Jonglant sa voix avec dextérité et maestria entre le R’n B et le Gospel Music à la sauce des rythmes caribéens, Yanick Etienne est incontestablement, l’une des meilleures et plus belles voix haïtiennes de tous les temps. Elle naquit à Port-au-Prince, Haïti, un 17 juin. Sur sa page Facebook, madame Dernst Emile se définit, entre autres, comme suit: « I’m a vocalist who has been blessed with tremendous talent(s). My
 life is not about pursuing the trappings of fame, but rather to touch 
each and every heart that encounters my soul through my songs, my 
music.” Ce qui se traduit littéralement par: « Je
 suis une chanteuse qui a été bénie par un talent extraordinaire. Je ne 
suis pas à la recherche du piège de la  gloire et de la célébrité, mais 
voudrais plutôt toucher le cœur de tout un chacun qui aimerait 
rencontrer mon âme à travers mes chansons et ma musique. »
 Elle quitta sa terre natale  au seuil 
des annexes ’70, pour s’établir aux États-Unis, à la poursuite du « rêve
 américain », comme tout le monde. Elle est diplômée de “Sheepshead Bay High School” (1972) et de “CUNY Kingsborough” (1978) du “Big Apple”, New York City.
 Notre « lawyer » avocate (NDLR: Elle a un diplôme en Sciences 
Juridiques) n’est pas née de la dernière pluie, elle vient d’une famille
 d’artistes accomplis,  notre diva a de qui tenir : deux frères 
musiciens, une sœur cadette danseuse,  ses aptitudes vocales lui 
proviennent directement de sa maman qui avait un don : la qualité et la 
beauté de sa voix. La cerise sur le gâteau, elle est l’épouse du génie 
haitiano-américain, le grand compositeur Dernst Emile…
 Artiste professionnelle depuis 1979, 
elle travailla sur les albums de plusieurs grands noms et célébrités du 
monde musical qui l’entouraient, tels que : Jose Tavernier, Austin Tuitt, Tabou Combo, Elite Orchestra (Gimme Love) ou un certain… Antoine Rossiny Jean-Baptiste aka Ti Manno, le chanteur-compositeur-interprète anglais, Brian Ferry, pour ne citer que ceux-ci.
En 1982, au sein du groupe « Elite Orchestra« ,
 elle fut encadrée par les grosses pointures du « Konpa » de l’époque, 
pour une expérience unique de musique dansante. Au chant, Yanick donna 
la réplique au « monstre-sacré » Raymond Cajuste, ex-Bossa Combo et on 
retrouva comme musiciens: Serge Joseph (Guitare-Basse/chœur, ex- »Loups 
Noirs », « Kyband », DJET-X), Dernst Emile (Chant/chœur), Henri Magloire
 Gilles (guitare solo/chœur), Rony Ambroise (Guitare-accompagnement), 
Harold Jean-Pierre (Saxophone-Alto), Bill Saxton (Saxophone-Tenor), 
Robin Eubank (Trombone), Anderson Cameau (Trompette), Steve Furtado 
(Trompette), Martin Banks (Trompette),Yves Arsene Appolon (Batterie), 
Camille Armand (Tambour), Rodrigue Gauthier (Percussions), Jean Alcindor
 (Synthétiseur).
 Dans cet entretien exclusif avec « Diasporama » de « CANAL+HAITI », l’icône reste accrochée à son alma-mater, «…C’est
 l’endroit où je me sens la plus connectée avec tout ce qui fait partie 
de moi. J’ai toujours ce sentiment d’appartenance quand je suis en 
Haïti. Dans une de mes chansons « Paradi Twopikal », de mon premier 
album « Dernst Emile Presents: Yanick Etienne, » dans lequel il y a le 
hit « Mistè Damou », je parle de mon enfance et de ma propre réalité 
comme je les ai vécues à l’époque… »  
 Sa carrière musicale a été 
définitivement lancée après la parution de son album « Avalon ». En 
1988, sur proposition de l’auteur-compositeur-interprète britannique, 
Brian Ferry, elle effectua une tournée internationale remarquable en 
compagnie de ce dernier, dans plusieurs États américains, au Canada, au 
Japon, en Nouvelle-Zélande, en Australie et en Europe.
 Détentrice du « Prix de la Meilleure 
Nouvelle Artiste » aux Caribbean Music Awards en 1993, Yanick Etienne 
est interprète, auteure et compositrice de plusieurs chansons à succès, 
elle travaille sous les conseils, oreilles et regard avisés, attentifs 
et attentionnés de son mari, le célèbre compositeur haïtien, Dernst 
Emile.
 Madame Etienne n’est pas indifférente à
 la problématique haïtienne de la métropole, certes, concernant la 
conjoncture actuelle, elle s’adresse à la diaspora en ces termes : «
 … Pratiquement, littéralement, chaque individu semble avoir son propre 
conseil ou une solution pour Haïti. L’idéal serait d’utiliser les 
meilleures idées et d’agir sur elles. La pire chose à faire est de ne 
rien faire… »
 Et en ce qui a trait à la 
thématique « Jeunesse haïtienne d’Haïti et de la diaspora », l’artiste 
est très profonde et explicite dans ses réflexions, elle se sent 
responsable et concernée : « … Les jeunes, les jeunes sont 
notre avenir en Haïti et le monde en général. Combien de fois 
avions-nous entendu dire ça? Nous ne pouvons pas et ne devons pas faire 
une distinction, ou accentuer un sentiment de séparation entre Haïti et 
la Diaspora. (Haïti/ diaspora). Pourtant, peut-on dire que nous avons 
tracé les meilleurs exemples pour ces jeunes dans ce monde, en tant que 
nation, en tant que pays? Ce qui reste, sont nos différents efforts 
positifs en tant que parents, frères et sœurs, amis, enseignants et 
mêmes les étrangers, pour faire notre part dans la vie de chaque jeune… »
 Cet article que nous publions 
sur Yanick Etienne est destiné non seulement à mettre en exergue les 
qualités et valeurs intrinsèques de notre prestigieuse invitée, mais 
surtout à montrer aux jeunes et moins jeunes tant de l’intérieur que de 
l’extérieur de la Nation de Jean-Jacques Dessalines
 qu’hormis les mauvais exemples d’une certaine élite inconsciente et 
irresponsable de l’intérieur et de l’extérieur, nous avons des 
personnalités de grande envergure, d’une probité morale exemplaire et 
exceptionnelle qui pourraient leur servir de modèle…NON , nous n’avons 
pas une carence de valeurs , elles sont là, méconnues, mais bien 
vivantes, éparpillées à travers la planète, recherchons-les. Notre 
objectif est de les dénicher là où elles se trouvent afin de les 
célébrer, vénérer et les présenter à ceux et celles qui croient avoir 
affaire à des médiocres de tout acabit, seulement…
 A l’instar des Emeline Michel, Yole L. Derose, Carole Demesmin, Lunise Morse, Misty Jean , Stéphanie (Tifane) Séjour, Mimerose P. Beaubrun, Sara Renelik,
 etc… nous sommes heureux et fier de présenter et de rendre un vibrant 
hommage à cette grande dame de la musique haïtienne qu’est Yanick Etienne.
 Elle a répondu spontanément à notre invitation de se dévoiler aux 
internautes, ami(es), contacts et abonné(es) de « Diasporama », « 
CANAL+HAITI ».
 Découvrons ensemble d’autres facettes positives de notre Sarah Vaughan nationale, la diva, Yanick Etienne.
Entrevue !
YANICK ETIENNE.- Je tiens à dire que
 c’est un honneur et un privilège d’être comptée parmi celles qui 
partagent des idées et des expériences sur CANAL+HAITI. Loin de me 
considérer être une personne de grande connaissance, je ne suis qu’une 
petite fille haïtienne qui a été bénie suffisamment d’être en mesure de 
représenter Haïti d’une manière positive sur la scène internationale en 
tant que chanteuse. Je vous remercie pour votre soutien et votre foi en 
moi comme quelqu’une qui peut ajouter mon point de vue à Diasporama. Je 
vous remercie beaucoup.
 J’étais très jeune. Deux ans après 
avoir émigré d’Haïti, mon père a parrainé les plus ainés de mes frères 
et sœurs pour les Etats Unis. Puis, quelques années plus tard, en 1970, 
ce fut le tour de ma mère et moi, et aussi le reste de la famille. 
D/C+H.- Pouvez-vous nous parler un peu de vos activités professionnelles et/ou de votre cursus universitaire?
 YE.- Le collège, Le Lycée, l’Université avec un diplôme en Sciences juridiques de secrétariat.
D/C+H.- Quels pays avez-vous visité avant de vous établir en USA?
D/C+H.- Qu’est-ce que vous appréciez chez les américains et que vous aimeriez retrouver  chez les haïtiens?
YE.- J’ai beaucoup pensé à cette 
question. Fondamentalement, c’est la nature humaine, la culture, les 
valeurs, etc. qui comptent.  Je trouve que les qualités et aussi les 
tendances négatives sont semblables chez les Américains aussi bien que 
chez les Haïtiens.
D/C+H.- Quels genres de difficultés rencontrez-vous chez l’ « Oncle Sam »?
D/C+H.- En ce moment, comment sont vos rapports avec « Haïti-Chérie »?
YE.- Ma relation avec Haïti Chérie 
est la suivante: Elle est, et sera toujours (mon pays) ; là où j’ai vécu
 mes souvenirs d’enfance, si important pour ma formation d’adulte. C’est
 l’endroit où je me sens la plus connectée avec tout ce qui fait partie 
de moi. J’ai toujours ce sentiment d’appartenance quand je viens en 
Haïti. Dans une de mes chansons « Paradi Twopikal », de mon premier 
album « Dernst Emile Presents: Yanick Etienne, » dans lequel il y a le 
hit « Mistè Damou », je parle de mon enfance et de ma propre réalité 
comme je les ai vécu à l’époque.
D/C+H.- Quels genres de support apportez-vous, à votre pays d’origine ?
YE.- Mon soutien est d’abord et avant tout mes  prières pour une Haïti meilleure.
YE.- Si vous voulez dire « comment 
je suis devenu la chanteuse que je suis aujourd’hui? » Je dirais que 
chanter est mon don de Dieu, et l’un des nombreux talents qu’Il m’a 
accordé. C’est ma passion. Durant les premières années de ma carrière, 
j’ai beaucoup travaillé pour développer, polir et raffiner mes capacités
 vocales. J’ai commencé à chanter aussi longtemps que je me souvienne. 
Je me rappelle qu’il y avait une église à côté de ma maison et à chaque 
fois il y avait un service, je chantais avec la congrégation. Pourtant, 
je ne savais pas que j’avais le talent pour chanter. Je ne me 
considérais pas comme une chanteuse. 
Je savais que je pouvais chanter, 
rien de plus. Puis, au fil des temps, j’ai commencé à chanter ensemble 
avec les disques des meilleurs chanteurs du monde. C’est alors j’ai 
réalisé que je pouvais faire mieux.  J’ai commencé à prendre mon chant 
au  sérieux et à pratiquer de plus en plus. J’ai travaillé avec 
quelques-uns des professeurs de chant, puis vint un jour quand mon frère
 aîné a insisté pour que je reconnaisse, dans une interview, que « oui »
 j’ai du talent en tant que chanteuse. Et le reste … vous le savez. (sourire).
YE.- Récemment, j’ai passé un séjour
 en Haïti. Au cours de mon bref passage à Port-au-Prince, je n’ai vu que
 quelques dommages structurels laissés par le tremblement de terre. 
Pourtant, j’ai aussi détecté la dévastation humaine dès que je suis 
sortie de l’aéroport, et j’étais triste. Bien que je me sentais pleine 
d’espoir, malgré le rythme lent des travaux de reconstruction, je me 
demandais combien de temps il faudrait pour voir un semblant de 
normalité en Haïti. Ma destination était La Grande Anse. Permet moi de 
condenser mon expérience à Jérémie en peu de mots que possible. La ville
 des poètes, c’est la beauté, le charme, la verdure, les montagnes 
enchantées, des aliments succulents et des gens formidables. J’ai eu 
l’occasion de rencontrer et de passer du temps avec certains des enfants
 de l’école Nationale de Mont Ogé; ils sont les plus dévoués. Ils sont 
les meilleurs et les plus brillants que la Grande Anse a à offrir et je 
compte leur apporter mon soutien autant que Dieu le permettra.
 Bien sûr, je serais ravie de me 
retraiter en Haïti un jour. Il n’y a aucun endroit comme chez soi. Mais 
Dieu seul peut dicter les conditions.
YE.- Heureusement pour moi, j’ai 
plus de bons souvenirs d’enfance que de mauvais. Je me souviens de 
l’école, étant l’une des meilleures élèves de ma classe et aussi jouer 
dans la cour avec mes sœurs et amis. Je me souviens avec émotion aider 
ma mère dans la cuisine, notamment la cuisson de la dinde chaque année. 
Je dirais que j’ai eu une enfance normale avec un peu d’expériences et 
d’apprentissages qui m’ont certainement aidé d’être la femme dont je 
suis aujourd’hui. N’oublie pas non plus que mon émigration aux 
États-Unis s’était faite alors que j’étais encore une fillette.
D/C+H.- Quels sont vos espoirs pour la jeunesse haïtienne  d’Haïti et de la diaspora?
YE.- Les jeunes, les jeunes sont 
notre avenir en Haïti et le monde en général. Combien de fois 
avions-nous entendu dire ça? Nous ne pouvons pas et ne devons pas faire 
une distinction, ou accentuer un sentiment de séparation entre Haïti et 
la Diaspora. (Haïti/ diaspora). Pourtant, peut-on dire que nous avons 
tracé les meilleurs exemples pour ces jeunes dans ce monde, en tant que 
nation, en tant que pays? Ce qui reste, sont nos différents efforts 
positifs en tant que parents, frères et sœurs, amis, enseignants et 
mêmes les étrangers, pour faire notre part dans la vie de chaque jeune.
D/C+H.- Quels conseils donneriez-vous à la diaspora haïtienne concernant son pays d’origine ?
YE.- Pratiquement, littéralement, 
chaque individu semble avoir son propre conseil ou une solution pour 
Haïti. L’idéal serait d’utiliser les meilleures idées et d’agir sur 
elles. La pire chose à faire est rien.
YE.- Tant que je vis et respire, je 
ne peux pas dire que j’ai réalisé le rêve de ma vie. Dieu a un grand 
rêve pour moi que je ne peux même pas l’imaginer. Par conséquent, 
jusqu’à ce que mon corps physique quitte ce monde, je n’ai pas la 
moindre idée.
D/C+H.- Un dernier message au peuple haïtien tant de l’intérieur et de l’extérieur de la métropole?
YE.- Dieu seul le sait vraiment.
D/C+H.- Yanick 
Etienne, DIASPORAMA & ‘CANAL+HAITI’  vous remercient pour votre 
support dans le cadre du Mouvement de la Reconstruction d’Haïti, de la 
liberté d’expression et de la liberté de la presse.
Pour écouter les chansons de la diva, Yanick Etienne, visiter la chaine TV Youtube de DIASPORAMA/CANAL+HAÏTI
Pour écouter la voix extraordinaire de la diva, Yanick Etienne et le groupe konpa ELITE ORCHESTRA cliquer ici
Crédit: CANAL+HAITI
email: andylimontas@yahoo.fr / canalplushaiti@yahoo.fr
Tous droits réservés@CANAL+HAITI, Février 2013
