mardi 31 mai 2016

Rapport sur les Elections de 2015 Commission Indépendante d’Evaluation et de Vérification

… »…Les nombre de votes irretraçables, (628,000 votes, soit 40% des votes valides), est plus élevé que le nombre de votes obtenu par le candidat placé en tête de liste selon les résultats du CEP, plus élevé que le nombre total de vote obtenu par le deuxième et le troisième candidat, et plus élevé que l’écart entre le premier et le cinquième candidat. De plus, en appliquant certains critères définit par la CIEVE (Commission indépendante d’évaluation et de vérification électorale) en fonction de l’article 171.1 du décret électoral, la situation devient encore plus grave car le pourcentage de votes valides se réduit à 9% du total des votes.
Conformément au mandat de la CIEVE consistant, pour l’essentiel, à épurer le processus dans le but d’y rétablir la confiance des acteurs politiques, elle recommande la reprise du processus,…
…Cliquez sur le lien suivant et Lisez la suite du fameux …Rapport Commission Indépendante d’Evaluation et de Vérification Electorale CANAL+HAITI

lundi 30 mai 2016

La commission électorale recommande l’annulation de la présidentielle.

Le Président de la Commission, M. François Benoit, remettant le rapport de la CIEVE au Président de la République, Jocelerme Privert, au Palais National
Le Président de la Commission, M. François Benoit, remettant le rapport de la CIEVE au Président de la République, Jocelerme Privert, au Palais National
La commission indépendante de vérification et d’évaluation électorale à Haïti recommande, dans son rapport remis lundi 30 mai aux autorités, l’annulation du premier tour de l’élection présidentielle, tenu le 25 octobre dernier, en raison de fraudes.
« Il serait juste et équitable que, au moins au niveau des élections présidentielles, le processus soit repris à zéro » a déclaré François Benoit, le président de la commission, justifiant cette recommandation par le fait que « le nombre de votes non retraçables a pratiquement dépassé les votes légitimes qui ont été acquis par les hommes politiques ».
Haïti est plongé dans une crise politique profonde depuis que le processus électoral a été suspendu en janvier, en raison des accusations de l’opposition de l’époque, dénonçant un « coup d’Etat électoral » fomenté par Michel Martelly, l’ancien président. Au premier tour du scrutin présidentiel, le 25 octobre, le candidat du pouvoir, Jovenel Moïse, avait recueilli 32,76 % des voix, contre 25,29 % pour Jude Célestin, qui a qualifié ces scores de « farce ridicule ».
Le rapport de la commission d’évaluation, établi après un mois d’analyse des documents électoraux, vient confirmer les accusations de fraudes formulées par l’opposition et les principales organisations de la société civile. « Certaines libertés ont été prises avec la loi, avec le processus électoral qui a créé tout une panoplie de votes zombies irretraçables », a expliqué François Benoit. « Les membres de bureaux de vote prenaient sur eux-mêmes d’imprégner les procès verbaux de leurs propres empreintes digitales », a-t-il dénoncé.

« TRAFIC DE CARTES DE VOTE »

Selon la commission, la non-mise à jour du registre des électeurs suite au tremblement de terre de 2010, qui a causé la mort de plus de 220 000 personnes, a également entaché la fiabilité du scrutin. « Des gens disparus par mort naturelle, surtout lors du séisme, émargeaient encore dans les listes électorales » s’est inquiété François Benoit qui a par ailleurs affirmé qu’il y a eu « un trafic de cartes de vote, vendues au plus offrant. »
Si, devant cet ensemble d’irrégularités, la commission d’évaluation électorale recommande la reprise totale du scrutin présidentiel, elle ne formule aucune observation sur les élections municipales et législatives qui se sont pourtant tenues le même jour.
« La commission a livré son travail : il revient maintenant à son destinataire, qui est le conseil électoral provisoire (CEP), d’en faire bon usage pour assurer que les prochaines élections seront honnêtes, crédibles, transparentes et démocratiques, pour que le plus tôt possibles des élus légitimes puissent prendre fonction et garantir le rétablissement de la normalité constitutionnelle », a déclaré le président provisoire Jocelerme Privert en remettant le document au président du CEP.
Seule cette institution indépendante peut décider la reprise totale de l’organisation du premier tour du scrutin présidentiel, pour lequel 54 candidats étaient en lice. Plus de six mois après la tenue du vote, le suspens perdure en Haïti quant à son avenir politique.
Le mandat du président provisoire Jocelerme Privert doit s’achever le 14 juin et aucune solution n’a encore été proposée par le parlement pour gérer l’éventuel vide du pouvoir présidentiel.
La réorganisation complète du scrutin, suggérée par la commission d’évaluation, va nécessiter une dépense exceptionnelle que le pays le plus pauvre de la Caraïbe ne peutassumer seul. Pour les élections avortées de 2015, le budget de plus de 100 millions de dollars avait été majoritairement financé par la communauté internationale. Un tel coût fait débat alors que la participation citoyenne est très limitée : au premier tour de la présidentielle en octobre, moins d’un quart des électeurs avait voté.
Crédit: DIASPORAMA-HAITI avec AFP