la franchise NBA des Los Angeles Lakers. Quintuple champion NBA, 18 fois sélectionné pour le All Star Game, il est l’un des sept joueurs à avoir inscrit plus de 30 000 points en carrière. Bryant était jusqu’à hier le 3e meilleur marqueur de l’histoire de la NBA, avant d’être dépassé par son rival LeBron James, samedi lors de la défaite des Lakers à Philadelphie (108-91)."Kobe était immortel offensivement du fait de son aptitude (à beaucoup marquer). Et me voilà ici à Philadelphie, portant le (même) maillot des Lakers. L’univers provoque parfois de ces choses... Ce n’est pas censé avoir un sens, mais voilà, cela arrive tout simplement", avait déclaré samedi soir LBJ, ému, après la rencontre.

Considéré comme l'un des meilleurs joueurs de basket de l'histoire, Kobe Bryant est aussi double médaillé d'or aux Jeux olympiques, en 2008 et 2012.


Le décès de Bryant intervient 25 jours après la mort de David Stern, l’ancien "commissionner" de la NBA qui l’avait fait prospérer et devenir une marque mondiale.

Sur les réseaux sociaux, les réactions sont extrêmement nombreuses, notamment de vedettes du basket et du sport en général.

"J'ai le cœur brisé par cette nouvelle, écrit notamment le basketteur français Tony Parker, qui a affronté Kobe Bryant sur les parquets américains. Tu étais une vraie légende, et un ami."

 Kobe Bryant avait notamment marqué les esprits en marquant 81 points en un seul match, contre les Toronto Raptors en 2006...

Crédit: CANAL+HAITI avec AFP

Afrique/Economie: Une occasion en or à saisir pour l’Afrique


La région est freinée par l'ingérence de l'État et les intérêts particuliers

Le Sommet Royaume-Uni/Afrique de cette semaine, consacré à l’investissement, offrira aux dirigeants d’entreprise l’occasion d’évaluer les défis et les opportunités pour les pays africains. Tout au long du sommet, je soulignerai l’importance – et la difficulté – des améliorations transformatrices apportées aux programmes économiques. Une croissance plus rapide, plus durable et à base plus élargie est le seul moyen de créer les emplois et la stabilité dont ont besoin des millions de jeunes en âge de travailler.  Elle est aussi essentielle à la mission de réduction de la pauvreté et de relèvement des niveaux de vie de la Banque mondiale.

Les investisseurs ne demandent qu’à avoir un impact positif sur le développement tout en cherchant à diversifier leurs portefeuilles et à obtenir des retours intéressants. Il est difficile de mobiliser ces investissements, mais avec de l’effort et l’esprit d’initiative, de nombreux pays africains ont la possibilité de devenir compétitifs. Des progrès significatifs ont été réalisés en Afrique au cours de la décennie écoulée, grâce aux efforts d’une nouvelle génération de décideurs et de dirigeants d’entreprise qui émerge à travers le continent. 

Dans des pays comme l’Éthiopie, les populations appellent les pouvoirs publics à poursuivre des réformes ambitieuses. La diffusion des nouvelles technologies et une réglementation financière plus intelligente, notamment au Kenya, ont créé des possibilités pour les services financiers numériques, offrant à des millions de personnes supplémentaires, parmi lesquelles des femmes et des petits entrepreneurs, des opportunités économiques. Les investissements dans les énergies sobres en carbone, y compris ceux soutenus par la Société financière internationale du Groupe de la Banque mondiale, peuvent aider à débrider la croissance.

Les cas de réussite en Afrique prouvent que les pays peuvent progresser. Les investissements étrangers et l’aide internationale au développement – venant notamment du Royaume-Uni – jouent chacun un rôle important. Mais beaucoup reste à faire.

Les clés du progrès sont bien connues. Les pays ont besoin de règles de droit qui favorisent la concurrence et qui sont appliquées. Des ressources financières saines, de la discipline dans les dépenses, de l’eau potable et une électricité fiable sont tous des éléments nécessaires au progrès. Les taxes et la réglementation doivent être équilibrées et promouvoir une croissance durable – en privilégiant dès le départ des secteurs agricoles plus productifs et obéissant aux lois du marché. Un capital suffisant est important, le capital humain étant le plus précieux. Ce dernier peut être développé grâce à des systèmes de santé et d’éducation efficaces, à une grande place faite aux résultats et à des structures juridiques qui offrent toutes les chances de réussir.

De nombreux pays africains ont du chemin à parcourir pour créer ces conditions. Trop souvent, des politiques et des programmes de vaste portée, imposés depuis le sommet et non ciblés offrent à des intérêts particuliers – nationaux et étrangers – la possibilité de poursuivre leurs desseins et de s’opposer à l’ouverture des marchés, rendant l’environnement des affaires en Afrique moins attrayant pour les investissements. Ceux responsables de la planification des politiques subissent trop souvent l’influence de ces intérêts particuliers. Le développement s’en trouve bridé, ne laissant que fragilité et conflits comme options à des millions de personnes.

Les mauvais résultats affichés ces dernières années par certaines des plus grandes économies africaines, à l’instar du Nigéria, de l’Afrique du Sud et de l’Angola, constituent un obstacle majeur à l’investissement étranger. Une autre difficulté tient au fait que les échanges et les investissements transfrontaliers, qui sont essentiels à la croissance, ne progressent pas suffisamment pour relever le taux de croissance moyen de l’Afrique. On retrouve au cœur de ces deux défis des intérêts particuliers.

Il y a lieu d’agir d’urgence dans quatre domaines. Premièrement, il faudrait réformer les entreprises publiques et supprimer les monopoles sur les marchés afin d’accroître la concurrence. Dans de nombreux pays, l’emprise de l’État reste excessive, évinçant le secteur privé des secteurs de l’agriculture, des transports et de l’énergie.

Deuxièmement, l’Afrique devrait éliminer les obstacles au commerce transfrontalier. Les lourdeurs administratives et la réglementation excessive empêchent la libre circulation des biens, services, idées et ressources entre les pays.  Un commerce intrarégional accru peut exercer la pression et générer les ressources nécessaires à l’amélioration des infrastructures.

Troisièmement, la dette et l’investissement publics devraient être plus transparents. Les citoyens auraient ainsi davantage leur mot à dire sur les marchés et contrats publics et sur les engagements pris par leurs gouvernants, point de départ fondamental de l’application de l’état de droit.

Quatrièmement, la région doit s’attaquer au problème de la « pauvreté des apprentissages ». Nous avons publié récemment un rapport qui se penche sur la capacité des enfants âgés de 10 ans à lire un récit simple. Dans certains pays africains, jusqu’à 80 % de ces enfants n’en sont pas capables. Les dirigeants britanniques, à commencer par le Premier ministre, soutiennent vivement les programmes visant à maintenir les filles à l’école assez longtemps pour acquérir des compétences et sortir de la pauvreté.

En tant que bailleurs de fonds et investisseurs, nous pouvons tous nous accorder à dire que l’heure de l’Afrique c’est maintenant. Nous n’avons pas à attendre que toutes les conditions économiques soient parfaites. Saisissons le moment pour commencer à accomplir des réalisations immédiates qui peuvent rapidement transformer les économies et améliorer le sort des populations.


Credit: David Malpass

vendredi 24 janvier 2020

Haiti/Politique: “J’ai été révoqué 2 heures après avoir sommé Renald Lubérice”, a déclaré Me Claudy Gassant



Deux (2) jours après sa révocation à la tête de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), Me Claudy Gassant revient sur les raisons qui ont motivé cette décision prise par le Président de la République Jovenel Moïse.

“J’ai été révoqué deux (2) heures après avoir sommé le secrétaire général du Conseil des ministres, Renald Lubérice”, a lâché l’ex directeur général de l’ULCC qui intervenait aujourd’hui (24 janvier) à l’émission “Matin débat” diffusée sur radio et télé Éclair.

La sommation a été acheminée à Renald Lubérice, au Palais national, par le biais d’un huissier, a précisé l’ancien commissaire du gouvernement de Port-au-Prince qui considère le secrétaire général du Conseil des ministres comme un puissant conseiller du Chef de l’État.

L’ancien patron de l’ULCC avait fait de la déclaration de patrimoine son nouveau cheval de bataille. Il avait organisé une journée portes ouvertes au local de l’institution, le 16 janvier dernier, dans le but de promouvoir notamment la mission et les attributions de l’ULCC.

Une initiative supportée par le locataire du Palais national qui avait profité de sa participation à cette journée portes ouvertes pour souligner que “la corruption est un frein au développement du pays”.

Avec Haiti Standard

Haiti/Société: Vous n'êtes pas vraiment obligés de cracher sur le pays.

Je dis à tous ceux-là qui veulent quitter le pays, qu'il n'y a aucune loi qui l'empêche (on n'est pas en Korée du Nord heureusement), mais vous n'êtes pas vraiment obligés de cracher sur le pays. Les gens se plaignent sur les réseaux sociaux à chaque crime commis dans le pays comme si Haïti était la porte de l'enfer, et que l'Amérique était la porte du paradis. 
 
Si vous voulez quitter, quittez, et si vous avez déjà quitté, félicitations et bonne chance! mais, de grâce, cessez de cracher sur ce pays meurtris par le néo-colonialisme et des dirigeants rapaces -- ce pays pour lequel nos encêtres ont donné la dernière goutte de leur sang. 
 
Moi, je m'indigne que mon pays soit dirigé par des bandits légaux (que nous n'avons pas choisis), je m'indigne que des innocents aient pu perdre la vie, je m'indigne aussi que la condition de vie soit si déplorable dans le pays, mais me plaindre jusqu'à cracher sur le pays de mes encêtres et sur ce pays qui m'a vu naître, c'est ce que je ne puis faire.

Credit: Rony Célicourt

Haiti/Santé: Le taux d’hypertension est 4 fois plus élevé en Haïti que chez les Noirs américains

Les maladies cardiovasculaires représentent aujourd’hui la première cause de décès en Haïti, a déclaré le Dr Jean William Pape, comme pour inviter à éradiquer un problème de santé publique qui doit être l’une des priorités des autorités sanitaires.

« Nous sommes en présence d’une situation complexe. Nous avons des femmes hypertendues qui sont également obèses et anémiées », a affirmé le directeur des centres GHESKIO qui croit, « contrairement au virus du sida (VIH), il nous faut plus d’effort pour inverser la tendance, car pour le sida, il ne fallait attaquer qu’un virus alors que pour les maladies cardiovasculaires, il faut agir sur plusieurs facteurs.»

Depuis plus de trois décennies, les maladies cardiovasculaires prennent beaucoup d’ampleur. Citant les résultats d’une étude menée par les centres GHESKIO de concert avec le Collège haïtien de cardiologie (CHC),  le médecin précise que le taux d'hypertension artérielle est quatre fois plus élevé chez nous que chez les Noirs américains. « On a quatre fois plus de cas d’hypertension en Haïti tant chez les hommes que chez les femmes comparativement aux Noirs américains », a-t-il révélé, soulignant que la race noire est, en général, sujette à développer ces types de maladie.

Les  mauvaises habitudes alimentaires chez l’Haïtien, selon le Dr Pape qui intervenait à l’émission Panel Magik ce mercredi, est la première cause de cette fâcheuse situation. « On consomme beaucoup d’aliments importés, riches en hormones. Les graisses qui s'y trouvent sont également très riches en sucres », fait savoir le médecin, insistant sur le fait que « l’Haïtien consomme énormément de sucres ».
Outre cela, le Dr Pape évoque la sédentarité, le manque d’exercices physiques comme des conséquences liées au développement des maladies cardiovasculaires.  « Des maintenant, il faut changer nos habitudes alimentaires. Il faut consommer plus de légumes, éviter les graisses, les boissons sucrées telles que sodas et les biscuits sucrées. Ce n’est pas bon pour notre santé. Dans l’organisme ces sucres se transforment  en mauvaise graisse », a conseillé  l’illustre scientifique haïtien aux multiples récompenses.

L’hypertension est un problème de santé publique mondial. C’est l’une des principales causes de mortalité précoce dans le monde, à l’origine de près de 8 millions de décès par an. Plus d’un milliard de personnes souffrent d’hypertension, selon l’OMS. En Haïti, on estime à 2 millions le nombre d’Haïtiens souffrant d’hypertension artérielle (HTA). 50% de la population âgée entre 25 et 39 ans souffre d'HTA. Après 40 ans, le chiffre augmente à 70%. À partir de 40-45 ans, les accidents cérébrovasculaires sont fréquents.

Selon le médecin,  toutes les maladies prioritaires devaient faire l’objet de recherche. Par rapport à l’ampleur que prennent les maladies cardiovasculaires, celles-ci doivent susciter plus d’intérêt. Le cancer du col de l’utérus, selon le Dr Jean William Pape, doit aussi attirer l’attention.


Credit: Edrid St Juste

Haiti/Litterature: Georges Castera est mort à 83 ans !

Le célèbre poète haïtien, Georges Castera fils est décédé ce vendredi 24 janvier, a informé son épouse Yvanne Yannick Etienne, leader du syndicat Batay Ouvriyè.

Né le 27 décembre 1936 à Pétion-Ville, le dessinateur et écrivain a vécu en exil en France, en Espagne et aux États-Unis avant de revenir s’établir en Haïti après la chute du régime dictatorial des Duvalier en 1986.

« Après avoir mis fin à mes études de médecine pour me consacrer à la politique et à la poésie, une fois à New York, j’étais pour de bon en exil. Je ne pouvais plus retourner en Haïti sous peine d’être arrêté et fusillé »

Auteur de plusieurs dizaines de recueils de poèmes en français, anglais et en créole, Georges Castera fils a décroché le Prix Carbet de la Caraïbe en 2006.

« Son œuvre est un hymne à la vie, à l’amour, à la liberté et à la révolte », a indiqué la maison d’édition « Mémoire d’encrier », dont il était le directeur littéraire.

« Ce n’est pas avec de l’encre
que je t’écris
C’est avec ma voix de tambour
assiégé par des chutes de pierres

Je n’appartiens pas au temps des grammairiens
mais à celui de l’éloquence
étouffée
Aime-moi comme une maison qui brûle
 »
Extrait de l’Encre est ma demeure (Actes Sud, 2006)
 Credit; CANAL+HAITI avec Rezonodwes